Déceler les troubles oculaires et visuels de nos enfants, est un pas important, notamment quand ils sont petits et qu’ils n’ont pas toujours la capacité de déceler par eux même une anomalie. UFFP est allée à la rencontre d’Heloise Leriche spécialiste Orthoptiste avec laquelle nous avons évoqué les principaux axes de son travail.Entretien avec UFFP :Parlez nous de votre parcours? Après des études à Bordeaux j’ai travaillé en milieu hospitalier et au sein de centres ophtalmologique. Je forme des stagiaires tout au long de l’année scolaire.
Vous avez choisi de rééduquer et de réadapter la fonction visuelle, comment décelez vous à première vue quand il y a un souci ?
En testant tout d’abord sa vision et en écoutant le patient.
Puis notre démarche variera selon les troubles décrits.
Nous étudierons la vision binoculaire à travers différents tests qui nous permettra de reveler un strabisme ou une paralysie oculomotrice. Nous explorerons la fonction visuelle grâce au champ visuel, à la tomographie à cohérence optique, retinographie ou topographe entre autres qui aideront au diagnostic du glaucome, de la DMLA ou de la retinopathie diabétique qui sont les causes les plus fréquentes de malvoyance en France.
Quelles sont les conséquences des déséquilibres oculaires s’ils ne sont pas pris temps? Chez les enfants, l’amblyopie, c’est à dire une mauvaise vision d’un oeil, est la conséquence des déséquilibres oculaires à prendre en charge le plus rapidement possible. La vision ne se développant que jusqu’au environ de 7-8 ans.
L’évolution d’une pathologie oculaire ou neurologique non dépistée comme une tumeur par exemple sont chez l’adulte comme chez l’enfant les conséquences les plus graves.
Quand on a des enfants on observe parfois ce que l’on nomme un strabisme ou une coquetterie chez eux, mais est ce toujours visible pour le parent? Non, si la déviation de l’oeil est minime, le strabisme ne sera pas visible, on parle alors de microstrabisme. Mais les parents connaissent bien leurs enfants et se rendent compte des anomalies dans la plupart des cas.
Il y a également la vision floue, ou la vision double si l’enfant n’en est pas conscient, comment procédez vous?
En effet si l’enfant à toujours vu flou ou double, il ne sait pas que l’on doit voir autrement et donc ne s’en plaindra pas. À nous, orthoptistes, par des examens précis, de dépister ces anomalies lors de nos consultations. C’est pourquoi il est important d’amener son enfant chez son ophtalmologiste à la moindre suspicion de troubles visuels, oculomoteurs ou s’il y a des antécédents familiaux. En l’absence de signe, il est conseillé de faire consulter une fois son enfant à l’acquisition de la parole.
Il nous arrive de corriger la vue très tôt bébé de quelques mois peut porter des lunettes !
Cela peut il altérer l’apprentissage d’un enfant à l’école?
Évidemment, essayez de rester concentré alors que vous voyez mal! Cela fatigue beaucoup plus vite l’enfant. Devant un trouble de l’apprentissage, il faut toujours rechercher d’abord un trouble visuel avant de continuer l’exploration main dans la main avec les orthophonistes, neuro-psychologues..
Vous intervenez outre pour la rééducation et la réadaptation, aussi dans des cas plus compliqués touchant les troubles neurovisuels?
Oui, l’État reconnait les orthoptistes comme habilités à ce type de rééducation. Nous sommes formés autant en théorie qu’en pratique en milieu hospitalier pendant nos études à prendre en charge ses patients.
Chez les personnes âgées face à de nombreuses pathologie neurodegenératives, l’oeil est aussi touché?
Il existe en effet des pathologies neuro-degeneratives qui provoquent des troubles oculomoteurs comme la sclérose en plaques, la maladie de Parkinson ou encore les séquelles d’AVC par exemple.
