La pédiatrie représente environ 11% des motifs de consultations en ostéopathie. Les parents, de plus en plus coutumiers du bienfait de ces consultations pour eux-mêmes, pensent de plus en plus souvent à confier leurs enfants à un ostéopathe. Parfois, ce sont l’obstétricien, la sage-femme, le pédiatre ou le kinésithérapeute qui orientent les parents vers ces professionnels de la santé dès les premiers jours.
Avec les nourrissons, les ostéopathes ne pratiquent pas de manipulations mais plutôt des mobilisations. Avec des gestes, plus lents et plus doux qu’avec les adultes, ils mobilisent des points clés tels que le crâne et le viscéro-crâne (la face) et la charnière occipito-atloidienne.
Check-up après la naissance
la vie in utéro et le passage dans la filière entrainent des contraintes parfois excessives sur le crâne du nourrissond’autant plus qu’il y aura eu recours à des spatules, des ventouses ou des forceps. Dans les 24 à 48 heures, le crâne du nouveau-né reprend naturellement une forme normale mais il arrive que subsistent des chevauchements, un hématome ou une forme inappropriée. En règle générale, le neuro-pédiatre ou le pédiatre vérifient eux-mêmes que les sutures et les fontanelles soient normales pour éliminer toute contre-indication. Le pédiatre vérifie ensuite mois après mois que le périmètre crânien se développe correctement (preuve du développement de l’encéphale).
L’ostéopathe, quant à lui, doit vérifier en plus au cours de ces premiers mois la parfaite harmonie de l’arrière crâne (occiput et rachis cervical supérieur) pour assurer un bon développement de la colonne vertébrale et de la face. Il faut savoir qu’après 6 mois, le crâne perd sa malléabilité et rend ce travail difficile (fermeture des fontanelles vers 18 mois).
▪ 1 enfant sur 3, voire 1 enfant sur 2 développera une déformation crânienne positionnelle à divers degrés avant l’âge d’un an.
▪ 75% de garçons, 25% de filles
( chiffres Great Ormond Hospital)
on recense au minimum un cas de plagiocéphalie pour une naissance sur 3, voire sur 2 souvent associé à des pathologies plus ou moins sévères néfaste à la santé et au bien-être du bébé ainsi que son futur d’adulte.
Les nouveau-nés ne présentent pas nécessairement de déformation crânienne à la naissance. En effet, l’apparition se fait entre le premier et le deuxième mois et est très souvent concomitante au positionnement du bébé en décubitus dorsal.
Une plagiocéphalie ou toute déformation crânienne non traitée peut avoir des conséquences pouvant dépasser malheureusement les considérations esthétiques même s’il existe encore des pédiatres réticents qui prétendent le contraire ou négligent le problème. En effet les déformations de la base crânienne ou la pertubation de la mobilité de la charnière occipito-atloidienne résultantes des contraintes in utéro ou per partum sont susceptibles de modifier la vascularisation du tronc cérébral par l’intermédiaire de plicature des artères vertébrales , ainsi que par irritations directes sur les trajets nerfs craniens IX , X , XI d’en affecter plus ou moins gravement leurs fonctions pouvant donner des troubles de la succion, troubles de la digestion (coliques, régurgitation, constipation), troubles du sommeil, troubles ventilatoires, malaises vagaux )
L’ostéopathie peut venir compléter le travail du neuro-pédiatre sur certains points. Il faut se montrer attentif à tous les problèmes respiratoires du bébé. Un bébé qui dort mal, qui ronfle, un bébé qui rencontre des difficultés de succion, qui pleure beaucoup ou qui a les yeux collés, est bien souvent un bébé qui a un déséquilibre de la face ou de l’arrière du crâne. En cause ? Une mauvaise mise en place des structures du massif facial… Ces perturbations signes précurseurs de MSN peuvent se régler grâce à la prise en charge multidisciplinaire et notamment l’ostéopathie.
Pendant l’enfance et l’adolescence
En grandissant, les enfants sont souvent sujets à des problèmes ORL : rhinopharyngites, amygdalites, otites …des problèmes d’orthodontie, d’énurésie, des problèmes de vigilance et des difficultés du comportement. Les enfants peuvent également être victimes de troubles ventilatoires dus à une mauvaise perméabilité du rhino-pharynx. Là, encore, l’ostéopathie peut solutionner les problèmes. Ces troubles ventilatoires entraînent une mauvaise oxygénation cérébrale et avec elle, des troubles de l’attention, des sommeils trop profonds, des problèmes de vigilance et des difficultés du comportement. En mobilisant les os de la face, l’ostéopathe corrige ces symptômes.
Plus tard encore arriveront des problèmes posturaux scolioses, cyphoses etc et l’ostéopathie pourra améliorer leurs troubles musculo-squelettiques.
Pour les jeunes sportifs il sera efficace de venir consulter une à deux fois dans l’année en cas de troubles musculo-squelettiques ou pour les prévenir en évitant de surmener des structures articulaires perturbées.
C’est la raison pour laquelle, à défaut d’être orienté vers un ostéopathe, et il faut en discuter avec le pédiatre et demander s’il y a une contre-indication à consulter si possible un ostéopathe spécialisé en pédiatrie ostéopathique.
Bien souvent, il suffit de libérer le crâne et le rachis cervical supérieur d’une tension anormale et ainsi réduire les risques de plagiocéphalie et son cortège de symptômes et accessoirement prévenir les désagréments de la croissance.
Bibliographie
Rapport MOST