Les rubriques « sexo » des magazines regorgent d’informations sur la sexualité. On y découvre des tas de pages mettant en avant les bienfaits de la tendresse, l’importance des mots doux, des préliminaires pendant les rapports sexuels mais il y’a bien un aspect qui n’est pas toujours traité et c’est pourtant une des caractéristique premières de l’acte sexuel : il s’agit de l’aspect bestial. Et vous ressentez-vous la bête qui sommeil en vous ?
Par Darine Habchi
Faire l’amour comme une bête, voilà une expression très explicite. « Avant d’être liée aux sentiments amoureux, la sexualité régit à des pulsions primaires. Instinctivement, l’homme et la femme expriment leur désir par des gestes pas toujours contrôlés, mais qui ne sont pas malsains pour autant», explique la psychologue, Malika Belkacem-Belaroussi. Aujourd’hui les dictas de la sexualité font l’apologie de rapports où se mêlent l’intensité des sentiments et la douceur de la gestuelle qui garantissent une bonne entente au lit. L’équilibre du couple en dépendrait. Cependant, il est parfois bon de mettre du piment dans ses ébats. Un brin de brutalité ne fait pas de mal, voilà une idée, qui pourrait raviver la flamme. « Allumer le feu » dans ses relations c’est ce que Sandra, 34 ans fait depuis quelques temps, avec son nouveau partenaire de plaisir : « j’en ai connu des hommes, mais pas aussi fougueux que celui avec lequel je passe des nuits torrides, depuis deux ans maintenant. Il possède une force dans son approche sexuelle, que les autres n’ont pas et cela fait monter en moi un grand désir.» Voir l’autre réagir à des pulsions animales, instinctives, incontrôlées à le don de mettre en appétit les publics avertis. Pour pallier à leur désir sexuel, certains vont jusqu’à imaginer des scénarios des plus « hots ». « Avec mon partenaire c’est chaque jour une nouvelle expérience érotique. Il y’a des jours, où nous avons tous deux besoins de douceurs et d’autres où nous laissons parler d’elles-mêmes nos pulsions », affirme Fanny, 32 ans.
Laisser libre cours à l’imagination
Lorsque l’on évoque l’idée d’une sexualité agressive, on a tendance à penser à l’aspect négatif qu’elle peut connoter. Il est souvent attribué à l’un des deux partenaires un besoin d’exprimer sa toute puissance et l’autre serait soumis, voir affaiblit par les assauts de son compagnon. Une relation où l’autre serait presque réduit à l’état d’objet. « Au-delà des clichés à connotations négatives, chacun est libre de laisser agir ses pulsions, tant que la relation est fondée sur le respect», ajoute la psychologue. Ne pas brimer ses envies, l’agressivité est une composante essentielle à la sexualité. Un sentiment de toute puissance c’est bien mais tant que les partenaires prennent en considération le plaisir de l’autre. Certains couples ont des difficultés à exprimer leurs désirs. Pour pallier à ce problème, Nadia a eu l’idée lumineuse, d’instaurer des petits jeux avec son partenaire. « Pendant longtemps, j’ai éprouvé du mal à parler des mes envies à mes partenaires. J’avais peur de paraître trop exigeante. Avec mon partenaire actuel, j’ai tout de suite constaté que je pouvais me laisser aller. Nous avons alors décidé d’instaurer des jeux ou nous pouvions mettre en forme nos fantasmes, chacun notre tour », explique la jeune femme. L’aspect ludique de ce type de sexualité semble briser les censures.
Malgré la libération sexuelle, aujourd’hui, cohabitent deux façons de vivre sa sexualité. En effet, l’homme n’est plus le seul à avoir un caractère dominant. La femme se veut également entreprenante et consciente de ses envies, elle les inhibent de moins en moins. Entre assouvir des désirs de douceur et laisser agir ses pulsions, certains hommes ne savent pas toujours comment s’y prendre. « Parfois, ils ne savent plus sur quel pied danser, ils ont peur de laisser parler leurs envies, voir pire, de faire peur aux femmes. Maîtriser leurs pulsions devient alors un réel problème », ajoute la psychologue. Conjuguer leur virilité et faire en sorte d’être un homme attentionné afin de répondre aux exigences féminines, n’est pas une mince affaire ! Aujourd’hui, les femmes veulent un partenaire capable de les comprendre mais aussi, qu’il soit puissant sexuellement.
De l’agressivité oui mais à petite dose !
Trouver le bon équilibre entre une sexualité débridée et une intimité douce est la clé du succès, dans ses relations de couple. Le secret d’une sexualité épanouissante résiderait donc dans la bonne gestion de l’agressivité. Quand elle est retenue, l’agressivité génère des frustrations. La sexualité devient alors fade, sans vie. De la vivacité, ok, mais pas trop quand même ! Un trop plein de violence, amènerait tout autant le couple à sa perdition. « L’homme comme la femme, doivent créer l’équilibre. Laisser place à leurs désirs profonds ainsi qu’a leurs fantasmes est important. Libérer ses envies, permet en plus de faire parler ses émotions, de découvrir l’épanouissement à deux », indique la psychologue. Dans leurs étreintes les corps dégagent une énergie positive alimentant le désir. Une relation fondée sur le respect nécessite de rester à l’écoute de ses fantasmes afin de développer une agressivité saine. Parfois, les valeurs morales, la peur des qu’en dira-t-on, empêchent certaines personnes de manifester leurs pulsions, d’explorer d’autres sentiers. C’est le cas de Laura, 28 ans. La jeune femme se dit aimer être dominée par son mari lors des rapports sexuels. Elle a du mal à l’avouer à son entourage par crainte d’être jugée. « J’aime mon mari et je dois dire qu’avec lui, beaucoup de choses ont évolué sexuellement parlant. Auparavant, avec les autres hommes, j’avais l’impression que rien ne se passait, je m’ennuyais. Aujourd’hui au contraire mon partenaire prend tout en main. Il dirige mes gestes d’une manière assez tonique. Je dois dire que cela est loin de me déplaire. Le voir exciter, me plaquer contre le mur, en gros, laisser parler ses pulsions primaires… fais monter en moi le désir », confie la jeune femme. Bien qu’elle fut longtemps non acceptée, la sexualité agressive était perçue comme oppressante pour la femme. La libération sexuelle, notamment celle de la femme a permis aujourd’hui de casser ces stéréotypes.