Parlez-nous de votre parcours?

J’ai une formation Ingénieure en Biologie Industrielle, complétée d’un cursus en management. Je travaille depuis 15 ans dans l’industrie cosmétique. Je suis passée par la cosmétique conventionnelle jusqu’à ce que mon chemin croise celui de COSMEBIO^®– l’Association professionnelle de la cosmétique écologique et biologique – qui été une véritable révélation pour moi aussi bien à titre personnel qu’à titre professionnel.

Vous avez rejoint Cosmebio® en 2008, parlez-nous de votre rôle au sein de l’Association ?

J’ai rejoint COSMEBIO® en 2008 en tant que Directrice de Développement. Mon rôle est d’accompagner l’essor de l’Association, de mieux répondre aux attentes des membres et de promouvoir une cosmétique naturelle et Bio auprès du consommateur.

J’ai une double compétence puisque je coordonne au sein de COSMEBIO®, en tant que Secrétaire Générale, le projet d’harmonisation européenne des cahiers des charges des cosmétiques naturels et biologiques, COSMOS-standard.

La bataille en faveur d’une cosmétique naturelle et Bio, un défi au quotidien?

Je ne sais pas si on peut parler de défi, mais en tout cas, nos 375 sociétés membres prennent le pari chaque jour de concevoir des cosmétiques Bio à la hauteur des attentes du consommateur. C’est un challenge, c’est vrai. En ce qui concerne l’Association, le défi de COSMEBIO® est de sensibiliser le grand public à une cosmétique différente, naturelle et je crois que nous sommes sur le bon chemin.

Quelles sont les avancées d’hier à aujourd’hui ?

COSMEBIO® est née en 2002, créée par 10 chefs d’entreprise considérés à l’époque comme des « illuminés ». Douze ans plus tard, nous réunissons 375 entreprises. Nous avons mis en place une Ecole de formation pour former nos membres mais aussi toute personne intéressée ; nous avons établi 4 commissions (technique, éthique, communication, internationale) qui sont composées uniquement d’adhérents. Ces personnes se déplacent et approfondissent des sujets d’actualité.

Et puis, le label COSMEBIO® a séduit de nouveaux consommateurs, les entreprises ont fait d’énormes d’efforts en terme de galéniques, d’odeurs, de packagings, de marketing. Aujourd’hui, en terme de qualité et de prix, les cosmétiques labellisés COSMEBIO® répondent aux mêmes exigences que les cosmétiques conventionnels.

Beaucoup de marques sont dans le Green Washing, quels sont vos critères d’éligibilités?

Effectivement, pour concevoir un cosmétique labellisé COSMEBIO®, vous devez répondre au référentiel français de la cosmétique écologique et biologique.  Celui-ci impose que 95% minimum des ingrédients soient d’origine naturelle et 95 à 100% des ingrédients végétaux soient issus de l’Agriculture Biologique.

COSMEBIO® un label très prisé mais pas toujours facile à obtenir?

Tout est une question de démarche et de conviction. Concevoir un cosmétique Bio nécessite que l’on ait une traçabilité de la matière première au produit fini. Ensuite, une fois que votre produit est certifié, nous invitons l’entreprise à respecter un certain nombre d’engagements qui vont toujours dans le sens de l’amélioration continue de la filière.

Aujourd’hui, vous comptez environ 400 adhérents, tout un challenge, qu’est-ce que vous aimeriez dire aux jeunes créateurs niches qui seraient tenté vers la beauté green?

Je leur dirais que le consommateur a de plus en plus besoin de signes de confiance pour passer à l’acte d’achat. Et la labellisation est l’un des leviers qui offre des garanties au consommateur ; cela lui donne des repères. J’ajoute à cela que rejoindre notre Association – qui est la 1^ère Association mondiale dédiée à la cosmétique Bio et naturelle – permet de ne pas être seul ! Il est difficile pour une jeune société de se lancer. COSMEBIO® accompagne ses membres à travers 3 expertises qui leur permettent d’avoir toujours une longueur d’avance : expertise marketing, éthique et technique.

En Afrique, le Green est une question de survie ; par manque, on recycle et on fait appel à ce qui est autour de nous – notre biodiversité végétale par exemple – dans le Nord, on a une autre lecture?

La majorité de nos entreprises se situent dans le Sud de la France, proche des matières premières, donc nous sommes aussi sur un circuit court. Pour répondre à un besoin d’efficacité, certaines matières premières sont importées. Nous travaillons dans le sens du respect de l’Homme et de la Nature, ce qui implique du commerce équitable lorsqu’il faut sortir de nos frontières.

L’association poursuit son développement en faisant évoluer sa Charte?

Pour le moment, la Charte COSMEBIO® n’a pas vocation à évoluer car nous y avons défini les principes de base de la cosmétique écologique et biologique. Les 3 piliers reposent sur le respect de l’Homme, la Nature et une démarche scientifique aux pratiques encadrées et contrôlées. Nous avons l’ambition d’accompagner nos sociétés à aller au-delà de la simple certification d’un produit et de marquer leur engagement en respectant la Charte COSMEBIO®.

Vous êtes partenaires de plusieurs salons ? Ma Planète Mieux une nouvelle aventure?

Nous essayons d’être présents sur différents salons en France et à l’étranger. Oui, Ma Planète Mieux est une nouvelle aventure qui nous fait très plaisir. Je trouve que le nom de ce salon est évocateur et traduit déjà un engagement pour les exposants. Donc à suivre (rires).