Arrêter de fumer par hypnose ? Une démarche volontaire et réfléchie L’hypnose contre le tabac a le vent en poupe. Aujourd’hui, de plus en plus de personnes se tournent vers cette médecine naturelle pour arrêter de fumer : selon l’association Française pour l’étude de l’hypnose médicale (AFEHM), 67% des personnes ayant essayé l’hypnose arrêtent de fumer un mois après la séance.
Et même si les statistiques diminuent significativement dans le temps (45% de succès à 3 mois après la séance), on peut affirmer que près d’une personne sur deux arrête de fumer grâce à l’hypnose. Seul impératif : la volonté. L’hypnose ne permettant pas d’aller à l’encontre de la volonté des patients, cette thérapie s’avèrera efficace uniquement si, et seulement si, la personne a réellement décidé d’arrêter. Toutes les chances de réussite résident bel et bien dans la motivation du patient. On parle donc d’un engagement vis- à-vis de cette démarche et une fois cet engagement certain, arrêter de fumer devient la plupart du temps plus facile que l’on pouvait penser.
Mais pourquoi l’hypnose au juste ? L’hypnose induit un état de sérénité mentale qui a pour but de favoriser le relâchement des tensions, une sorte de page blanche sur laquelle on va réécrire son histoire, une histoire sans tabac. L’hypnose permet de reprogrammer nos mauvaises habitudes jusqu’alors automatisées par notre inconscient qui, à l’époque, les jugeaient positives voire essentielles pour nous. Le tabagisme, ce trouble comportemental obsessionnel Le tabagisme ? Un trouble obsessionnel convulsif et compulsif. Si certaines circonstances, certaines personnes ou encore certains lieux donnent envie de fumer, on remarquera une chose inéluctable : ces situations provoquent toute le même réflexe, celui d’allumer une cigarette – par automatisme et non par besoin. Il s’agit là d’un geste purement machinal où la main prend automatiquement une cigarette et l’allume.
On peut sans aucun doute parler de dépendance comportementale, une sorte de rituel lié au geste. Qu’il s’agisse de boire son café le matin, terminer un repas copieux entre amis, sortir de chez soi … autant d’événements qui, pour le cerveau, sont associés à la cigarette. Ce même cerveau qui associe également un certain plaisir à la consommation de cette cigarette, une façon de gérer plus facilement le stress, les émotions … Fumer va également permettre de surmonter un moment d’inquiétude, d’angoisse ou tout simplement aider à se concentrer, être plus efficace. De fil en aiguille, la cigarette va devenir un élément indissociable de notre vie, indissociable de nos activités de tous les jours. Une gestuelle quotidienne qui, répétée d’année en année, débouche infailliblement sur une importante dépendance. L’hypnose va aider le patient à combattre ce rituel en le remplaçant par quelque chose de bénéfique : une meilleure confiance en soi, une meilleure capacité de concentration ou encore envie de faire du sport pour ne citer que quelques exemples.
Pour ce faire, Christian Le Rouvillois, hypnotherapeute à Paris, utilise la méthode des histoires encastrées, une technique qui consiste à encastrer plusieurs histoires les unes avec les autres. La méthode des histoires encastrées Lors d’une séance d’hypnose, le discours va être nourri de métaphores, d’histoires multiples que Christian Lerouvillois réinventera constamment en prenant soin d’utiliser les termes, les expressions et les idées de ses patients. Cette démarche permet au patient, pendant la séance, de sentir en totale confiance dans un environnement qui le rassure puisqu’il aura lui-même choisi et crée cet environnement. Toutes ces histoires sont ensuite articulées selon le schéma d’histoires dites encastrées, le seul objectif étant de favoriser la manque de concentration et l’amnésie : l’instruction clef se retrouve par conséquent perdue au milieu de phrases a tiroirs. La méthode des histoires encastrées utilisée par Christian Le Rouvillois lors de ses séances pour arrêter de fumer consiste à raconter une première histoire qu’il ne termine pas. Il entame ensuite une seconde histoire, qu’il ne termine pas non plus. Et il en va de même pour la troisième puis la quatrième histoire. On atteint à ce stade un manque de concentration total chez le patient qui amène ce dernier dans une sorte d’amnésie au cours de laquelle il ne souvient généralement plus des deux premières histoires. Arrive alors la cinquième histoire qui contient le cœur de la solution : dans cette ‘dernière’ histoire, le thérapeute imbrique l’arrêt du tabac tout en insistant sur le fait que c’est le patient lui même qui a décidé d’arrêter de fumer et que ceci est une excellente décision, un excellent choix. Christian Le Rouvillois insiste fortement sur le fait que c’est le patient lui-même qui a pris cette décision. Et comme il s’agit de sa propre décision et celle de personne d’autre, il se doit de respecter ses choix comme ses décisions. Cela sous-entend qu’aucun ordre ni suggestion post-hypnotique pour l’arrêt du tabac ne soit imposé et que de ce fait, le patient est maître de son choix, lui et lui seul. C’est lui qui va faciliter l’arrêt définitif du tabac puisqu’il décide qu’il n’a plus ni envie, ni besoin de fumer.
A l’issu de cette cinquième histoire, le thérapeute termine la quatrième histoire, puis la troisième, puis la seconde et enfin la première. A ce stade, le patient a complètement oublié (consciemment mais non inconsciemment) la partie arrêt du tabac, ce qui est le but recherché. De plus, comme le cerveau gère toute la biochimie du corps (température, pression sanguine, digestion, etc.) Christian Le Rouvillois demande à cette partie du cerveau de remettre à jour toutes les parties concernées par l’absence d’apport en nicotine, ce qu’il sait très bien faire.