Par Fériel Berraies Guigny
photos Diane Cazelles
La marque de Lionelle Kanoun est « faite maison » mais sa griffe fait participer un maximum d’artisans «pour l’emballage, les cordons de cuir et les manufactures de pate de verre qui sont faites en Tunisie » insiste la créatrice.
Seul l’argent est fait par la créatrice dans un atelier situé prés de Bizerte à la région de Al Aliya.
La marque Lio Bijoux est déposée depuis trois ans, et la vente se fait soi en ligne, en boutique où à via des expo ventes. Les pièces sont en édition limitées, mais c’est beaucoup plus difficile pour moi depuis deux ans « explique Lionelle Kanoune. La matière première a beaucoup augmenté, l’argent est cher et le tourisme a beaucoup baissé « mêmes les artisans du cuir avec qui je travaille n’ont plus assez d’argent pour acheter leur matière première » et c’est le même scénario pour tous les autres artisans.
Pour les ventes aujourd’hui, à défaut du tourisme, les artisans comme Lionelle Kanoun misent sur les habitués, les Ambassades, les expo ventes et les réseaux sociaux.
Pour l’international et l’export c’est encore plus complexe, car les artisans en Tunisie ont un code en douane qui ne leur permet de travailler que localement. Si on exporte, il faut arriver à monter une petite entreprise et pour cela, il faut avoir les moyens d’avoir des artisanes et un fond de roulement conséquent.
Des créateurs comme Lionelle Kanoun sont des artisans militants, ils ne travaillent qu’avec le local et se battent au quotidien pour que les savoir faire ne meurent pas « malgré la crise on essaye de garder la qualité avec l’usage de matières nobles, tout en ayant une marge qui nous permette encore de proposer des tarifs raisonnables » conclut l’artisane.
Sans prendre les cordons ou les boites qui viennent de Chine qui sont pourtant moins chères « mes petites boites à moi viennent d’ici d’un atelier local, elles sont personnalisées à mon nom » etc
Avec une politique de marketing de l’artisanat tunisien aux oubliettes, des créateurs comme Lio Bijoux font tourner le réseau « ainsi à chaque fois on parle des artisans avec qui on travaille aux clients » un système de bouche à oreille, qui vient suppléer les sérieuses carences qui plombent le métier des petits artisans tunisiens. A l’instar du Maroc qui a un politique assez agressive et visible.