UFFP a rencontré Amina Ben Amar, lors du lancement du collectif Wimen le 24 janvier dernier à Casablanca. A cette occasion, des femmes marocaines entreprenantes avaient décidé d’unir leur force, leur créativité et compétence pour former ce réseau de femmes corporates, désireuses d’insuffler une nouvelle dynamique dans le paysage entrepreneurial au féminin de la région.
Un coup de coeur pour UFFP car nous connaissions aussi Amina Ben Amar qui avait eu des synergies professionnelles dans le passé avec la Tunisie. Un heureux hasard puisque nous étions invitée pour parler de leadership devant un parterre de femmes et d’hommes venus soutenir pour l’occasion cette noble et méritante initiative.
Amina Ben Amar fait partie de la team des femmes fondatrices de Wimen, occupant le poste de trésorière adjointe et Présidente de la commission mixité du réseau WIMEN.
Elle est également responsable de la Fondation Attijariwafa bank, œuvrant au niveau du pôle Education & Soutien aux associations.
Amina a prés de 15 ans d’expérience dans la gestion de projets en management de la Qualité, Organisation & Reenginnering de processus; et dans la Responsabilité Sociale d’Entreprise (RSE).
Elle est titulaire d’un diplôme d’ingénieur en Génie des Systèmes Industriels spécialisée en « Qualité & Sûreté de Fonctionnement » de l’Ecole des Mines de Nantes en 2004 ainsi que d’un Exécutive MBA de l’Ecole Nationale des Ponts et Chaussées en 2014.
Amina Ben Amar est par ailleurs très engagée socialement, en tant que partenaire et/ou bénévole, dans des actions citoyennes et dans différentes associations.
Amina BEN AMAR
UFFP s’est entretenu in aparté avec elle pour vous la faire découvrir.
Entretien :
Quelle est la place de la mixité au sein de Attijariwafa bank ?
Le groupe Attijariwafa bank prône une politique d’égalité des chances en veillant à instaurer, dans ses recrutements, l’équilibre « genre ». Ainsi, 44% des nouvelles recrues de la banque en 2017 sont des femmes contre 37% en 2016. La tendance est en progression continue. Le Groupe s’est aussi donné comme priorité de promouvoir les femmes aux postes de responsabilités. Les femmes représentent 40,9% des effectifs du Groupe et 40% de la population cadre en 2017.
Au niveau du comité de direction et de coordination de la banque, la mixité se situe à 18% de femmes.
Que faut-il faire selon vous pour booster les femmes à des postes de responsabilité ?
A mon sens, un des leviers clés pour booster les femmes à des postes de responsabilités est l’accompagnement et le mentorat. Ceci leur permet en effet de croire en leur potentiel et d’éviter de remettre en question leurs capacités à être la bonne personne pour un poste de responsabilité, au moment où l’opportunité se présente.
Dans plusieurs cas, un des freins pour l’évolution de carrière d’une femme, sont les barrières qu’elle se met elle-même ou que les femmes se mettent entre elles.
La solidarité féminine est également un facteur clé notamment en entreprise, en faisant valoir la cooptation pour les montées en compétences des femmes par des managers femmes.
D’autres leviers, tout aussi important, sont aussi le fait de capitaliser sur le réseau/networking basé sur un socle de valeurs communs, la prise d’initiative/ l’intrapreneuriat en entreprise et l’éducation.
Quel est votre souhait pour l’entrepreneuriat féminin ?
Mon souhait est que l’entrepreneuriat soit pluriel en capitalisant sur le potentiel des femmes dans l’entrepreneuriat en faisant valoir leur créativité, intuition, leur empathie et intelligence émotionnelle, persévérance et rigueur.Pour moi, il n’y a pas d’entrepreneuriat féminin ou masculin, il y a un Entrepreneuriat tout court. La différenciation vient du porteur de projet, de l’entrepreneur. La femme doit capitaliser sur le style qui lui est propre.La femme entrepreneur doit se faire confiance ; la société dans toutes ses composantes, doit faire confiance aux femmes qui entreprennent, quel que soit le domaine d’activité dans lequel elles opèrent.
Vous aviez débattu du leadership et des femmes inspirantes, quels ont été les retours ?Pensez-vous que ces initiatives changeront les mentalités et serviront de leviers pour créer des vocations ?
Amina aux côtés de certaines des fondatrices du réseau Wimen
La multiplication d’initiatives au profit de la valorisation de la femme et son rayonnement ne peuvent qu’être bénéfique pour inspirer notamment les jeunes filles dès leur plus jeune âge à rêver grand, à briser les plafonds de verre quel que soit leur milieu, niveau d’éducation et profil, au profit de l’ascension sociale et professionnelle des femmes dans la société marocaine, africaine et internationale.
Il y a un réel besoin de partage de modèles de réussites qui contribuent à inspirer d’autres femmes à croire en elles, à entreprendre ici ou ailleurs. Il est important que les « success stories » soient partagées au niveau des écoles par des femmes et hommes de tout horizon pour changer les mentalités dès le plus jeune âge.
Le chemin de l’apprentissage est infini. La femme tout comme l’homme, en s’appuyant sur un référentiel de valeurs universel, si je puis dire, basé sur l’éthique, le respect, le partage, le professionnalisme, ne peut qu’évoluer en continu et créer de la valeur ajoutée pour son environnement.