ous avez écrit sur le management au féminin, quelle est votre vision actuelle des choses s’agissant des femmes ?

J’ai en effet écrit plusieurs ouvrages dans lesquels je constate les avancées en terme d’innovation systémique qu’apportent les femmes dans le monde du travail et en particulier dans les modalités de prise de décision et de management des équipes.

Ces modalités répondent d’ailleurs aux demandes des nouvelles générations qui arrivent sur le marché du travail.
Ces jeunes femmes et hommes souhaitent donner du sens à leur vie professionnelle et ne sont pas motivés exclusivement par l’argent.
La conscience de la préservation de la planète et de la conciliation des temps de la vie devient un enjeu majeur pour toutes les entreprises, quelle que soit leur taille.
Les femmes incarnent ces changement, car elles n’ont pas construit les systèmes d’organisation.

Vous accompagnez pas mal d’entreprises, que leur proposez vous justement ?

J’accompagne les entreprises à travers une méthodologie basée sur l’inclusion afin de leur permettre d’aborder le changement de façon positive et donc inclusive.

Plus que jamais nous avons besoin que le capital humain soit valorisé. Une fois encore les nouvelles générations sont beaucoup plus exigeantes sur le plan des valeurs et souhaitent en revanche plus de flexibilité sur l’organisation du travail et même sur le contrat de travail en tant que tel,
A travers cette vision inclusive, c’est la stratégie globale de l’entreprise qui est revisitée pour être plus moderne, innovante et performante.
L’accompagnement se fait avec des outils divers allant de la sensibilisation/formation jusqu’à la mise en place de process RH, dialogue social, accord d’entreprises.
Cet accompagnement peut se faire en amont ou en aval d’une certification internationale sur l’inclusion que j’ai créée et qui est auditée par Bureau Veritas. Cette certification s’appelle GEEIS.

Vous revenez d’un voyage en Tunisie, parlez nous de votre contribution auprès des femmes ingénieures de ce pays ?

J’ai eu le plaisir très grand de participer au lancement du réseau méditerranéen des femmes ingénieures organisé par l’AFTI.

Ma contribution pour ce réseau est de leur dire que je suis totalement engagée ainsi que mon organisation ARBORUS dans la promotion des femmes ingénieurs dans le monde et en particulier dans le bassin méditerranéen.
J’ai annoncé à Tunis le 12 mai en avant-première, que notre certification GEEIS inclurait dès septembre prochain un critère de certification sur le Digital
C’est en effet un enjeu de société et économique majeur. Les femmes tunisiennes sont exemplaires dans ce domaine !

Que pensez vous justement de la place des femmes tunisiennes dans leurs droits mais également dans le monde corporate?

Les femmes tunisiennes ont toujours été à l’avant garde des pays du Nord de l’Afrique et le restent encore.

Mais il reste encore des droits à conquérir
Concernant le monde du travail et les perspectives d’avenir, étant donné que les femmes tunisiennes sont mieux diplômées que leurs homologues masculins, il est fort à parier qu’elles devraient investir les sphères du pouvoir rapidement. La loi peut leur donner des coups de pouce pour faire bouger les obstacles culturels.

Plafond de verre, discriminations parfois sexisme, dans le Nord la parité n’est toujours pas au rendez vous ?

L’Europe fait des efforts, mais nous sommes loin du compte ! Cela démontre à quel point il est complexe de refaire l’Histoire et de modifier des millénaires de domination masculine.

 

Que pensez vous de la loi Coppé Zimmerman, quelles avancées?

La loi de Marie Jo Zimmermann a été une nécessité dans un pays comme la France qui reste tres conservateur. Elle a donné pleinement satisfaction puisque nous avons atteint les objectifs fixés par le texte à savoir 40% de femmes dans les CA des entreprises françaises cotées.

 

Vous êtes l’ardente défenderesse, d’un label Egalité, qu’est ce que cela signifie concrètement?

Oui, je défends le label GEEIS avec ardeur car je suis convaincue que les outils méthodologiques fondés sur la base du volontariat et non de la contrainte sont à terme beaucoup plus profitable.

J’aime me baser sur l’intelligence plutôt que sur la contrainte !
Ce label GEEIS a fait ses preuves. Nous savons que c’est un moyen formidable de faire bouger les lignes, de recueillir l’adhésions la plus large possible au sein d’une entreprise pour faire de l’inclusion une partie de son ADN.
Nous savons que c’est une réponse aux enjeux de d’aujourd’hui et de demain et un marqueur d’excellence.
Si des entreprises aussi performantes que prestigieuses que LOREAL ou PESPSI CO ont le label GEEIS à l’international ce n’est pas par hasard.
Le groupe Carrefour en a même fait son indicateur mondial de RSE.
J’espère pouvoir le proposer aux entreprises tunisiennes très rapidement et avoir ainsi l’occasion de revenir dans votre si beau pays avec de si belles personnes.