Donner la voix aux jeunes: l’engagement de l’ADEA et l’ISESCO A Rabat

  • By SLKNS
  • 16 mars 2012
  • 0
  • 286 Views

L’ADEA et l’ISESCO ont organisé en octobre dernier, un Forum de concertation des jeunes
sur l’éducation et la formation en Afrique. Forum qui s’est tenu à Rabat au Maroc, du 19 au 21 octobre dernier a permis de recueillir des informations sur les vues de la jeunesse africaine et leurs attentes par rapport aux systèmes d’éducation et de formation en Afrique. Cette concertation s’inscrit dans la lignée d’une réflexion que porte l’ADEA sur l’efficacité des systèmes éducatifs et de formation dans le développement de compétences en vue du développement durable de l’Afrique. En collaboration avec l’Organisation islamique pour l’éducation, les sciences et la culture (ISESCO) l’objectif général du Forum était de proposer à la jeunesse africaine l’opportunité d’exprimer ses opinions et ses attentes en matière d’éducation et de formation en Afrique. Le Forum de concertation des jeunes fut une activité organisée en préparation de la Triennale 2012 de l’ADEA. La Triennale 2012 qui s’est tenue à Ouagadougou au Burkina Faso, du 12 au 17 février 2012 a pour thème : Promouvoir les connaissances, compétences et qualifications critiques pour le développement durable de l’Afrique : comment édifier et concevoir une réponse efficace des systèmes d’éducation et de formation ?
Rabat donne la voix aux jeunes
Le Forum de Rabat a aussi permis de mettre en avant et de passer en revue les points de vue des jeunes sur la façon de réformer les systèmes d’éducation et de formation existants, de façon à ce que ceux-ci répondent à leurs besoins en termes d’emploi et de carrière, et soient des instruments qui contribuent à une croissance économique rapide et au développement durable. Après le forum de l’ADEA sur le livre et l’éducation en Afrique qui s’était tenu en octobre dernier au Kenya où il a été question de l’importance du livre et de la lecture dans l’éducation en Afrique, c’est le tour de la jeunesse africaine d’exprimer leurs attentes; ceci en prélude de la triennale pour l’éducation qui se tiendra au Burkina Faso en février 2012.
Les jeunes africains demandent plus d’écoute et expriment leur désir d’être impliqués dans les décisions qui engagent leur avenir
Le Forum de concertation des jeunes sur l’éducation et la formation pour le développement durable de l’Afrique ouvert à Rabat, au Maroc, au siège de l’ISESCO, comptait une centaine de participants. Parmi eux figuraient les représentants de jeunes venus des cinq régions d’Afrique, le président de l’ADEA, la représentante résidente de la Banque africaine de développement (BAD) au Maroc, le représentant du Directeur général de l’ISESCO, ainsi que des représentants de la diaspora.
Le président de l’ADEA, M. Dzingai Mutumbuka, a souhaité la bienvenue à tous les participants et incité les jeunes à pleinement jouer leur rôle pour la bonne marche de l’éducation en Afrique. A cet effet, il a rappelé l’engagement de l’ADEA à donner la parole aux jeunes afin qu’ils expriment leurs aspirations profondes, avec, en perspective, les discussions qui auront lieu lors de la Triennale 2012 sur l’éducation et de la formation en Afrique.
La représentante résidente de la BAD au Maroc, Mme Amani Abou Zeid, a abondé dans le même sens, en affirmant que « La jeunesse doit être mise au cœur de nos politiques nationales. Nous ne pouvons pas lutter contre le chômage sans programmes de formation. Rien ne se produira tant que la jeunesse ne sera pas impliquée dans le processus de prise de décision ».
S’exprimant au nom du directeur général de l’ISESCO, M. Abdoulaziz Othman Altwaijri,
M. Ahmed Said Ould Bah, son Directeur de cabinet, a insisté sur « l’autonomisation de l’éducation et de la formation par rapport aux besoins propres de l’Afrique, une exigence légitime dans la perspective de la réalisation des objectifs du millénaire pour le développement ».
La rencontre de Rabat a permis aux jeunes d’exprimer la perception de leur rôle dans le développement des compétences, d’évaluer les forces et faiblesses des filières de formation et d’examiner les besoins en formation des jeunes africains pour les adapter aux besoins de l’économie. Telle est la vision de leur leader à ce forum, Marie Tamoifo « Parce que nous sommes l’avenir de ce continent, parce que c’est nous qui prendrons demain la relève, nous demandons plus d’écoute, plus d’implication dans les décisions qui engagent notre avenir commun ; nous voulons être des acteurs à part entière de la construction de notre continent ».

Les réformes à faire sont urgentes dans le domaine de l’éducation en Afrique,car il est temps de rattraper le retard accusé, et les demandes les plus fortes de la jeunesse concerne principalement les réformes à accomplir sur la professionnalisation des jeunes qui veulent entrer sur le marché du travail. Pour réaliser cette professionnalisation et cette adéquation formation emploi il faudra d’abord augmenter l’accessibilité des systèmes d’éducation et de formation en place et faire en sorte que tous y aient accès d’une manière ou d’une autre. La mettre en œuvre signifie ensuite assurer une meilleure qualité d’éducation et de formation, ce qui suppose mieux former les enseignants et les formateurs, démocratiser l’éducation, mieux gérer, dans un souci de coût/efficacité mais aussi permettre un meilleur accueil des jeunes par les institutions en place. Car il faudrait y introduire davantage les nouvelles technologies. Cela signifie également renforcer la partie professionnelle des curricula et faire en sorte que les jeunes bénéficiaires, et notamment les jeunes diplômés, soient davantage accompagnés dans leur parcours d’insertion dans l’emploi. Il s’agit dans l’ensemble du système d’éducation et de formation d’introduire autant la théorie que la pratique et surtout mettre en relation le système avec les acteurs de la vie économique et professionnelle et lui permettre de répondre aux besoins urgents de développement des pays africains. Cela signifie enfin augmenter les budgets de l’éducation et de la formation, mettre en place des bourses, et faire en sorte que le maximum de jeunes aient accès à une éducation et une formation les menant vers l’emploi et l’activité professionnelle.

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *