Par Fériel Berraies Guigny
photos Diane Cazelles
LECTRA n’a jamais quitté ou boudé la Tunisie. Au contraire, même en temps de crise, la compagnie a gardé la totalité de son effectif tunisien. Une preuve de confiance et une volonté d’investir encore et toujours dans la filière textile tunisienne. Présente durant ce festival par le biais de son Président Daniel Harari, l’entreprise s’est livrée à un jeu de stratégie et a expliqué au travers de son atelier, comment remporter les défis et s’adapter aux nouvelles exigences du marché européen qui est en pleine récession. Car la Tunisie de l’après révolution sur fond de crise européenne risque de perdre tous ses acquis, s’il n’y a pas de mise à niveau. Et en temps de crise, et notamment dans le contexte tunisien il n’y a pas d’alternatives: il faut faire de la création, du produit fini et sans doute miser moins sur la sous-traitance.
LECTRA :
Lectra développe des logiciels et des systèmes de découpe automatique et propose des services associés, spécifiques à un ensemble de grands marchés: la mode (habillement, accessoires, chaussure), l’automobile (sièges et intérieurs automobiles, airbags), l’ameublement, ainsi qu’un large éventail d’autres industries telles que l’aéronautique, l’industrie nautique, le secteur de l’énergie éolienne et les équipements de protection des personnes. Dans tous ces domaines, Lectra conçoit et vend des logiciels et des machines outils ayant pour objectif de permettre des gains de productivité.
Daniel Harari
UFFP a rencontré Daniel Harrari pour vous.
Entretien :
Quels atouts selon vous permettront à la Tunisie et sa filière textile de sortir de la crise ? Pour moi c’est avant tout le savoir des équipes. C’est aussi le caractère très entrepreneurial des dirigeants d’entreprises qui leur permet de s’adapter, de réagir. Et puis, le niveau général de compétence que l’on va trouver en Tunisie, par rapport à d’autres pays permet d’afficher un rapport salaire / compétences très élevé.
Comment faire face à la conjoncture économique et sociale en Tunisie et quelle stratégie pour drainer les IDE ? Si je suis là, c’est d’abord pour ça et beaucoup d’industriel français et italiens sont présents malgré la conjoncture et c’est une preuve de confiance. Oui, la conjoncture est difficile mais s’agissant de LECTRA on a gardé 100 % de nos équipes et on continue d’investir. La morale est plus importante que l’argent. On a des équipes excellentes en Tunisie et on n’a fait partir personne. On a continué à investir.
LECTRA une entreprise très éthique? En commençant par des choses simples, on a privilégié une égalité homme femme dans l’entreprise. On a énormément de managers femmes, 40 % sont des femmes à ces postes. Le comité d’entreprise nous a fait parvenir un rapport qui a montré que l’on était exemplaire en la matière. On est dans la diversité, on a une protection des minorités qui est très forte et en plus. Par ailleurs, on ne donne jamais « de commissions » on refuse de rentrer dans ce système.
Entrepreneuriat social ? On est présent dans près de 900 écoles de mode dans le Monde entier (Tunisie, Brésil, Mexique) , où on a donné en utilisation pour les élèves plus de 60 000 logiciels. On aide ces élèves à trouver des jobs, on leur fournit des moyens de démontrer leur savoir-faire technique ce qui augmente leur valeur sur le marché.