Bruxelles carrefour de la Francophonie, antre des Instituions Européennes, serait elle en passe de devenir le Carrefour de la diversité avec un grand C, comme Culture ?
En tout cas c’est le vœux pieux des organisateurs du prochain festival, FLACS. Le Festival du Livre, des Arts et des Cultures du Sud aura lieu le 30, 31 octobre et 1er Novembre. Un projet ambitieux, qui a pour slogan « Diversité culturelle, écris-moi ton nom ». Caisse de résonance pour Hubert Freddy Ndong Mbeng, son fondateur. Car ce dernier, appréhende la culture métisse et francophone, comme une diversité culturelle d’ excellence et dans le sens le plus large possible !
UFFP est partenaire média de cette première édition et est aussi l’image et l’Ambassadrice de cette édition.
Figurant également dans la catégorie auteurs, suite à la parution des ouvrages « Enfance et Violence de Guerre » ( Tome 1 et 2, éditions l’Harmattan août 2015)
Hubert Freddy Ndong Mbeng, Fondateur du FLACS
Entretien avec UFFP :
Hubert Freddy des sciences sociales, puisque vous êtes issu de l’EHESS à la littérature métissée quels pas?
En réalité les choses ont débuté bien avant l’EHESS en 1992 avec la publication à 18 ans de mon premier et unique récit à ce jour d’ailleurs Les Matitis, aux éditions SEPIA. J’ai ensuite travaillé et vécut dans le sillage de nombreux Centre Culturels Français en Afrique avant de connaitre des collaborations avec le Centre national du Cinéma du Gabon. De ces expériences en tant que scénariste, adaptateur et dialoguiste naitra un feuilleton de 15 épisodes, L’Auberge du Salut et un long métrage qui recevra tour à tour le Prix du Meilleur Scénario au Fespaco, le Tanit d’Or à Carthage et un Prix du Jury à Cannes Junior en 2001. C’est un projet d’adaptation au théâtre de mon livre Les Matitis par la Compagnie L’Utopie de Patrick Collet à la Rochelle avec 12 comédiens, danseurs et chanteurs gabonais. C’est cette aventure qui me fera venir en France. Et à la suite de la tournée de la pièce de théâtre Les Matitis, scènes de la vie quotidienne en France, en Suisse, au Canada et en Afrique, que j’ai décidé sur les conseils d’un mentor Blaise Ndjoeya de rentrer à l’EHESS. J’y effectue un parcours d’Anthropologie de l’Art. Mais l’EHESS n’apportera pas beaucoup de réponses à mes questions et je décide d’en sortir en année de DEA aprés le Diplôme de l’Ecole. C’est 6 ans passés dans les accompagnements de l’Economie Sociale et Solidaire en Ile de France qui m’ont permis d’allier mon parcours d’auteur et de scénariste à la création d’activités qui touchent la promotion des livres, les arts et les cultures d’Afrique et des Caraïbes. Tout cela, dans le but de mettre pied dans l’économie de ce secteur : ma préoccupation première.
Vous avez choisi d’animer la diversité en « mots » au travers du FLACS, vos motivations? En tant qu’auteur et scénariste, mon métier c’est d’écrire, les mots. D’où le slogan de FLACS « Diversité culturelle, écris-moi ton nom ». Car et c’est important de le préciser, ce qui résonne en moi, ce n’est pas que la culture métisse et francophone, mais la diversité culturelle dans le sens le plus large possible.
Vous aviez fait déjà des événements en France ? En effet, j’ai créé en 2006 dans le cadre de mon parcours en Economie Sociale et Solidaire un premier festival à Sarcelles, BanlieuePlum’, Tous les Talents de la Cité, Livres et cultures urbaines, dans le cadre des manifestations liées à ce qu’on appelait à l’époque Lire en Fête. Pour cela, j’ai été subventionné 3 ans durant par le Ministère de la Culture et le Centre National du livre. Malheureusement lorsque Sarkozy arrive au pouvoir, il décide de supprimer les crédits que l’on accordait aux organisations actrices de Lire en Fête. C’est ainsi que mon festival meurt en 2008. Le choix de la Belgique pourquoi ? Le Choix de la Belgique est intéressant parce qu’il faut le dire, nous sommes dans la capitale européenne. Et toute action menée ici peut facilement toucher les autres pays d’Europe y compris la France mais le Sud, l’Afrique et les Caraïbes. Maintenant, à des années lumière de ce qui se voit en France, la Belgique est en train de mettre place de nouvelles politiques de promotion des personnes issues de la migration et de la diversité culturelle. Cela fait que nous sommes vraiment dans le cadre d’un laboratoire passionnant qu’est le FLACS à Bruxelles avec pour partenaire la Fédération WallonieBruxelles qui a des sites à Paris et à Kinshasa…
Vous vous associez cette année à Dominique Loubao et le Salon La Plume Noire? Dominique et moi nous nous connaissons depuis un peu plus de 13 ans. A l’époque, elle était Agent Littéraire de ma chère tante Justine Mintsa qui venait de publier dans la Collection Continent Noir que Gallimard avait lancé en 2000-2001 pour promouvoir les auteurs africains qui avaient du mal à faire parler de leurs écritures à Paris. Depuis, je suis son travail et elle aussi elle suit le mien. Ce n’est donc pas un hasard si j’ai décidé exclusivement de travailler avec elle pour remplir mon cahier de charges auprès de mes partenaires. Son professionnalisme est garant de réussite pour mes projets à Bruxelles.
Parlez nous de cette première édition ? vous avez choisi de mettre en Ambassadrice la Tunisie par le biais de Fériel Berraies Guigny ? Quelles sont vos motivations ? Oui, je ne sais pas si c’est une première, mais j’ai voulu que FLACS soit un Festival qui allie les lettres, l’élitisme et le glamour. Et lorsque j’ai vu d’abord les livres, naturellement, mais ensuite le visage de Fériel Berraies Guigny j’ai eu le sentiment d’une évidence en ce qui concerne le message que je souhaite envoyer.
Quel regard portez vous actuellement sur les femmes dans la littérature francophone métissée ? Pour moi c’est intéressant de constater que la Francophonie a réussi à créer des influences dans des pays qui de façon intrinsèque n’ont rien avoir avec l’espace francophone comme l’Iran ou encore la Pologne. Promouvoir un peu plus des auteurs issus de ces pays là constitue l’une des priorités du FLACS. Beaucoup de femmes i invitées sont « francophones » mais non métissées par le biais du Salon la Plume Noire ? FLACS est d’abord un évènement Francophone qui cadre avec la politique du ministère de la promotion de Bruxelles, lequel a souhaité à travers une série de manifestations mettre l’accent sur le côté francophone de la capitale belge. Le Festival a choisi de mettre de donner la parole aux femmes et c’est ainsi que la Plume Noire tout comme nos autres partenaires a privilégié les écritures, voix et parcours féminins.
Si l’on vous dit « Culture pour la paix » que diriez-vous? Penser plus haut que l’horizon pour unir les peuples tant dans leurs douleurs que dans leurs rêves communs. Parlez nous des invités présents et des thématiques des trois jours ? Le festival en terme de programmation se construit autour d’une Grande Conférence sur les combats et les engagements des femmes de la Francophonie du Sud le samedi et de 3 LGBC, Le Grand Bouillon de Cultures, dont un le vendredi qui porte sur la Francophonie du Sud et du Nord, un deuxième sur la Francophonie Belge, Bruxelloise et Européenne le samedi et un dernier le dimanche qui traite de la Diversité culturelle et notamment des questions liées à la Citoyenneté, l’inter-culturalité et la transmission. La cerise sur le gâteau reste l’organisation du Village Panafricain avec la présence du Pr Grégoire Biyogo, Prix Cheikh Anta Diop 2014 et ses pairs, des mémoires vivantes de la science et civilisation africaines. Le Festival ayant fait le choix de donner la parole aux femmes, les auteurs viennent de la Tunisie avec Fériel Berraies Guigny, d’Iran avec Parisa Reza, du Gabon avec Cécile Moupiga, du Burkina Faso avec Assita Kanko, de la Martinique avec Suzanne Dracius, du Cameroun avec Joëlle Ebongué, de la France avec Dominique Loubao, de la Pologne avec Grazyla Pradanek et de Belgique avec Yvette Dewitte.
merci et bon vent au FLACS !
FLACS – Festival du Livre, des Arts et des Cultures du Sud.
Bruxelles, Carrefour de la Francophonie.
Afrique-Méditerranée-Caraïbes-Océan indien-Pacifique-Amérique du Sud
30, 31 Octobre et 1er Novembre 2015 – Théâtre VARIA