Le 14 janvier 2011, un séisme ébranlait la Tunisie tout entière dont les ondes de choc se répandraient dans tout le monde arabe. Ben Ali, après vingt-trois ans d’un régime autoritaire et népotique, fuyait le pays sous la pression de la rue, entraînant la chute d’autres dictatures.
Le 28 janvier, Jaloul Ayed est rappelé en Tunisie en tant que ministre des Finances du gouvernement transitoire de la Tunisie. Fort d’une longue carrière dans la finance internationale (notamment au Maghreb), il rentre pour faire face aux nombreux défis que la Tunisie doit relever.
Comment, après un régime dictatorial où l’opposition était muselée et réprimée, reconstruire un cadre institutionnel propice à l’accomplissement des aspirations démocratiques du peuple ? La Tunisie peut-elle parvenir à résorber un problème structurel comme le chômage, à l’origine des mobilisations du printemps arabe ? Au-delà de mesures palliatives, quels sont les chemins possibles vers une économie soutenable à long terme et redonnant aux citoyens l’espoir de pouvoir vivre dignement de leur travail ? Comment concilier les impératifs nationaux et les exigences d’une économie mondialisée ?
C’est à toutes ces questions que Jaloul Ayed répond dans ce livre, étayant ses propos par la connaissance de son pays et de son Histoire, son expérience au ministère et dans la finance internationale. Mais plus encore, il esquisse ici, au travers du cas tunisien, ce qui pourrait être une troisième voie, où l’économie et la finance sont mis au service du peuple, sortant de cadres idéologiques dogmatiques. Une économie qui ne se contenterait pas de respecter une quelconque ligne de parti, mais bien de proposer au peuple une vie sereine basée sur une économie florissante.
L’auteur
Jalloul Ayed, né le 6 février 1951 à Khniss, est un banquier, homme politique et compositeur1 tunisien. Il est ministre des Finances de janvier à décembre 2011 au sein du gouvernement d’union nationale de Mohamed Ghannouchi, qui suit la révolution, puis dans celui de Béji Caïd Essebsi.
Jalloul Ayed commence à travailler en tant que directeur général de la filiale tunisienne de la Citibank et directeur des opérations des filiales algérienne et libyenne1. Il devient vice-président de Citicorp en 1987 puis directeur général de Corporate Bank aux Émirats arabes unis en 19881. Il poursuit sa carrière dans les mêmes banques en tant qu’administrateur délégué de Citibank Maghreb à Casablanca (Maroc) et country corporate officer de Citicorp-Citibank au Maroc (1990-1995) puis, à partir de 1996, en tant que senior banker au bureau « division des financements pour l’Europe, l’Afrique et le Moyen-Orient » au sein de Citicorp International Ltd à Londres. Il est directeur général de la Corporate Bank à partir de 2004.
Dès 1998, il réorganise la Banque marocaine du commerce extérieur (BMCE), notamment en créant les pôles « banque d’affaires » et « corporate finance » (ce dernier existe mais il participe à son développement), la salle de marchés, les premiers fonds offshore de capital-développement et des opérations dans de nouveaux pays, dont le Sénégal et le Cameroun1. Il en est, dès 2002, membre du comité de direction. Il créé, en 2006, une nouvelle filiale, Axis Capital Tunisie, qui gère des actifs, permet des intermédiations boursières et des conseils. En 2010, il est vice-président de la filiale britannique de la BMCE1.
Il est vice-président du conseil de surveillance de la compagnie d’assurance marocaine RMA Watanya, membre du Conseil maroco-américain pour le commerce et l’investissement et président honoraire de la Chambre américaine du commerce. En 1993, il est président de l’Euromed Forum.