Faten Ben Aissa Tenzakhti est universitaire née à Tunis, mariée et mère de trois enfants. Diplômée de l’Université de la Manouba en Littérature et Langue françaises, elle poursuit un doctorat en Littérature francophone. Elle assure dans diverses institutions universitaires des cours en littérature et en communication, domaine de prédilection.
Faten Ben Aissa
Entretien avec UFFP
Parlez-nous de la Communication en Tunisie?
Il faut rappeler tout d’abord que la communication est un processus d’échange et de transmission de l’information entre deux individus ou un groupe d’individus par le biais d’un langage clair et bien articulé et qui se base sur la voix, le regard, la respiration et la gestuelle.
Dans un monde qui se veut être de plus en plus celui de la communication, la Tunisie s’engage sur la voie de la modernité contribuant ainsi à valoriser le rôle joué par les réseaux sociaux et les technologies mobiles dans le renforcement des démocraties. Depuis 2011, ce secteur devient donc prioritaire et connait une expansion notable.
Le Printemps arabe a montré l’impact de ce phénomène et a donné une voix à ceux qui en avaient été privés jusque-là. Après la Révolution, peu sont les intervenants sur les plateaux, journalistes et politiciens en l’occurrence, qui maîtrisent les techniques de la communication et ce pour diverses raisons : blocage au niveau de la langue aussi bien l’arabe que le français, timidité, manque d’expérience, la non confiance en soi …
Quels sont pour vous les défis au quotidien?
En Tunisie, la science de la communication s’enseigne dans les facultés depuis quelques années afin de venir en aide à l’étudiant qui a des difficultés à avoir des interactions avec autrui et qui doit transmettre un message auprès d’une certaine audience.
Le plus évident des défis c’est d’habituer les étudiants à prendre la parole, à agir, interagir, s’affirmer et surtout échanger avec l’autre en reconnaissant ses différences.
Communiquer, faire de la presse, de l’édition en Tunisie, on a l’impression qu’au niveau local, ce sont des disciplines mal maitrisées?
Je ne pense pas qu’on puisse dire que ce sont des disciplines mal maîtrisées. Mais ce fût un temps ou le système politique tunisien interdisait, à cor et à cri, toute liberté de presse et d’édition. Comment enseigner alors à des étudiants que la communication, qui est l’enjeu fondamental de la société, dépendait de l’autorisation d’une autorité suprême.
Après la Révolution, les nouvelles technologies de l’information (TIC) ont permis un accès facile et rapide à l’information. Le problème qui se pose maintenant c’est la fiabilité de la source. C’est ce que nous tenons à enseigner à nos étudiants !
Comment faire prendre conscience de toutes ses lacunes ?
L’on est conscient de nos lacunes, aussi bien professeurs qu’étudiants ! La science de la communication fait intervenir les connaissances de plusieurs autres sciences : politique, économique, culturel, sportif….La lecture est la solution idéale pour enrichir ses informations et être capable de débattre avec aise et quiétude .
Quand vous l’enseignez quelle est la bonne méthodologie?
Il n’y en a pas une seule « bonne méthodologie ». Il faudrait varier les méthodes de travail. Les nouveaux outils qui se développent assez rapidement de nos jours joueront un rôle primordial dans notre enseignement.
Ainsi ce nouveau journalisme permettrait une diffusion nouvelle de l’information grâce aux technologies adéquates.
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merci Faten Ben Aissa !