Francesca Bellino est journaliste et auteure italienne. C’est aussi une femme engagée. Native de Salerne, elle vit actuellement à Rome. Nous l’avions rencontrée au Maroc, durant la dernière édition de la Women Tribune d’Essaouira, alors qu’UFFP était partenaire média pour la 4eme année consécutive. Une très jolie rencontre humaine et surtout l’échange entre une femme du Nord et une femme du Sud, toutes deux mariées avec le versant opposé de la Méditerranée et bataillant pour le mieux vivre ensemble. Nous vous la faisons découvrir sur UFFP
Photos Rino Bianchi
Francesca Bellino écrit des romans et dans sa démarche, elle aime faire des croisées entre l’Orient et l’Occident, pour raconter des histoires humaines, en étudiant et confrontant les cultures du Monde.Ses textes qui sont traduits dans plusieurs langues, explorent le sujet de la rencontre entre les cultures, la connaissance de l’Autre, l’immigration,le monde des femmes et les société et brisent parfois tabous et stéréotypes.
En 2009 elle a reçu le prix Targa Olafa Premio Cronista-PieroPassetti et le Prix Sichelgaita Princess; en 2013 le Prix Talea. Elle est un des fondateurs de l’Association culturelle Rencontres des civilisations.
Entretien avec UFFP:
Votre travail c’est un déplacement continuel Nord et Sud ?
Je me suis déplacée du Sud vers le Nord, même si Rome est le centre de l’Italie, mais bien sûr plus au Nord de ma ville, Salerno. J’ai toujours été intéressée par les gens de l’hémisphère Sud du monde et par les minorités. Actuellement, je me penche en particulier sur la question de la migration féminine en Italie, la représentation des femmes dans les médias italiens et l’échange et les influences mutuelles entre les deux rives de la Méditerranée, en particulier entre l’Italie e la Tunisie.
Parlez nous de votre roman ?
Dans mon nouveau roman, « Sur la corne du rhinocéros» (l’Asino d’oro, 2014 – pag.247), je propose deux personnages de femmes, une italienne et une tunisienne, pour aller au-delà des stéréotypes.
« Sur la corne du rhinocéros»est situé entre l’Italie et la Tunisie dans lequel, entre autres sujets, j’essaye de développer comme, dans les pays du Maghreb, la tradition qui reste une condition de la vie des citoyens, même si eux choisissent d’immigrer en Europe« . J’espère voir bientôt mon roman traduit en français.
Parlez nous de la trame de l’histoire ?
Meriem est morte. Mary a atterri à Tunis pour assister aux funérailles. Elle est choquée et désorientée, mais elle sait que pour atteindre Kairouan, la ville natale de son amie, elle doit prendre un taxi. Ainsi, elle prend le premier qui se trouve devant elle. Le chauffeur, Hedi devient une sorte de Virgile pour elle: avec lui Mary traverse un pays dans un équilibre précaire. Entre la fête et la révolution, les espoirs et les protestations, un pays qui se cherche, en plein bouleversement politique après la libération de la dictature.
Pendant le voyage, le présent est alterné avec les souvenirs de Mary, des moments de vie à Rome avec Meriem et les vacances a Kairouan où elle était amoureuse de Farouk, un charmant calligraphe … se révélant peu à peu à elle-même, Mary prendra conscience de ses limites et mettra en œuvre sa révolution.
Pourquoi cette road novel au fond, francesca ?
Avec cette “RoadNovel” de surprise à la fin, l’auteure raconte l’amitié entre deux femmes qui cherchent et trouvent, chacune à sa manière, son identité et l’affect, faisant ressortir les aspects curieux et inhabituels de deux différentes cultures.
Quelle est votre vision de la révolution et des femmes ?
La révolution des femmes arabes vient juste de commencer,même si en Tunisie les droits des femmes ont toujours été défendus au maximum. Mais le « printemps arabe » a introduit de nouveaux obstacles et de nouveaux pièges pour les femmes. Donc la concentration et la détermination doivent être de mise. Mais les femmes du Sud sont sur le bon chemin!
Pour moi, faire la révolution ne signifie pas aller dans les rues, mais de stimuler des changements tous les jours, à commencer par l’éducation des enfants de sexe masculin.
Selon vous francesca les années qui viennent, comment seront elles?
Je pense que dans les prochaines années, la peur de l’étranger diminuera et la communauté en Italie sera de plus en plus mixte. Quand nos enfants grandiront ils apporteront ce monde globalisé qui est inéluctable.
Conseils pour les femmes? de conduire toujours leurs révolutions personnelles au quotidien !
book trailer: https://www.youtube.com/watch?v=ArCoBBGewbE