Les campagnes de prévention dans cette période de Sidaction ne manquent pas, la prévention chez les jeunes continue et tout est nécessaire en vue de tenter d’éradiquer le fléau.
A la tête des laboratoires Terpan, un touche-à-tout plein de projets, Kamal Yahiaoui
Kamal Yahiaoui a pris la Direction du Laboratoire Terpan en janvier 2009. Cet ingénieur diplômé du MBA d’HEC et qui a travaillé pour divers grands groupes est en perpétuelle recherche de projets. Une réelle force pour innover pense celui qui se décrit comme curieux, avide d’apprendre. A la tête d’une équipe de 10 personnes très motivées qui partagent sa vision des choses, Kamal Yahiaoui fourmille d’idées pour son entreprise tant en termes de communication, de prévention que d’innovations produits. UFFP s »est entretenue avec Kamel Yahyaoui
Kamal Yahiaoui
Entretien avec UFFP :
Toutes les campagnes qui communiquent sur la nécessité de se protéger sont les bienvenues.
Recrudescence des IST chez les jeunes (pourtant les canaux de communication ne manque pas), à quoi attribuez-vous cela ? le progrès des traitements? Une déresponsabilisation?
Selon notre sondage réalisé avec le média L’Etudiant, près de 40% des interrogés estiment ne pas être suffisamment ou pas du tout informés. Les jeunes d’aujourd’hui sont très mal informés et surtout n’ont plus peur du sida. Ils ont retenu que l’on peut vivre avec le VIH et que pris à temps et bien traitée la charge virale pourrait même devenir indétectable. Ce manque d’information se traduit par une recrudescence des infections sexuellement transmissibles, comme la syphilis, et par une persistance des idées reçues. Par exemple 19% des sondés pensent que le VIH peut être transmis par les moustiques, 4,5% par les baisers ou encore 3,5% en s’asseyant sur des toilettes publiques…
Il nous semble que lorsque les médias parlent de SIDA, ils traitent surtout des avancées en matière de traitements, de vaccins, … et n’insistent pas sur le fait que même si des traitements existent et permettent de « vivre » plus longtemps avec le SIDA, ce n’est pas sans conséquence et que la vie, le quotidien de ces patients est tout de même difficile. L’idée de « vivre » avec le SIDA est plus mise en avant que le fait de faire le nécessaire pour se protéger contre une contamination.
3/ Comment sensibiliser plus efficacement dans une société ou les « Fast Love » et rencontres vont bon train? Changer de discours? être plus incisif?
Il faudrait plus de communication autour de la prévention contre les IST, comme il y en a eu il y a quelques années, cela pour que ce sujet revienne au niveau d’importance qu’il doit avoir, et redevienne une préoccupation du quotidien.Il faudrait également que les acteurs de la prévention et les usagers de moyens de protection que sont les préservatifs ne perdent pas de vue la notion de qualité indispensable à ce produit, ainsi que le fait que ce sont des dispositifs médicaux.
5/Parlez-nous du laboratoire TERPAN ?
Fondée en 1986 par un biologiste suite à la découverte effroyable des ravages du Sida, la société Terpan a d’abord cherché à apporter des solutions aux personnes en danger, dont la conduite ou les pratiques étaient à risque de transmission de maladies par voie sexuelle. Aujourd’hui, Terpan s’est développée et se positionne en tant qu’acteur majeur dans la prévention à l’échelle nationale. Nous sommes experts de la prévention et présents sur le terrain et travaillons à la fois avec les collectivités et le grand public. Nous concevons, fabriquons et distribuons des produits ayant trait à la prévention sanitaire, la protection des personnes, l’hygiène et la pédagogie sanitaire tels que les préservatifs masculins et féminins, lubrifiants, lingettes intimes, gels lubrifiants mais aussi des kits de réduction des risques (par exemple pour les consommateurs de drogues par inhalation). Concernant les préservatifs féminins, nous sommes d’ailleurs le distributeur exclusif en France du So Sexy (Femidom).
Que dire à nos jeunes?
Dire aux jeunes que le SIDA et les IST sont en recrudescence, qu’il est plus que jamais nécessaire qu’ils se protègent, et qu’ils insistent au collège et au lycée pour les cours d’éducation sexuelle aient bien lieu, qu’ils insistent pour qu’un distributeur de préservatifs puisse être installé dans leur établissement, et/ou que l’infirmière de l’établissement puisse disposer de préservatifs à distribuer à ceux qui en ont l’usage.