TALIBES : l’enfer des enfants du « Bon Dieu »

  • By UFFP
  • 1 septembre 2013
  • 0
  • 237 Views

 

 

 

 

On les rencontre dans  des endroits stratégiques susceptibles d’être fréquentés par des hommes au portefeuille bien garni qui se laissent souvent attendrir par le regard savamment étudié de ces petit garçons. Vêtus de vêtements trop grands ou trop petits, usés et défraichis, souvent pieds nus et toujours sales. Affublés de l’éternel  pot de tomate  dans lequel gisent pèle -mêle quelques  morceaux de sucre, des bougies, du riz  et  des biscuits de mer, résultat d’une offrande nullement désintéressée. Ils arborent dès les premières lueurs de l’aube des  mines fatiguées et maussades d’enfants qui n’ont pas assez dormi, et encore moins, mangé à leur faim. Ils se dirigent par petits groupes vers les grandes artères de la capitale sénégalaise, aux alentours des commerces, des banques, ou aux  feux rouge, slalomant parfois dangereusement entre les véhicules.

Talibes in Senegal (Copier)

Ils tendent la main aux passants, en quête d’une piécette et ne semblent nullement choquer, ni gêner les automobilistes et piétons qui les côtoient chaque jour. Ils semblent faire  partie du décor et paraissent  presque « pittoresque », « exotique » pour certains touristes occidentaux qui n’hésitent pas à les prendre en photo. Ces petits garçons âgés en moyenne de cinq à dix ans répondent tous au nom de « talibés », déformation de « talib » qui signifie étudiant en langue arabe. Ce sont  des pensionnaires des « daaras urbains », ces  «  internats informels très spéciaux » que l’on hésite à appeler par respect pour la religion musulmane,  école coranique tant ils sont loin de répondre  à ses normes,  règles et critères.  Les talibés viennent des régions rurales du Sénégal ou des pays limitrophes comme la Gambie, la Guinée, la Guinée  Bissau….confiés par leurs parents à des hommes qui s’autoproclament maîtres coraniques. Dans le passé certaines villes étaient traditionnellement réputées pour être des lieux de formation célèbres pour l’apprentissage du coran. C’est le cas de la ville de Saint Louis qui accueillait et accueille encore aujourd’hui de nombreux enfants que leurs parents confiaient à un marabout qui leur inculquait les préceptes de l’Islam. Mais aujourd’hui les temps ont changé. Et des hommes censés faire de ces enfants des érudits, les dressent pour en faire des petits mendiants tenus d’assurer  leur pitance et le salaire des « maîtres coraniques », au risque de faire passer au second plan l’apprentissage du  Saint Coran qui dure en moyenne sept ans. La tradition voulait que les élèves qui fréquentent les écoles coraniques mendient aux heures de repas. Cette contrainte était censée leur inculquer les valeurs de modestie et d’humilité. Ce qui ne les empêchait nullement de s’adonner à l’étude du Coran à des heures ponctuelles contrairement aux talibés  modernes qui vivent sous la menace quotidienne d’une raclée s’ils ne ramènent pas au maître coranique leur cotisation qui s’élève entre 200 et 500 francs CFA par jour. La mendicité des enfants talibés est ainsi devenue une activité très lucrative pour leur maître. « Tendre la main  n’est  pas recommandée par l’Islam. La religion  musulmane magnifie  le travail et exhorte les musulmans à épargner aux pauvres la mendicité. La zakat, cet  impôt prélevé sur les riches pour être collecté et redistribué par l’Etat doit permettre aux pauvres de financer des projets qui puissent leur permettre de gagner leur vie afin  de ne pas être un poids pour la société. » Renseigne un érudit.

Aujourd’hui des garçons âgés de cinq à seize  ans en moyenne vivent dans la promiscuité, livrés à eux même sous la menace quotidienne d’une sévère punition  en  cas de non respect de la « cotisation ».

Cicatrices et plaies infectées sur  le corps, sont les témoins des châtiments corporels souvent infligés par leurs bourreaux. Ils ne font souvent pas partie des campagnes de vaccination organisées par le Ministère de la santé et sont de ce fait très vulnérables aux maladies dont les risques sont  accentué par la promiscuité et les conditions exécrables d’hygiène dans lesquelles ils vivent. Ces jeunes pousses sont ainsi  privés dès leur plus jeune âge des bras protecteurs et de l’amour de  mères souvent  impuissantes dans une société où la femme n’a souvent pas son mot à dire quand il s’agit de l’éducation d’un homme.

En Avril 2008, un jeune talibé de 7 ans a subi les foudres de son maître coranique qui l’a sauvagement battu parce qu’il n’avait pas effectué son versement de 200F CFA, ce qui lui avait occasionné de graves blessures. Le père choqué à la vue de son fils avait porté plainte. Ce qui montre que les parents sont parfois loin de se douter de la vie que mène leur progéniture dans ces internats. Récemment, un reportage de Thalassa, une émission diffusée sur TV5, mettait en cause le comportement inhumain d’un maître coranique qui certainement galvanisé par la caméra braquée sur lui s’est cru obligé de faire du zèle et de  pousser la cruauté à son paroxysme en  fouettant cruellement un petit garçon qui n’arrivait pas à mémoriser sa leçon. Ces images poignantes, relayées par internet avaient bouleversé  les téléspectateurs et les internautes médusés et choqués par autant de violence gratuite.

 

Les plus âgés quand ils ne rackettent pas les plus jeunes, s’adonnent à des pratiques peu honorables telles des menus larcins. Les plus audacieux quittent  les « daaras » généralement de leurs propres chefs pour fuir les mauvais traitements et finissent parfois livrés à eux-mêmes sans repères, ni guides, par trouver l’affection et le bonheur qui leur manque en inhalant des produits toxiques et bon marché  qui les mènent dans des paradis artificiels, antichambre de la délinquance, qui les oriente vers les routes sinueuses de la déchéance et quelquefois même de la prostitution.

 

Le phénomène des enfants talibés, accentué par la crise  risque de prendre des proportions incontrôlables si le gouvernement du Sénégal ne prend pas des mesures idoines pour trouver une solution au problème qui est de taille. Ils sont aujourd’hui  estimés à 300  000 au Sénégal par TOSTAN, une ONG américaine qui lutte pour la protection des enfants.

Depuis des années des organisations non gouvernementales souvent occidentales, certaines de bonne foi, d’autres moins désintéressées s’activent pour améliorer le quotidien de ces enfants. L’action de Anta  Mbow , sénégalaise co-fondatrice de l‘association  « l’empire des enfants » avec Valérie Schlumberger  a été assez remarquée. Le centre a une capacité d’hébergement de 150 lits. L’association qui accueille les enfants des rues  est également  un lieu d’aide éducatif pour les enfants en difficulté scolaire.  Elle est soutenue dans son action par de nombreux artistes, d’hommes et de femmes de bonne volonté qui l’assistent dans son combat quotidien qui consiste à s’occuper de ces enfants qui ont laissé une partie de leur enfance et de leur innocence dans les rues de la capitale. Elle ne veut plus se contenter d’améliorer le sort des enfants de la rue.  Au mois de Juillet 2009, elle a déclaré lors d’une conférence de presse : « j’en appelle aux bonnes volontés pour le retrait et la réinsertion des enfants de la rue. Le président de la République a l’habitude de dire « un enfant, un toit », moi je demande «  un enfant, sa famille ». Elle a plaidé pour la fin de l’utilisation des enfants dans les séminaires et les ateliers de partage. « Il nous faut aller vers une action concrète, un travail de terrain. Il ya des enfants qui ont 20 ans et cela fait 10 ans qu’ils sont dans la rue. C’est tout une génération entière qui est en train de se perdre »

En Avril 2007 une marche  qui a durée cinq jours et qui a été suivie  par 250 personnes a été organisée par TOSTAN. Les manifestants, composés de personnes de la société civile, d’ONGS, et des membres du secteur privé ont quittés Thiès pour Dakar afin d’interpeller le pouvoir qu’ils jugent inerte, mais aussi la communauté internationale qui ferme les yeux sur le drame que vivent les enfants talibés. Ils ont revendiqué la réglementation de l’implantation des écoles coraniques,  qui est devenue  un business florissant pour des personnes malintentionnées qui s’improvisent marabout, ainsi qu’une indemnité octroyée au maître coranique autorisé à gérer un « daara » par le Ministère de l’éducation nationale. Ils réclament également, une partie du budget affecté à l’Education nationale  pour permettre à l’école coranique de  bénéficier d’un minimum d’équipements pour le bien être de ses pensionnaires.

La société civile sénégalaise commence cependant à  être préoccupée par le calvaire que subissent ces enfants et les médias qui ont été formés en 2006  par le Projet de lutte contre les pires formes de travail des enfants (PLCPFTE ), sur le traitement de l’information relative à la protection des enfants, sonnent désormais l’alerte pour sensibiliser l’opinion à ce fléau. Une journée nationale  des talibés  a été instaurée depuis 1994 en partenariat avec la mairie de Dakar et l’Unicef, selon Malick Diagne  directeur exécutif adjoint de TOSTAN.

 

Mais le problème est beaucoup plus complexe. Le poids des traditions  entrave toute lutte contre le phénomène. Le talibé semble être devenu un symbole culturel et religieux, presque sacré, un personnage presque tabou, presque intouchable qui matérialise la puissance de leurs « maîtres » censés leur apprendre le Coran, Livre Saint  qui renferme les 114 sourates qui régissent la vie du musulman. Sinon comment expliquer le silence assourdissant de la population sénégalaise face à la maltraitance des enfants talibés qui a pris des proportions inquiétantes ces dernières années ? L’Etat aborde le problème  en mettant  des gants et tarde à faire appliquer les lois relatives à la mendicité et à  l’exploitation des enfants à des fins de mendicité et qui existent depuis 2005. Les coupables risqueraient trois ans de prison et trois millions de FCFA d’amende. Le Ministère de la famille, de l’Enfant et du développement social juge cependant nécessaire de faire le tour des familles religieuses  pour gagner le consensus des guides religieux avant d’appliquer le plan national de lutte contre la mendicité.

 

Le célèbre  « Daara » ou  Institut  islamique de Coki, situé à Louga, une région du Sénégal semble être un modèle de réussite de l’enseignement coranique. Cette école coranique qui existe depuis  1939 accueille 3400 pensionnaires qui viennent de toutes les régions du Sénégal et des pays de la sous région.

Le « Daara », dispense en plus de l’enseignement traditionnel de l’Islam, les langues modernes, la grammaire, les mathématiques, les sciences, l’histoire et la géographie. Certains de ses pensionnaires sont devenus des personnalités qui évoluent dans l’administration, l’éducation et les affaires. L’école bénéficie d’une infirmerie et ses pensionnaires qui sont nourris logés et blanchis ne s’adonnent pas à la mendicité. L’école reçoit régulièrement des dons de l’Etat, des représentations diplomatiques et des personnes de bonnes volontés qui la soutiennent. Entre 100 et 170 élèves y mémorisent le  Saint Coran par an et plus de 160 sortants de l’école  sont diplômés des universités arabes La plupart d’entre eux servent aujourd’hui dans  le secteur éducatif public et d’anciens élèves créent des internats en s’inspirant du modèle de Coki ou exercent comme maîtres coraniques. De nombreuses voix s’élèvent aujourd’hui pour développer l’exemple de Coki qui pourrait être une solution au problème des enfants talibés mendiants qui errent dans la capitale.

*Daara : école coranique.

 

 

UFFP

UFFP la Fondatrice et Présidente FERIEL BERRAIES GUIGNY :
Tour à tour mannequin, criminologue, diplomate et journaliste, la franco tunisienne Fériel Berraies Guigny a lancé en février 2011, une Association loi 1901 du nom de United Fashion for Peace. Parmi les activités de l'Association, une Caravane de mode internationale qui met en avant la paix, la tolérance, le dialogue entre les civilisations par le biais de la mode et de l'artisanat éthique. Née dans la foulée du printemps arabe, cette Association réunit tous les artistes du monde pour la paix, désireux de donner de l'espoir dans des régions en crise ou en transition. Depuis le mois de mai dernier, le magazine en ligne a aussi vu le jour pour être le portevoix de tous ses combats pour une planète éthique. La première programmation de la Caravane de mode se fera prochainement en février 2012 en Afrique subsaharienne sous la thématique de l'éducation pour la paix à la Triennale de l'Education en Afrique. Sept pays ont été les Ambassadeurs, Tunisie, Maroc, Cameroun, Afrique du Sud, France/Niger et Burkina Faso.
Fériel Berraies Guigny dirige par ailleurs, depuis des années deux panafricains New African en co rédaction et New African Woman/ Femme Africaine qu'elle a crée pour le groupe de presse britannique IC publications. Elle a longtemps été journaliste correspondante presse pour la Tunisie.

UFFP Contenu rédactionnel webzine :
Magazine français pour une planète éthique. Se veut une plateforme internationale pour une mode éthique qui défend la paix, la tolérance, l'échange, le dialogue entre les civilisations par le biais de la culture, de la création et de l'artisanat. Rubriques : 'Planète éthique' - 'Le rendez-vous des entrepreneurs' - 'Ethnical Conso : beauté bio, manger éthique' - 'Ethical Fashion' - 'Eco Déco' - 'Culture éthique' - 'Eco Evasion' - 'Société et éthique' - 'Femmes d'Ethique' - 'Prix Ethique' - 'Paroles Ethique'.
Mission de l'Association UFFP :
La Caravane United Fashion for Peace est née ce mois de février passé dans la foulée du printemps arabe et suite au massacre de femmes ivoriennes dans le marché lors des affrontements civils dans le pays. C'est une Association loi 1901française, née du désir de rendre hommage a à tous ceux qui ont perdu la vie pour un idéal de paix dans le Monde, tous ceux qui ont été sacrifiés alors qu’ils recherchaient simplement la dignité humaine. Cette Association et plateforme internationale est apolitique, sans coloration religieuse ou ethnique, elle se bat pour la mode éthique, défend par le biais de la culture, de la création et de l'artisanat, la paix, la tolérance, l'échange, le dialogue entre les civilisations.
Dans le farouche désir de combattre pacifiquement les injustices sociales et économiques à l'encontre des peuples par la culture, elle entend véhiculer des messages d'humanité. Son slogan le beau au service de l'autre, permet des passerelles, des rencontres et l’ acceptation des diversités couture. L'esthétique pour l'éthique reste son credo.

United Fashion for Peace entend fédérer le meilleur de la création internationale dans le respect de la diversité, des us et des coutumes. Tout un symbole de paix aujourd'hui, alors que le Continent continue de subir les soubresauts de son histoire.
Investir dans la paix c'est investir dans les peuples
UFFP est une plateforme internationale destinée à valoriser la création éthique centrée sur le développement humain durable.
Pont couture entre les peuples du Monde, cette plateforme a pour vocation de faire la promotion d'une création éthique et sans frontières. Favoriser un jour le commerce équitable de ces produits, pouvoir faire venir les artistes sur Paris pour leur organiser des défilés et vendre leurs produits.
United Fashion for Peace, c’est un concept qui propose un défilé de mode « clés en main », une animation « décalée » à l’occasion d’une manifestation, d’un colloque, d’un forum, d’assises politiques, économiques, scientifiques.
United Fashion for Peace c’est la présentation d’artistes qui font vivre et revisitent une culture, c’est un témoignage de richesse et de savoir faire, c’est la promotion du développement durable avec l’ambition d’accéder à la conscience durable
United Fashion for Peace c’est un vecteur d'amour et le partage dans la création.
Pour les organisateurs il s'agit de créer un évènement mais aussi de véhiculer une philosophie de vie dans la création. Pour laisser quelque chose aux générations futures " loin des passerelles du luxe, UFFP est avant tout une histoire d'amour et d'amitié avec les peuples, leur création, leur identité et leur patrimoine au service de l'autre.

C'était une idée, elle est devenue un projet, aujourd'hui une Association qui a hâte de trouver des programmateurs, des sponsors et des partenaires afin de pouvoir sa première édition.
UFFP dans le Monde
UFFP est à la recherche de programmations dans le Monde, de partenaires et de sponsors qui souhaiteraient se rapprocher de l'éthique, du développement durable, de la préservation des Arts et métiers, des droits de l'homme, de la culture et de la parité, sans oublier le dialogue entre les civilisations qui sont les valeurs qu'elle véhicule.
A chaque programmation dans un pays où événement donné, sont mis en avant les créateurs du pays hôte qui sont dans l'éthique.
UFFP s'adapte à toutes les thématiques et les rencontres politiques, économiques, culturelles, développement, environnements, bio, bilatérales, multilatérales, fêtes d'indépendance, fêtes nationales, parité, jeunesse, droits de l'homme, ou encore pour médiatiser une problématique donnée de la région.
A terme, L'Association voudrait pouvoir faire également du caritatif, et organiser des ventes de charité, au profit d’une ONG ou association défendant des valeurs similaires et la mettre en avant à l'occasion d'un défilé programmé.
Siteweb: http://www.unitedfashionforpeace.com
contact: unitedfashionforpeace@gmail.com

UFFP mode d'emploi :
La promotion d’un pays passe par la mise en avant de ses valeurs, de ses atouts et par une communication à la fois ciblée, régulière et soutenue. La Côte d'Ivoire de la paix et de la réconciliation souhaite développer un tourisme culturel mais également donner une image positive d’une Afrique à la fois moderne et traditionnelle où les valeurs humaines, sociales et pacifiques prédominent.

View All Posts

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *