Par Diane Cazelles
Située À 65 km de Pondichéry, Gingee est un site hors des sentiers battus de l’Inde touristique. Au-dessus de la petite ville, une forteresse énorme occupe sur plus de 6 km de périmètre plusieurs collines. Les collines et roches ont été aménagées dès le 11ème siècle pour créer forteresses, murailles, rampes d’accès, douves…. Cette citadelle fut même de 1750 à 1761 aux mains du roi de France grâce au marquis de Bussy-Castelnau !
L’atmosphère du site s’apparente à la région des châteaux cathares du sud de la France. De part et d’autre d’immenses amoncellements de roches granitiques, Gingee paraît abandonnée. Deux forts accrochés à des rochers au sommet de montagnes côtoient des petits monuments du XVIe siècle éparpillés dans une végétation sauvage.
Les origines du fort de Gingee
A l’origine ce fort immense était constituait de remparts reliant trois collines rocheuses. Deux entrées principales dans la vallée permettaient de pénétrer dans ce fort dont on découvre la structure du sommet de Fort de la Reine : Krishnagiri, le plus petit, ou depuis le plus haut, Rajagiri, qui s’élève à 260 mètres au-dessus de la vallée. Trois citadelles autonomes, de différentes tailles, avec salle de gymnastique, grenier à céréales, étables, puits et réservoir d’eau, temples, mais aussi des terres cultivables, tout un ensemble permettant de tenir un siège des années durant. Il a été construit il y a environ 800 ans par la dynastie des Kon. Il a résisté à de nombreux sièges, a été malgré tout pris et repris, puis réutilisé successivement par les anglais et les français car sa situation géographique était stratégique. La troisième citadelle a été laissée à l’abandon.
La balade
Ces collines couvertes d’un impressionnant amas de gros blocs rocheux polis par le temps sont courantes dans cette région du Tamil Nadu. A l’assaut de l’une d’elles, le visiteur croise des singes un peu chapardeurs (parait-il !), des lézards géants, des vaches. C’est loin d’être un grand sommet, pourtant l’ascension est assez fatigante car les marches de granit sont irrégulières et la montée est parfois un peu raide. Mais il suffit de s’arrêter quelques instants pour reprendre son souffle et faire une pause photo ! Après de multiples passages et portes, la citadelle principale se découvre enfin sur une large plateforme où campent de nombreux bâtiments. L’architecture garde les traces de ses multiples occupants et fait de ce lieu un étrange jardin aménagé et suspendu entre ciel et terre. La vue est extraordinaire sur des kilomètres à la ronde. La tranquillité, plus un bruit … Parfait pour une méditation. Entre fin décembre et fin février, c’est le plus beau moment pour découvrir le paysage … Quand les rizières sont verdoyantes et les lacs naturels encore pleins.
INFORMATION
Gingee est largement majoritairement visité par les indiens, souvent des villages et des régions voisines, voir simplement du village de Gingee.
L’entrée est peu onéreuse (5rp pour les locaux). Il est préférable d’y arriver tôt le matin, lieu ouvert de décembre et mars, ou de juillet à septembre.