Après des études en communication, Sanhi part à l’aventure aux États-Unis où elle se mariera et aura un enfant. Mais revient en France afin d’échapper à un mari abusif et se reconstruire auprès de sa famille. Dotée d’une grande créativité mais également sensibilité, elle intègre l’Academie des Métiers d’art et décide d’utiliser la bijouterie ainsi que la sculpture comme thérapie.
Elle a choisi de préparer une Exposition qui ouvrira ses portes en mars prochain, au travers de laquelle elle met en lumière la violence sur les femmes, par le biais de la création et de l’image. Une façon originale parlante et poignante pour amener la réflexion.
Crédit photo de campagne
Photographe : Stéphane Mounet
Art Director : Pamela Hastry
Makeup & Hair : Walter Denechere
Model : Marion Gisbert
You made me do this si est la collection de sculptures en bronze qui a pour but d’être exposée avec la série de photo prisent par Stéphane Mounet. Cette collection a pour vocation de représenter la souffrance, l’oppression ainsi que le silence qui entourent les relations abusives. Ces pièces peuvent mettre le spectateur mal à l’aise mais l’amène à réfléchir.
La seconde collection « Let’s talk about it » est la collection de bijoux qui a pour but de collecter des fonds pour les associations d’aide aux s victimes afin de les aider à s’ en sortir.
Création pour la sensibilisation mais aussi dans l a prévention, nous explique Sahni.
Sanhi Photographe : M.Manoir
Entretien avec UFFP
Parlez nous de votre parcours ?
Après le bac j’ai un peu tâtonné d’abord du droit puis une école de commerce puis une école de communication avant de partir aux États-Unis ou j’ai été attachée de presse chez Black Frame, ainsi qu’assistante personnelle. En parallèle j’étais également photographe sur des défilés de mode pendant les fashion week à Paris, Milan ou encore New York. C’est en 2016 après mon retour en France que j’ai découvert académie des Métiers d’art et qu’est né ce projet.
Parlez nous de l’expo?
L’exposition “You made me do this” débutera le 8 Mars 2018 à Paris nous sommes encore en train de déterminer le lieu.
Elle présentera les 7 pièces de la collection ainsi que les photos associées.
Mettre la violence sur les femmes par le biais de la creation pourquoi ce canal?
C’était pour moi le seul moyen d’exprimer et d’exorciser certaines expériences de mon passé. N’ayant jamais été douée avec les mots c’était vraiment la seule façon pour moi de témoigner et de me libérer de la détresse, de la culpabilité et de la haine.
Quel est votre regard aujourdhui sur la violence visible et invisible sur les femmes ?
Je dirai que je suis mitigée car même si il y a des affaires qui secouent les médias et font réagir les gens parce ce sont des personnages publics qui subissent ces attaques dans le quotidien, moi je vois et j’entends des histoires qui me montrent une banalisation des violences qu’elles soient physiques, psychologiques ou sexuelles.
L’affaire Weinstein pour vous a délié la parole ? En Afrique et en Europe avons nous la même resonnance ?
L’affaire Weinstein a ouvert la porte au déliement des langues, ça a montré que peut importe notre rang cela pouvait arriver à tout le monde, et surtout que l’on est jamais seule. Une fois que la première victime fait le premier pas elle donne une impulsion de courage à d’autres victimes. Un autre élément pouvant donner du courage aux victimes encore silencieuses, serait de voir des personnes comme Weinstein ou Kevin Spacey condamnés pour leur crime. Cela enverrait un message fort à certaines personnes afin qu’elles comprennent qu’elles ne sont pas au dessus de la loi et du coup redonnerai foi et courage aux victimes !
L »Afrique et l’Europe, tout un gap ?
L’Afrique et l’Europe ne sont pas du tout au même stade en ce qui concerne les violences faites aux femmes. L’Europe est plus ouverte à la discussion et à la condamnation de ces actes. En Afrique le problème de la violence faite aux femmes n’est réellement pas considéré comme un problème que depuis peu en réponse aux féminicides dans certaines régions. L’éveil commence à se faire comme dans certaine régions du Kenya très touchées par les viols. Ils ont commencé par la sensibilisation et l’ éducation des garçons pour leur apprendre qu’il ne fallait pas violer les filles. Ou encore le plan de lutte contre les violences faites aux femmes en Afrique du Sud proposé en Août 2017. C’est une démarche qui va prendre du temps.
Merci Sanhi et big UP d’UFFP qui soutient votre projet et toutes les femmes du monde en danger !
Crédit portrait
Photographe : M.Manoir
Directrice artistique IamJoann
Crédit photo de campagne
Photographe : Stéphane Mounet
Art Director : Pamela Hastry
Makeup & Hair : Walter Denechere
Model : Marion Gisbert