C’est la Saint Valentin une date devenue hypra commerciale, comme toutes les fêtes du reste, elle nous rappelle cependant l’importance de l’affect et surtout des représentations que l’on peut en avoir.
Pour certains c’est une date redoutée, car célibataires ou en rupture, pour d’autres une contrainte de couple, et pour les bienheureux,juste un prétexte pour se dire je t’aime et faire l’amour cerise sur le gâteau !
Pourtant, il faut aussi savoir que cela peut être l’occasion de réveiller certaines fêlures et cela est peu dire….
Une innovation santé semblerait pointez le bout de son nez, et la thérapeute adepte de la médecine douce, reste cependant circonspecte quand il s’agit de sédatiser par la voie chimique un ressenti ou une émotion!
Une certaine presse vante ces jours cis, une pilule « contre le chagrin d’amour ». Il s’agit du Prolanolol, qu’il faudrait associer à six séances de psychothérapie individuelle pour voir s’effacer ou s’atténuer les traumas amoureux (liés à une rupture, une infidélité…)
Un médicament pour le coeur
De la classe des bêtabloquants, le Prolanolol est d’abord utilisé pour des problèmes d’hypertension, de palpitations ou des suites d’infarctus du myocarde. Alors qu’il est peu à peu supplanté pour ces indications par d’autres produits plus sélectifs et performants (mais non sans risques), il connaît une deuxième vie au début des années 2000 en réponse à des stress post-traumatiques.
Un inhibiteur de la souffrance
Ce médicament inhibe en effet les récepteurs à noradrénaline, « hormone du stress » qui, en plus d’augmenter la fréquence cardiaque, joue un rôle dans la régulation des émotions et la consolidation de la mémoire. Des recherches de l’armée américaine ont montré qu’il pouvait ainsi soulager des soldats rentrés traumatisés du front. En France, il fut testé avec un certain succès après les attentats de novembre 2015 auprès de volontaires.
Aujourd’hui, opportunément rebaptisé « pilule de l’oubli », le Prolanolol est en passe de devenir « la pilule contre le chagrin d’amour ». Il commence en effet à être proposé, en parallèle d’un suivi psychothérapeutique de six semaines, à des personnes traumatisées par leurs histoires amoureuses.
Il faut cependant faire face à vos chagrins et guérir naturellement !
Si la thérapeute écoute et accompagne les ruptures affectives et toutes les sortes de ruptures, qui peuvent être accentuées surtout un jour de Saint Valentin, autant je pense qu’écologiquement il faut se dire toutefois que cela ne pourrait pas être assimilé à un stress post traumatique!
Oui je reconnais la souffrance intense du chagrin d’amour pour l’avoir vécue
Mais ce n’est pas un anesthésiant émotionnel (non exempt d’effets secondaires) adossé à six séances chez le psy qui feront le boulot, y penser me terrifie !
Si l’arrivée de nouveaux outils pour faire taire la douleur est souvent une bonne nouvelle, il ne faudrait pas négliger ou sous-estimer leurs implications. Dans un contexte où l’industrie pharmaceutique cherche à prolonger au maximum la durée de vie de ses médicaments en leur trouvant toujours d’autres indications, et où la psychiatrie contribue à cette situation en médicalisant et en pathologisant chaque jour davantage nos « émotions problématiques », je reste circonspect quant aux promesses de cette nouvelle pilule miracle.
faites attention à vous !