Barbara Para ” la violence c’est un processus psychotraumatique”

  • By UFFP
  • 2 décembre 2025
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Divers types de violence sur les femmes sont  perpétrées dans le Monde. En temps de guerre mais aussi en temps de paix. Des violences qui touchent les femmes d’abord au sein de la famille ( harcèlement et violences conjugales, puis au sein du travail (au sein des usines textiles,  dans les administrations, ou sur les champs quand elles travaillent dans les zones rurales ou même en détention) les femmes  sont  aussi victimes au sein de l’espace public ( harcèlement de trottoir comme on l’a vu particulièrement dans plusieurs pays du Maghreb dont la Tunisie, suite à une étude du Crédif sortie en 2016, attouchements sexuels dans les transports en commun comme en Egypte et ailleurs ou c’est criant, sans oublier le harcèlement sexuel et les viols qui bien que tabou dans les sociétés « dites » conservatrices sont une réalité aussi très contraignante  face à une donne sécuritaire en question post printemps arabe et crise sahélienne à l’appui)  tout est prétexte pour faire violence à la femme.

En Occident le menu est tout aussi corsé, hélas. Car les chiffres restent accablants, en 2020, prés de 123 femmes ont été tuées par leur compagnon, ex-compagnon ou amant, soit une tous les trois jours, selon le ministère de l’Intérieur. L’Institut national d’études démographiques estime par ailleurs qu’une femme sur sept a subi au moins une forme de violence sexuelle au cours de sa vie.

Nous étions conviées avec UFFP en France à la dernière conférence de l’Association Violences et Droits des Femmes, dans le cadre de la journée internationale de lutte contre les violences faites aux femmes.
Pour nous l’opportunité d’écouter l’expertise mais aussi le témoignage de certaines femmes qui ont vécu des “effractions” tant physiques que psychiques.

Car la prise de conscience et la responsabilité ne peuvent avoir un poids uniquement si, nous décidons tous que c’est un fléau collectif et pas uniquement remis au gout du jour, juste le temps d’une date anniversaire, que ce soit la déclaration des Femmes de Beijing ou toute autre date.

La violence, la victimisation des femmes c’est tous les jours et cela ne doit pas être un fait divers raconté sur les journaux…

Fériel Berraies Guigny a rencontré la Psychologue Barbara Para pour évoquer les problématiques du “coming out ” des victimes de violences.

 Barbara Para psychologue clinicienne photo DR

Entretien avec UFFP

1) Pourquoi seules 1 victime sur 6 porte plainte ?

Parce que la violence conjugale n’est pas seulement un fait. C’est un processus psychotraumatique qui altère la capacité d’agir.

Trois mécanismes majeurs expliquent le silence :

• La sidération traumatique : Le cerveau se met en mode survie : figement, perte de repères, incapacité temporaire à penser ou décider. Ce n’est pas de la faiblesse, c’est un réflexe neurobiologique.

• La peur des représailles : Menaces, chantage, harcèlement numérique, risque pour les enfants… Beaucoup de victimes savent que porter plainte peut déclencher une escalade de violence.

• L’emprise : Dévalorisation, isolement, culpabilisation : la victime finit souvent par croire qu’elle n’a “pas assez de preuves”, qu’elle “exagère”, ou qu’elle n’a “pas le droit” de dénoncer.

À cela s’ajoutent :

  • la peur de ne pas être crue,
  • la honte,
  • la dépendance financière,
  • et l’absence de soutien social.

Porter plainte n’est jamais un geste simple : c’est un acte de courage exposé, dans un contexte où la victime est fragilisée psychiquement.

2. Quelles formes de violence ?

La violence est multiforme, visible ou invisible.

Violences visibles :

  • physiques,
  • sexuelles,
  • agressions directes.

Violences invisibles :

  • psychologiques,
  • économiques,
  • numériques,
  • sociales,
  • dénigrement, gaslighting (déstabilisation mentale),
  • contrôle coercitif.

Violence par négligence

Moins connue, elle consiste à priver volontairement la personne de soin, d’attention, de soutien, ou d’informations essentielles.
C’est une violence à bas bruit, mais dévastatrice.

La violence n’est jamais “simple”. Elle est souvent combinée, avec une stratégie de domination progressive.

3. Qui cela touche ?

Tout le monde. Tous milieux sociaux, âges, niveaux d’études.

Cela touche aussi les hommes, dans une moindre mesure statistique, mais avec les mêmes mécanismes psychotraumatiques.

Les violences conjugales ne sont pas un problème individuel. C’est un problème systémique, lié à la domination, au contrôle et au déséquilibre de pouvoir.

4. Y a-t-il des profils plus vulnérables ?

Oui, certaines situations ou certains traits de personnalité augmentent le risque.

Selon le DSM-5, les personnalités plus vulnérables face à l’emprise peuvent inclure :

  • Personnalité dépendante (peur de déplaire, besoin d’approbation, difficulté à se séparer),
  • Personnalité évitante (peur du conflit, faible estime de soi),
  • Personnalité borderline (vulnérabilité émotionnelle, peur de l’abandon),
  • Traumatismes précoces ou attachement insécurisé.

À cela s’ajoutent aussi des facteurs de contexte :

  • isolement social,
  • dépendance économique,
  • handicap,
  • précarité administrative,
  • maternité (période à très haut risque).

Mais rappel essentiel : la vulnérabilité n’est jamais la cause. La cause, c’est l’agresseur.

5. Comment sortir de l’emprise ?

Sortir de l’emprise se fait en 4 étapes essentielles :

1. Sortir du déni

Accepter que “oui, c’est de la violence”, même si elle est invisible. Nommer les faits, c’est le premier acte de libération.

2. Prendre conscience du mécanisme

Comprendre l’emprise, les stratégies de domination, et l’impact psychique. La psychoéducation est un pilier majeur.

3. Être accompagné

Psychologue, associations, proches, médecin… On ne sort pas d’une emprise seul(e). Le soutien reconstitue les capacités d’action.

4. Prendre une décision nette

La rupture doit être claire et sécurisée, idéalement préparée avec :

  • un plan de sécurité,
  • un réseau d’appui,
  • des démarches juridiques si nécessaire.

Ce n’est pas une question de volonté. C’est une question de reconstruction de ressources.

6. Pourquoi est-ce encore tabou ?

Parce que persiste :

  • la culture du silence familial,
  • la croyance erronée que “cela n’arrive pas chez nous”,
  • la peur du jugement social,
  • la honte,
  • les stéréotypes de genre,
  • la faible formation des professionnels.

Le tabou sert souvent… à protéger l’agresseur.

7. Pourquoi la victime pense-t-elle que c’est sa faute ?

Parce que l’agresseur fabrique cette culpabilité. C’est un outil de domination :

  • reproches,
  • inversions de responsabilité,
  • gaslighting,
  • critiques permanentes.

Psychologiquement, la victime finit par internaliser cette narration. C’est un symptôme, pas un choix.

8. Faut-il sensibiliser les enfants, et notamment les garçons ?

Absolument. Dès le plus jeune âge, il faut enseigner :

  • le consentement,
  • l’écoute émotionnelle,
  • l’égalité filles-garçons,
  • la gestion des conflits,
  • la notion de respect.

Et il existe des outils concrets pour le faire.

➡️ Les ateliers et jeux ludo-pédagogiques d’Acomplice.fr, comme la série Marcel et compagnie, sont pensés pour cela : apprendre à reconnaître le harcèlement, affirmer ses limites, développer l’empathie, et comprendre les mécanismes de violence… dès le primaire.

Prévenir la violence, c’est d’abord apprendre la relation saine.

9. Ces violences traumatisent… mais peuvent aussi mener à des actes extrêmes ?

Oui, certaines victimes en danger réel peuvent commettre des gestes désespérés. Ce n’est pas une symétrie. C’est une réaction d’auto-défense après des années de menace. Les juridictions commencent à mieux intégrer cette réalité psychotraumatique, mais il reste du chemin.

10. Quel regard de la société ? Les femmes qui se défendent sont parfois inquiétées par la justice.

Oui. Certaines réactions de survie sont mal comprises. La justice doit encore progresser dans la lecture psychologique du trauma, notamment en intégrant systématiquement :

• La preuve du préjudice psychologique

Une expertise psychologique permet d’objectiver :

  • l’état psychique,
  • le traumatisme,
  • la sidération,
  • l’emprise,
  • la dangerosité de la situation.

Ces documents sont essentiels pour éclairer les magistrats.

11. Que faire ? Quelle thérapie proposer ?

La prise en charge repose sur trois axes : sécurité, soutien, réparation.

Les thérapies recommandées par la Haute Autorité de Santé sont :

  • TCC : comprendre les mécanismes de l’emprise, casser la culpabilité, reconstruire l’estime de soi.
  • EMDR : retraiter les souvenirs traumatiques, réduire l’hypervigilance et les flashbacks.
  • ICV (Intégration du Cycle de Vie) : thérapie plus récente, très puissante pour restaurer une sécurité intérieure profonde et une continuité du soi.

Autres approches utiles

  • MBSR (Mindfulness-Based Stress Reduction) : réduire le stress, réancrer le corps, diminuer l’hyperactivation.
  • Groupes de parole,
  • Psychoéducation,
  • Accompagnement psychocorporel.

Sortir des violences n’est pas un acte isolé. C’est un parcours de reconstruction, où l’alliance psychologique, sociale et parfois judiciaire est indispensable.

Bio Expresse

 Barbara Para est psychologue clinicienne et dirigeante d’Acomplice, un cabinet dédié à la qualité de vie au travail, à la prévention des risques psychosociaux et au management éthique. Elle accompagne les organisations, les managers et les équipes à grandir, se structurer et se transformer tout en préservant la santé mentale et les conditions de travail.

Elleexerce également en libéral au Cabinet Saint Louis, où elle prends en charge les traumas, les violences psychologiques et les situations émotionnellement complexes grâce à une approche intégrative mêlant TCCEMDRICV et psychoéducation.

À travers JuriPsy, elle met son expertise au service des avocats grâce à des rapports d’expertise psychologique rigoureux, objectifs et éclairants, permettant d’objectiver les préjudices psychologiques et moraux dans les dossiers de harcèlement, violences, accidents ou conflits familiaux.

Egalement la fondatrice des ateliers Saint Louis, un collectif dédié au yoga, à la méditation et au bien-être, proposant cours, stages, programmes et outils ludo-pédagogiques pour favoriser l’ancrage, le souffle et la présence au quotidien.

Son travail se situe au croisement de la clinique, du trauma, des enjeux organisationnels et des exigences juridiques, avec une conviction forte : accompagner l’humain dans toutes ses sphères — personnelle, professionnelle, juridique et corporelle — permet une transformation durable.

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37 avenue Saint Louis

94210 Saint Maur des Fossés

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UFFP

UFFP la Fondatrice et Présidente FERIEL BERRAIES GUIGNY :
Tour à tour mannequin, criminologue, diplomate et journaliste, la franco tunisienne Fériel Berraies Guigny a lancé en février 2011, une Association loi 1901 du nom de United Fashion for Peace. Parmi les activités de l'Association, une Caravane de mode internationale qui met en avant la paix, la tolérance, le dialogue entre les civilisations par le biais de la mode et de l'artisanat éthique. Née dans la foulée du printemps arabe, cette Association réunit tous les artistes du monde pour la paix, désireux de donner de l'espoir dans des régions en crise ou en transition. Depuis le mois de mai dernier, le magazine en ligne a aussi vu le jour pour être le portevoix de tous ses combats pour une planète éthique. La première programmation de la Caravane de mode se fera prochainement en février 2012 en Afrique subsaharienne sous la thématique de l'éducation pour la paix à la Triennale de l'Education en Afrique. Sept pays ont été les Ambassadeurs, Tunisie, Maroc, Cameroun, Afrique du Sud, France/Niger et Burkina Faso.
Fériel Berraies Guigny dirige par ailleurs, depuis des années deux panafricains New African en co rédaction et New African Woman/ Femme Africaine qu'elle a crée pour le groupe de presse britannique IC publications. Elle a longtemps été journaliste correspondante presse pour la Tunisie.

UFFP Contenu rédactionnel webzine :
Magazine français pour une planète éthique. Se veut une plateforme internationale pour une mode éthique qui défend la paix, la tolérance, l'échange, le dialogue entre les civilisations par le biais de la culture, de la création et de l'artisanat. Rubriques : 'Planète éthique' - 'Le rendez-vous des entrepreneurs' - 'Ethnical Conso : beauté bio, manger éthique' - 'Ethical Fashion' - 'Eco Déco' - 'Culture éthique' - 'Eco Evasion' - 'Société et éthique' - 'Femmes d'Ethique' - 'Prix Ethique' - 'Paroles Ethique'.
Mission de l'Association UFFP :
La Caravane United Fashion for Peace est née ce mois de février passé dans la foulée du printemps arabe et suite au massacre de femmes ivoriennes dans le marché lors des affrontements civils dans le pays. C'est une Association loi 1901française, née du désir de rendre hommage a à tous ceux qui ont perdu la vie pour un idéal de paix dans le Monde, tous ceux qui ont été sacrifiés alors qu’ils recherchaient simplement la dignité humaine. Cette Association et plateforme internationale est apolitique, sans coloration religieuse ou ethnique, elle se bat pour la mode éthique, défend par le biais de la culture, de la création et de l'artisanat, la paix, la tolérance, l'échange, le dialogue entre les civilisations.
Dans le farouche désir de combattre pacifiquement les injustices sociales et économiques à l'encontre des peuples par la culture, elle entend véhiculer des messages d'humanité. Son slogan le beau au service de l'autre, permet des passerelles, des rencontres et l’ acceptation des diversités couture. L'esthétique pour l'éthique reste son credo.

United Fashion for Peace entend fédérer le meilleur de la création internationale dans le respect de la diversité, des us et des coutumes. Tout un symbole de paix aujourd'hui, alors que le Continent continue de subir les soubresauts de son histoire.
Investir dans la paix c'est investir dans les peuples
UFFP est une plateforme internationale destinée à valoriser la création éthique centrée sur le développement humain durable.
Pont couture entre les peuples du Monde, cette plateforme a pour vocation de faire la promotion d'une création éthique et sans frontières. Favoriser un jour le commerce équitable de ces produits, pouvoir faire venir les artistes sur Paris pour leur organiser des défilés et vendre leurs produits.
United Fashion for Peace, c’est un concept qui propose un défilé de mode « clés en main », une animation « décalée » à l’occasion d’une manifestation, d’un colloque, d’un forum, d’assises politiques, économiques, scientifiques.
United Fashion for Peace c’est la présentation d’artistes qui font vivre et revisitent une culture, c’est un témoignage de richesse et de savoir faire, c’est la promotion du développement durable avec l’ambition d’accéder à la conscience durable
United Fashion for Peace c’est un vecteur d'amour et le partage dans la création.
Pour les organisateurs il s'agit de créer un évènement mais aussi de véhiculer une philosophie de vie dans la création. Pour laisser quelque chose aux générations futures " loin des passerelles du luxe, UFFP est avant tout une histoire d'amour et d'amitié avec les peuples, leur création, leur identité et leur patrimoine au service de l'autre.

C'était une idée, elle est devenue un projet, aujourd'hui une Association qui a hâte de trouver des programmateurs, des sponsors et des partenaires afin de pouvoir sa première édition.
UFFP dans le Monde
UFFP est à la recherche de programmations dans le Monde, de partenaires et de sponsors qui souhaiteraient se rapprocher de l'éthique, du développement durable, de la préservation des Arts et métiers, des droits de l'homme, de la culture et de la parité, sans oublier le dialogue entre les civilisations qui sont les valeurs qu'elle véhicule.
A chaque programmation dans un pays où événement donné, sont mis en avant les créateurs du pays hôte qui sont dans l'éthique.
UFFP s'adapte à toutes les thématiques et les rencontres politiques, économiques, culturelles, développement, environnements, bio, bilatérales, multilatérales, fêtes d'indépendance, fêtes nationales, parité, jeunesse, droits de l'homme, ou encore pour médiatiser une problématique donnée de la région.
A terme, L'Association voudrait pouvoir faire également du caritatif, et organiser des ventes de charité, au profit d’une ONG ou association défendant des valeurs similaires et la mettre en avant à l'occasion d'un défilé programmé.
Siteweb: http://www.unitedfashionforpeace.com
contact: unitedfashionforpeace@gmail.com

UFFP mode d'emploi :
La promotion d’un pays passe par la mise en avant de ses valeurs, de ses atouts et par une communication à la fois ciblée, régulière et soutenue. La Côte d'Ivoire de la paix et de la réconciliation souhaite développer un tourisme culturel mais également donner une image positive d’une Afrique à la fois moderne et traditionnelle où les valeurs humaines, sociales et pacifiques prédominent.

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