Naturopathie, Sophrologie, Reiki, médecine chinoise, magnétisme, hypnose, de plus en plus de personnes ont recours à ces méthodes et médecines dites douces, qui viennent remplir un certain vide que les médecines dites conventionnelles ont crée. La médecine classique et le chimique ont certes permis d’allonger la durée de vie ; pour autant, pas mal de controverses font que les patients sont de plus en plus conscients qu’il est temps de revenir à l’essentiel, à la terre et à la nature pour se réconcilier avec eux-mêmes et tenter de préserver leur santé.
Par Fériel Berraies Guigny
Dans un monde où nous sommes constamment devenus les cobayes des firmes pharmaceutiques et alimentaires et face à une complicité tacite subie ou volontaire des politiques, le patient et le citoyen moyen a de plus en plus de mal à faire confiance.
Des vaccins tuent, des médicaments ont des effets secondaires foudroyants pire que les maux que l’on doit guérir, des protocoles pour lutter contre des maladies invasives écourtent la durée de vie, des médecins qui ont du mal à prévoir à long terme les contre-indications, et génèrent de ce fait de nouvelles maladies.
Des combats entre les firmes pharmaceutiques et les intérêts hautement pécuniaires des actionnaires, il est difficile de se frayer un chemin » salutaire et sanitaire » viable.
Le consommateur et le patient actuels ont besoin de savoir et veulent être informés de ce qu’ils consomment et des risques qu’il pourraient encourir en suivant tel ou tel traitement. Mais la transparence dérange, et certains métiers qui ont une approche plus holistique de la prise en charge du bien être, également.
Beaucoup veulent avoir recours à ces méthodes douces qui envisagent la santé comme un tout et qui sont une alternative à une médecine conventionnelle qui ne les satisfait plus.s
Cet article ne veut en aucun cas vous demander chers lecteurs, de renoncer à la médecine conventionnelle qui reste très importante et qui ne doit pas être « remplacée » par d’autres « méthodes »
Les médecines douces ne sont que des alternatives que l’on propose pour un bien être holistic. Elles ont une approche essentiellement i d’éducation à la santé. Cet article conçu par UFFP a pour finalité de vous expliquer que d’autres méthodes sont possibles, pour améliorer nos conditions de vie.
Entretien d’UFFP avec Daniel Kieffer, naturopathe et fondateur du CENATHO, le Collège Européen de Naturopathie Traditionnelle Holistique, ancien Président de la FENAHMAN (Fédération Française des Ecoles de Naturopathie)
Naturopathie, Sophrologie, Reiki, de plus en plus de personnes font appel à ces médecines douces, pourquoi ? La médecine dite conventionnelles, les firmes pharmaceutiques, ne voient pas toujours d’un bon œil ces différentes formes de conseils et de soins ?
Cela peut paraître évident quand l’on baigne dans les médecines naturelles depuis toujours, mais dans les faits cela ne l’est pas. Je crois simplement que la médecine est malade et les gens s’inquiètent, et cherchent d’autres solutions complémentaires. Le système médical est obsolète et moribond, aux dires-mêmes de nos parlementaires.
Et la Sécu? Non ce n’est pas uniquement ce problème (qui n’est qu’une infime partie de la question). Ceci dit ce dossier reste une patate chaude que tous les gouvernements se renvoient, et il est loin d’être solutionné. Les symptômes du malaise sont là, comme les maladies iatrogènes (maladies générées par les traitements) et dont le nombre reste assez opaque en France. Nous n’avons que quelques statistiques du côté des pays scandinaves, des Etats-Unis, de l’Allemagne,… Quand l’on n’est pas victimes de ces troubles, on peut être victime des maladies nosocomiales, par défaut d’hygiène en milieu hospitalier.
La médecine est surdimensionnée au fond? Oui, et du fait même de sa stratégie symptomatique, elle est bien adaptée quand il s’agit d’urgence ou de pathologies lourdes, mais ses outils ne sont plus adaptés quand il s’agit des pathologies chroniques. Ce sont les troubles que l’on appelle fonctionnels et qui sont majoritairement présentes dans le quotidien comme l’insomnie et les autres méfaits du stress, le surpoids, l’hypercholestérolémie, le diabète de type 2, les troubles digestifs, spasmophiles ou allergiques par exemple.
Et donc les réponses médicales aux pathologies fonctionnelles sont inadéquates ? Oui en tout cas, un peu démesurément trop puissantes et donc génératrices d’effets secondaires ou indésirables importants. Et puis les médecins ne sont vraiment pas formés à l’éducation à la santé et à la prévention…
Et qu’en est-il de la relation d’aide qui est au centre de la relation thérapeutique? Un sondage récent a montré que la première attente des français est l’empathie, avant même les résultats liés aux médicaments prescrits ! Que dire de cette relation d’aide chez un généraliste, durant 12 ou 15 min (ce qui est la moyenne nationale de consultation) ? C’est quasiment impossible à assumer. Non, la médecine ne va pas bien.
Un certain nombre de médecins « ‘intelligents » ce sont remis en cause cependant ? Oui heureusement, il y en a de plus en plus et eux mêmes se dirigent petit à petit vers des médecines douces, comme l’homéopathie, l’acupuncture, la phyto ou l’aromathérapie, la mésothérapie. Nous nous réjouissons d’avoir quelques bons partenaires, même parmi certains cancérologues, comme le professeur Joyeux par exemple.
La Naturopathie, c’est donc le chaînon manquant? Oui, nous sommes vraiment formés pour répondre dans le cadre la promotion et de l’éducation pour la santé, ce que l’O.M.S. nomme la « prévention primaire active ». Et en ceci, nous ne sommes jamais en concurrence avec le médecin dont nous respectons toujours le diagnostic et les soins bien entendu.
C’est donc une vision erronée, la naturopathie et les autres médecines douces, ne menacent pas le système médical conventionnel? Absolument, mais je pense qu’au fond du problème, il y a peut être la peur du changement, la peur de se remettre en cause, ou celle de partager un peu de pouvoir. L’idéal serait d’installer une médecine intégrative où tous les professionnels de santé ou de bien-être (médecins allopathes, homéopathes et naturopathes, sophrologue, ostéopathes etc…), travailleraient comme des partenaires, conscients de leurs compétences complémentaires et de leurs limites.
Cette médecine intégrative existe bien ailleurs? Oui en Allemagne, au Canada anglais, en Suisse, en Grande-Bretagne, en Australie en Chine, en Nouvelle Zélande ou en Inde (où il y a même un depuis peu un « Ministère du yoga, de la médecine Ayurvédique et de la naturopathie »). Certains pays africains sont aussi bien placés. Nous y croyons cependant, et travaillons dur en ce sens.
Donc ce n’est pas qu’une mode? Absolument pas, mais la pratique quotidienne de la naturopathe n’est le plus simple à acquérir pour le consommateur, car trop souvent, dans l’idée générale du grand public, c’est que les médecines naturelles se limitent aux plantes. Mais ces approches sont bien plus que cela, et elles se concentrent avant tout sur la remise en cause de toute l’hygiène de vie, comme un réapprentissage de l’art de vivre. Or, le fait de désapprendre beaucoup de vieilles habitudes nutritionnelles, relationnelles ou écologiques n’est pas si simple. Les plantes pour nous ne représentent qu’une technique très mineure, telles des recettes qui ne sont généralement que des petits coups de pouce à utiliser en confort ; mais pourquoi pas, dès lors que le client est engagé dans une démarche de remise en cause, de prise ne charge de sa santé et donc de responsabilisation.
Toute l’hygiène de vie est à revoir? Oui, car si l’on se contente de remplacer un médicament par une plante ou des granules homéopathiques, on se contente le plu souvent de neutraliser un symptôme ; or les causes de bien des troubles sont liées à l’alimentation, aux stress émotionnels, aux pollutions, à la sédentarité…
Mais la médecine conventionnelle reste réfractaire ? C’est exact, car non seulement nous ne sommes pas vendeurs ou prescripteurs, et donc nous ne nourrissons pas le système pharmaceutique, mais de plus, nous tâchons de rendons les gens plus autonomes, plus responsables et donc forcément un peu rebelles et critiques vis à vis de la grande consommation.
Les naturopathes sont les trublions? Oui mais si nous sommes de petits grains de sable dans le système, nous sommes aussi les visionnaires d’un future système de santé globale bien plus efficace et mieux adapté aux besoins de la population.
Certes, certains laboratoires se mettent à distribuer des compléments alimentaires ou des remèdes naturels à base de plantes (comme Roche)… Ils ont bien compris qu’il fallait s’adapter à une nouvelle demande des consommateurs.
Mais c’est du green washing ? Oui évidemment, ils ont ainsi meilleure conscience en lançant une gamme plus verte.
Aujourd’hui, Sophrologie et Naturopathie sont de plus en présentes dans le paysage paramédical mais il y a un vide juridique en France ?
Nous n’appartenons ni au panorama médical ni au paramédical, car cela supposait des diplômes d’Etat ou une subordination vis-à-vis des médecins. Donc, soit il faudra inventer une troisième rubrique « santé » et là il y a des juristes qui travaillent activement à ce projet, soit il faudra sortir du secteur santé complètement, et créer un nouveau secteur « bien-être ». Le naturopathe n’œuvre pas dans un objectif thérapeutique, mais il donne une bonne heure de son professionnalisme pour comprendre et accompagner la personne dans son entier.
Les professionnels n’ont pas de diplômes agrées par l’Etat, pourquoi ? Le Canada et la Suisse sont-ils en avance par rapport à nous ?
L’Etat ne considère avec sérieux que les professions qui sont « scientifiquement éprouvées ». Or la naturopathie s’est développée sur l’empirisme des traditions depuis Hippocrate, nourri du bon sens, et de l’expérience accumulée depuis ses fondateurs modernes depuis la fin du 18ème siècle. Nous n’attendons pas une légalisation qui nous accorde un « diplôme d’Etat » mais simplement une intégration respectueuse de la profession dans le panorama de la santé publique. Il est temps d’arrêter les « chasse aux sorcières » car nous représentons des partenaires à part entière, avec nos limites et nos compétences, en tant qu’ « éducateurs de santé ».
A rappeler que le métier d’herboriste a été banni ? Oui depuis Pétain, le diplôme d’herboriste a été supprimé en France et c’est bien dommage.
Les formations en naturopathie sont pourtant là ? Oui nous formons nos étudiants durant 1600 h académiques et plus de 4.000 heures de travail au total, un niveau d’anatomie, physiologie et pathologie du niveau infirmier (permettant de suspecter des troubles relevant de la médecine), un code de déontologie rigoureux. Quand on suit une formation au CENATHO, on sort avec un diplôme d’établissement privé. Nous dépendons du Rectorat de Paris comme centre d’enseignement supérieur libre, en attendant que dans quelques mois j’espère, les écoles affiliées à la FENAHMAN puissent accéder à une certification nationale professionnelle.
Si vous aviez à faire un bilan hier à aujourd’hui, concernant ces métiers, que diriez-vous ? Il y a eu bien des avancées par rapport aux métiers concernés ! Je suis résolument enthousiaste et positif. Le verre est pour moi à moitié plein. Je suis actif dans ce secteur depuis 72 et je constate une progression exponentielle, à la fois au niveau des médias qui nous porte très positivement, comme vis-à-vis de la démultiplication des salons spécialisés (médecine douce, santé, psychologie) ; il en existe 254 par an aujourd’hui et c’est un bel indicateur de prise de conscience et de nouvelle orientation de notre société.
Parlez nous du CENATHO ? Une approche holistique qu’est ce que cela signifie ?
Nous proposons des formations en week-end sur trois ans, ou à raison de trois jours par semaine (en un an et demi), ou de deux jours par semaine (sur deux ans) afin de répondre aux différents besoins des étudiants. Dans les trois cas, même nombre d’heures de cours, et mêmes professeurs. Nous dispensons près de deux tiers de théorie et un bon tiers de pratique, en particulier pour l’enseignement des techniques respiratoires, des activités physiques, des techniques réflexes, des divers bilans (dont l’iridologie), de la prise des pouls chinois ou des différentes relaxations.
L’approche holistique du naturopathe inclue le bien être corporel, énergétique, la réconciliation entre le corps et l’esprit, les impacts socioculturels, sans oublier l’interdépendance avec l’environnement. Elle mise sur le potentiel humain et sur les ressources infinies de la vie.
Des stages ? Oui en été en Belgique, sous forme résidentielle, propice aux pratiques et révisions. Nous y accueillons aussi des personnes qui jouent le rôle des futurs clients des naturopathes, et se font ainsi dorloter durant une « semaine bio » ; ils reçoivent les bilans, les conseils d’hygiène de vie et des services naturopathiques, se font relaxer, apprennent à respirer, font de la botanique…
Parlez nous des cursus ? Les élèves du CENATHO sont une référence dans le métier ? Quels sont les débouchés ?
Nous enregistrons de très bons retours, puisque deux étudiants sur trois s’installent en fin d’étude et la moitié du tiers restant, s’installent dans les deux ans qui suivent. Le challenge de réussite et de prospérité reste la communication et la diversification. Les professions libérales supposent que l’on mouille sa chemise et que l’on démarche vraiment pour se faire connaitre, grâce à des conférences ci ou là, des animations dans des boutiques bio, des présences sur les salons spécialisés, des articles dans la presse locale, etc. On devra aussi faire vivre un site internet attractif, aller vers les clients, et installer un vrai partenariat dynamique avec tous les autres acteurs de la santé (boutiques bio, coopératives, homéopathes, acupuncteurs, ostéopathes, sophrologues, esthéticiennes, salles de sport, salles de yoga, centre, de remise en forme, spas, centres de thalasso, maisons de naissance, maisons de retraite, cliniques privées, cabinets médicaux de groupe…) ; éventuellement, s’installer en cabinet de groupe permet de faire de beaux échanges et de réduire ses frais.
Retourner à l’homme et à la nature, c’est ce qui nous sauvera ?
La démarche pourra le monde et l’humanité, car vous savez combien nous sommes sur un fil de rasoir en matière de menaces environnementales, et la santé de la planète, c’est la santé de l’homme. Prendre soin de soi, au fond, c’est aussi s’occuper des autres et de la Terre. La nouvelle conscience écologique, c’est notre survie, et il est encore temps. Il nous reste à peine une génération pour redresser la barre. Ce sont assurément nos enfants qui feront le mieux bouger les choses!