1/ Comment savoir aujourd’hui ce qui est écologique pour nous ? La viande, les légumes, le vegan, le végétarien ?
L’élevage contribue aux émissions de gaz à effet de serre. Par conséquent, pour contribuer à atténuer le changement climatique, il est logique de diminuer la consommation de produits d’origine animale et surtout de viande rouge, qui est le premier contributeur. Cependant, il ne faudrait pas considérer que la suppression de la consommation de viande fera tout. Nous devrons aussi nous efforcer de minimiser l’impact des autres activités humaine, l’industrie, les transports, le logement, ainsi que des activités auxquelles on pense moins comme le vêtement, le tourisme ou même le numérique. Réduire la consommation de viande ne veut pas dire la supprimer totalement. Nous devons manger moins de viande, mais nous devons nous attacher aussi à rendre toutes nos activités moins productrices de gaz à effet de serre. L’écologisation devra être globale.
2/ Les régimes et les cures font légion et on est perdus, du coup que faire ?
Je vous comprends et pour ma part, au terme « régime » je préfère celui de modèle alimentaire ou nutritionnel, car « régime » fait un peu trop médical, un peu restrictif. La façon de manger doit être à la fois bonne pour la santé et agréable. Elle ne doit pas être conçue comme une liste d’interdits, mais plutôt comme un modèle assez large pour être suivi facilement et être aussi une source de plaisir. Nous sommes faits pour manger de tout et de façon aussi variée que possible. Une alimentation comportant autant des produits d’origine végétale – céréales, haricots, graines, fruits et légumes – que des produits d’origine animale, mais en moindre quantité, car aujourd’hui globalement nous en mangeons trop.
3/ Quels sont les risques les plus encourus dans notre alimentation quotidienne ?
Tout le monde sait – on ne cesse de le répéter sur tous les media – que notre alimentation moderne comporte trop de gras, trop de sucre et trop de sel. C’est peut-être le sucre qui est le plus dangereux, car on en sous-estime les effets défavorables. Sous son apparence rassurante et son gout agréable il constitue un ennemi d’autant plus redoutable qu’il est plaisant. J’y ai consacré un précédent livre.
Reste à savoir, parce que c’est la mode s’il faut abandonner complètement la viande, voir aussi les œufs et les laitages. Les études que je cite dans mon livre actuel « Végétarien, Végan ou Flexitarien ? » montrent que s’il est bon de réduire la consommation de viande qui est de nos jours excessive, on ne gagne rien de plus à la supprimer totalement, voire à supprimer aussi les œufs et les laitages, car on s’expose alors à des carences.
4/ Il a été démontré que notre alimentation peut aussi motiver notre immunité, nos défenses immunitaires, il a même été démontré la prévalence du cancer face à la malbouffe. Que vouliez-vous exprimer avec ce livre ?
La « malbouffe » exerce plusieurs effets défavorables. Elle augmente le risque d’obésité, de diabète, de maladies cardiovasculaires et de cancer, parce qu’elle est trop riche en graisse, en sucre et en sel, sans compter tous les additifs contenus dans les aliments industriels. Dans mes livres précédents je me suis efforcé de montrer la meilleure façon de se nourrir pour rester en forme. Dans le livre actuel, je livre les recherches que j’ai faites pour répondre à la question d’actualité, qui est de savoir si nous avons intérêt à devenir végétariens voir végans, pour préserver notre santé comme notre environnement. Ma réponse est que le flexitarisme est la meilleure solution.
5/ Alors quelle est la bonne méthode et le bon régime ?
Notre alimentation moderne faite en grande partie d’aliments préparés par l’industrie s’est trop écartée de la façon de se nourrir traditionnelle, préparée à partir des produits frais propres à chaque région et aussi variés que possibles. A tous les âges de la vie il faut un apport équilibré des différents nutriments que seule peut apporter une alimentation aussi variée que possible, comportant aussi bien des céréales, des haricots, des graines diverses, des fruits et des légumes, que de la viande en quantité modérée, du poisson, des œufs et des laitages.
Merci Docteur Pélissier !