La mission de la Couture n’est rien d’autre, chaque saison, que de contribuer modestement à l’embellissement de la civilisation. Pour Paul Poiret, il s’agissait de créer « l’émulation parmi les peintres, les dessinateurs, les brodeurs, les fabricants de soieries, ouvrir des voies nouvelles ». « Ultima Femina », la nouvelle collection Printemps/Eté 2015 de Fatima Guerrout, accomplit le prodige d’atteindre cette pureté lumineuse – comme un dessin mouvant, obéissant aux élans des femmes – par la fluidité de la mousseline de soie, le ‘tombé’ du crêpe de soie, l’entrelacs de la dentelle et les broderies de perles de verre, de paillettes irisées, de jais miroitants.
Fatima Guerrout fait chanter des harmonies de haute école. Sa collection de robes légères célèbre la beauté de la pudeur sensuelle. Pudeur, audace, sont deux mots qui se répondent dans l’univers solaire de Fatima Guerrout. « Dans cette collection, l’allure pure donne aux femmes la force inséparable de la liberté », explique Fatima Guerrout qui décline une gamme de couleurs intenses : jaune, mandarine, rouge coquelicot, blanc et noir.

« Les jupes, les tops et les pantalons en crêpe de soie ou dentelle de Calais redessinent la silhouette délicatement. Les formes rectangulaires et circulaires des vêtements sont adoucies par la coupe en biais pour épouser les lignes du corps. »
Sa « petite robe blanche », en crêpe de soie, est un chef-d’œuvre de géométrie textile en apesanteur. « Ultima Femina », dans l’art de Fatima Guerrout, signifie la féminité épanouie. C’est aussi l’absolu du génie français dans les matières et les métiers sollicités – de la dentelière à la brodeuse. Cocteau avait un mot pour cette haute couture loyale : « l’âme légère de la ville ».