Parce que les femmes changeront le MONDE !
Le mot de la Présidente d’UFFP
Fériel Berraies Guigny
Parce que les femmes ont la faculté d’aimer à la démesure, cette faculté de créativité et de résilience aussi face aux drames de notre siècle. Les femmes se dressent contre les fatalités les plus abjectes de ce monde, elles se mettent en danger, je les aime pour toutes ces valeurs qu’elles portent.
Et n’ai eu de cesse toutes ces années, de leur donner voix et lumière. Le prix que j’ai reçu venant récompenser mes actions, me pousse plus que jamais à continuer la trajectoire malgré mes moments de fatigue et de découragement face à une actualité des plus sinistres.
Fériel Berraies Guigny, Présidente UFFP. photo Abdel Belhadi bijoux Sofia Bessi stylisme By Nour Tunisie
Le monde est en ébullition, le féminin pluriel en danger, l’humain galvaudé au gré des complots géopolitiques et les récupérations religieuses les plus abjectes, pourtant nous les artisanes de la paix devons continuer le chemin. Aussi douloureux, aussi solitaire, aussi dangereux soit-il. Nous le devons pour cette terre et pour nos enfants.
Chacune de nous a un devoir, celui de s’indigner et de ne jamais renoncer. Parce que nos ainés nous quittent et que nos enfants ont aussi ce droit d’exister, nous devons continuer à porter le flambeau et faire le lien.
Couverture UFFP internationale anglophone du mois de mais copyrights Emotis
Le travail d’UFFP depuis plus de cinq ans, sillonner le monde, faire le lien, parler de paix, mettre en lumière les initiatives de paix, programmer des événements culturels pour la paix. Ecrire, passer la parole, tout cela sans relâche.
Tant que la lumière et l’amour sont en nous, que le souffle de vie continue de porter notre élan, il faut tenter d’atteindre l’inaccessible étoile, il faut décrocher la lune pour donner de l’espoir à ses rêves. Ce qui nous inquiète cependant, ce sont bien la montée de ces populismes en Europe, de ces fanatismes sous couvert de religion dans le Monde qui mettent à mal notre rêve de mieux vivre ensemble. Le racisme, les exclusions, les attaques violentes ou sournoises sur certaines communautés, les amalgames, les récupérations des mouvances politiques conservatrices. Ou nous situer face à tant de haine, face à tant de stigmatisation face à tant d’insécurité, quand partout dans le monde, l’individu ne peut plus se projeter ou faire des « plans sur la comète » ? Notre fardeau est bien lourd, nous avons l’impression d’être cette Don Quichotte féministe en train de se battre contre des moulins à vent. Et pourtant il faut continuer…
Ce qui consterne également, c’est cette incroyable indifférence et désamour face à la souffrance de l’autre et la mort devenue comme un chiffre ou une fatalité inéluctable, sans que l’on se demande pourquoi et comment ne plus refaire les mêmes erreurs. Ce qui chagrine aussi c’est que la mort d’une région à l’autre du monde « n’a pas la même importance » ou médiatisation, comme si pour certaines régions, cela devenait la règle !
Tout cela me révolte ; oui, nous vivons une crise profonde des valeurs, une crise économique et sociale, une crise politique voire une crise identitaire et sécuritaire. Et face à ces crises, aucune réponse politique crédible n’est apportée. On encense ou lapide des régimes sans les connaitre, on mondialise et uniformise les sociétés, on abêtit ou on formate la population pour mieux la manipuler, on oriente et désinforme pour conserver le pouvoir. Il n’y a plus d’intellectuels parce qu’ils sont plus attaches à travailler leur image que leurs idées, parce que le « système » les récupère. Il n’y a plus de justice, il n’y a plus de contre-pouvoir médiatique ou syndical crédible. Un seul objectif : le pouvoir et l’argent avec une telle indécence !!!
Est-ce ce monde-là que nous allons laisser à nos enfants ?
Malgré tout, cette édition du mois de mai sonne les beaux jours, le printemps et donc le renouveau et l’espoir ; il faut se dire que du néant de la douleur, de la reconstruction tout peut renaitre, qu’importe les épreuves. Les femmes sont à l’honneur ce mois ci, elles sont engagées, elles agissent, elles créent, elles font des choses, elles croient aux actions conscientes, durables et équitables.
Nous vous les faisons découvrir, Sonia Rehouma de Bee Bien être équitable, Florence Bigot de Casa Quintana qui promeut l’artisanat durable mexicain, Saranguerel qui valorise le cashmere équitable de Mongolie et Katherine Pradeau qui travaille avec des femmes touaregs du Niger. Ce sont toutes des entrepreneuses dans le beau et le bon durable. Sur un autre registre, dans le commerce équitable, des femmes d’Asie et d’Amérique latine réinventent la consommation, Grace Cherotich Mwangiune ouvrière horticole qui porte la voix des travailleurs africains, Fabiola Tombe qui aide les femmes caféicultrices à bâtir leur indépendance économique, María Edy Rivera de Paz qui aide la voix des femmes à être portée au niveau national et enfin, Lalita Inbaraniou l’ascension d’une cueilleuse de thé au Sri-Lanka.
Les Femmes et la Science sont également mises en avant au travers du Prix l’Oréal Unesco dont nous avons couvert la dernière édition. Les Couvertures internationales de ce mois, sont obtenues par la marque Emotis, les textiles éthiques aux Fleurs de Bach, un très joli concept porté par Géraldine Matheys.
UFFP n’est pas une féministe mais une altermondialiste au féminin convaincue.
La femme aime, la femme construit, la femme donne la vie, la femme est le future de l’humanité et il est impensable encore aujourd’hui, de penser à une société juste et durable sans les elles !
La femme fera la paix sur les terrains de guerre, elle réunira là où l’on a que soif de conquête et de profit ou de pouvoir.
La valoriser, la mettre en lien c’est le fer de lance de nos combats depuis près de quinze ans, du lancement du panafricain féminin lancé il y a 6 ans à UNITED FASHION FOR PEACE, notre rêve reste le même, faire le lien entre toutes ces femmes du Monde qui ont un idéal de justice et de liberté. Ce second sexe que l’on a longtemps considéré comme étant faible et qui pourtant est capable de soulever des montagnes si seulement on lui donnait les moyens.
Si 2015 a été douloureuse a bien des égards, 2016 à des débuts difficiles ; nous avons cependant le cœur plein d’espoir et de projets pour construire un monde plus durable.
Alors chers lecteurs, vous qui nous aimez et suivez depuis cinq ans, continuez à nous lire, à nous partager à nous encourager.
Joyeux mois de mai avec tout notre amour !