Les femmes de Tunisie continuent à faire bouger les lignes, présentes à Cannes la crème des artistes continuent de célèbrer la modernité des filles d’Elyssa.
Rien n’y fait, ni la profonde crise que traverse le pays, ni les stigmates d’une histoire contemporaine peu clémente le docu fiction tunisien » les Filles d’Olfa » rappelent encore une fois le courage et la noblesse des femmes de mon pays qui font front contre l’obscurantisme et la négation de leurs droits.
L’histoire en Tunisie depuis l’antiquité est faite par ses femmes.
« Les Filles d’Olfa », docu-fiction tunisien original aborde en effet, le sujet sensible d’ une famille bouleversée par Daesh.
La réalisatrice tunisienne Kaouther Ben Hania filme les dommages engendrés par l’enrôlement de deux jeunes filles par Daesh, et la rencontre de leur mère avec des actrices pour les incarner dans une fiction : inattendu et percutant.
Le making-of du film est consacré à l’histoire d’Olfa Hamrouni. Cette derniere a acquis une notoriété internationale en rendant public la radicalisation de ses adolescentes, Rahma et Ghofrane
La fiche :
Genre : Docu-fiction
Réalisatrice : Kaouther Ben Hania
Acteurs : Hend Sabri, Olfa Hamrouni, Eya Chikahoui, Tayssir Chikhaoui, Nour Karoui, Ichraq Matar
Pays : Etats-Unis
Durée : 1h50
Sortie : 5 juillet 2023
Distributeur : Jou2Fête
Synopsis : La vie d’Olfa, Tunisienne et mère de 4 filles, oscille entre ombre et lumière. Un jour, ses deux filles aînées disparaissent. Pour combler leur absence, la réalisatrice Kaouther Ben Hania convoque des actrices professionnelles et met en place un dispositif de cinéma hors du commun afin de lever le voile sur l’histoire d’Olfa et ses filles. Un voyage intime fait d’espoir, de rébellion, de violence, de transmission et de sororité qui va questionner le fondement même de nos sociétés.
La réalisatrice invitée à Cannes a voulu raconter une « malédiction ». Celle qui s’est abattue sur la famille d’Olfa, mère de famille tunisienne confrontée à la radicalisation de deux de ses filles: à Cannes, Kaouther Ben Hania convoque les démons du terrorisme pour mieux les exorciser.

La réalisatrice de « La belle et la meute » (2017) et « L’homme qui a vendu sa peau » (2020) n’a pas voulu choisir. Pas entièrement un documentaire, ni une fiction, « Les filles d’Olfa », est donc un long-métrage en lice pour la Palme d’or, et reste un objet hybride non identifié.

Le spectateur y entre pensant avoir à faire à une sorte de « making-of ».
Fiction ? Documentaire ? Très vite, les genres se mélangent. L’actrice jouant le rôle d’Olfa évolue aux côtés d’Olfa elle-même, qui la coache. Deux actrices jouant Rahma et Ghofrane sont aussi dirigées par Eya Chikhaoui, soeur des deux disparues, qui incarne son propre rôle.
Des scènes de vie quotidienne -de l’enfance à l’adolescence- sont ainsi reconstituées. Des extraits de journaux télévisés mentionnant l’affaire rythment le film.

La réalisatrice va aussi aussi bien sur le registre de l’intime que celui du politique. Elle raconte une société patriarcale qui annihile les femmes, tout en étant obsédée par elles. Le tout souvent orchestré par les mères.
Sur le terrain politique, elle raconte la révolution du jasmin et l’inexorable montée des islamistes. Ces derniers prônent le voile intégral ? Pas de quoi effrayer Olfa, qui pense avant tout qu’il est une façon de « protéger » l’honneur, mais pas que, de ses filles.
Mais quand deux d’entre elles se radicalisent, l’empêchant de sortir, elle leur mère, sans voile intégral: Que dire, que faire ? Telle est la trame du film.
big UP FROM UFFP !