Elle est entreprenante, fonceuse et rien ne lui fait peur. Native d’une région quelque peu conservatrice du Maroc, elle est l’antithèse de l’archétype que l’on se fait des « femmes voilées » musulmanes. Et ce, pour notre plus grand bonheur car Fatima a su puiser dans ses valeurs tout en assumant une certaine forme de modernité. Un exercice nécessaire à l’accomplissement de ses projets. Elle fait bouger les lignes dans sa région de l’Oriental et exhorte les femmes de sa région à prendre leur destin en main.
Flash Back sur un parcours…
Fatima Zahra BACHRAOUI est née le 14 juin en 1991 à oujda, mais elle set originaire de Berkane ( de père et de mère berkanais).
Elle fait des études supérieures en management et elle est diplômée de l’université Moulay Ismail de Meknés. Elle est munie d’une licence professionnelle en Gestion des Ressources humaines, et d’un Master en Intelligence Marketing à l’Ecole Nationale de Commerce et de gestion d’Oujda.
Femme de tempérament, Fatima est une jeune femme ambitieuse et surtout amoureuse de sa région qu’elle désire se voir se développer de plus en plus.
Bien que sa carrière s’est bâtie dans le domaine du marketing et de la communication, elle est également très investie dans le social. C’est ainsi qu’elle travaille sur pas mal de projets humanitaires à effet durables: à savoir la consolidation de l’enseignement dans les zones marginalisées, dont les bénéficiaires sont des enfants vivant dans des conditions sociales précaires.
Fatima a travaillé avec une association en instaurant un programme au niveau d’un centre sur la ville d’Oujda comme première expérience en attendant que les expériences s’étendent et se prolifèrent.
Elle a également travaillé sur des programmes au profits des personnes sans abri dans le cadre d’un cercle de jeunes…
Le développement de la région de l’ Oriental est un souci majeur pour elle, pour ce faire, elle a organisé et a contribué à l’organisation de différentes manifestations qui ambitionnent de dynamiser la région et de faire valoir ses potentialités intrinsèques ; notamment l’organisation des séminaires et ateliers sur l’entrepreneuriat des jeunes ; des événements socio culturels, artistiques et d’ordre national également.
Parmi les choses qu’elle fait en parallèle, et qui sont ses rêves d’enfance, on compte également l’écriture et l’animation d’événements.
Fatima Zahra BACHRAOUI
UFFP vous la fait découvrir
1- Nous avons assisté aux 1éres assises citoyennes à Oujda, quel est votre bilan ?
Les assises citoyennes au niveau de l’oriental ont été tenues dans une approche de démocratie participative, cette initiative a suscité un feed back positif chez les citoyens et l’ensemble de la société civile.
Pour moi la réussite des premières assises citoyennes, est la résultante de plusieurs facteurs, notamment la diversité et la complémentarité entre les compétences des parties participantes, ainsi que l’implication des acteurs de la société civile autour du projet de développement de leur région, en vue de prendre en main le destin de cette dernière dans un climat d’échange et de réciprocité effective.
L’organisation de ces journées de façon ingénieuse est également un facteur qui laisse peu de place à l’indifférence quant à la réussite de cette manifestation.
La première évaluation à chaud révèle un indice fort parlant de l’efficience des assises citoyennes, c’est la capacité d’arrêter un diagnostic fiable de la région de l’oriental décrivant les forces et faiblesses, menaces et opportunités au niveau de l’oriental, et ce à travers une collaboration société civile-autorités locales dans le cadre d’une régionalisation avancée.
2- Que pensez vous de l’impact de ce genre d’initiative pour la région ?
Cette initiative est multidimensionnelle, par conséquence son impact l’est également, vu que ses retombées s’étendent sur les différents secteurs et aspects de la société.En premier lieu, il s’agit d’une opportunité pour le transfert du savoir et du savoir faire, du fait de l’ouverture sur un ensemble de pays participants, également c’est un terrain fécond ou, les visions citoyens-autorités ont pu engendrer des solutions rapprochées, pérennes.
L’initiative est d’une autre largesse, qui est la dynamisation de la région orientale sur le plan culturel, touristique et économique, en faisant valoir son potentiel et en mettant en avant son identité intrinsèque dans le cadre d’une stratégie de marketing territorial fondé.
3- Vous êtes dans la communication, le marketing et l’événementiel, qu’est ce qui pourrait selon vous dynamiser la région de l’Oriental ?
La région orientale d’aujourd’hui n’est plus celle de 10 ans en arrière…Elle est marquée par une renaissance typique et ce grâce au projet de développement déclenché par sa Majesté le Roi lors du discours royal de 2003.
Depuis cet événement marquant, un nombre considérable de projets ont successivement vu le jour, ce qui a provoqué une synergie positive et induit par conséquence une image et une identité favorables.
A savoir l’aéroport international Oujda Angad, Aéroport Aroui de Nador,le théatre Mohamed 6, le technopôle d’Oujda, la requalification urbaine de la ville d’Oujda… Ce travail de fond est accouplée en parallèle d’une stratégie de marketing territorial qui met en évidence la région à travers des manifestations culturelles artistiques, et scientifiques qui se tiennent régulièrement aux différentes villes de la région orientale, ce qui a fait de celle-ci un point d’intersection entre plusieurs cultures, et pays, également entre les différentes régions du Royaume.
Autrement dit, nous sommes déjà sur la voie du développement et de la dynamisation de notre région, néanmoins plus d’efforts dans le même sens doivent être déployés ; l’événementiel est un réel levier de dynamisation de la région quelque soit sa nature ou sa vocation, à côté de la consolidation de la stratégie numérique préalablement déclenchée, et qui nécessite plus d’actions et de plans effectifs s’enregistrant dans le cadre d’un marketing territorial digital escortant les exigences contemporains.
4-Vous êtes proche de causes humaines et sociales, pouvez vous nous en parler ?
Chaque être humain fait quotidiennement un geste humain, en faveur de l’humanité, consciemment ou inconsciemment, la différence réside dans le fait qu’une partie en fait une vocation et un engagement, alors que d’autres le font occasionnellement ou hasardeusement.
Mes contributions dans ce sens étaient orientées principalement vers certaines cibles. A titre d’exemple les vieux sans abri ; rien ne fait plus mal et fait animer tous nos fibres humaines comme le fait un vieux ou une vieille dame allongés au sol à minuit en plein mois de Janvier.
J’ai travaillé avec un cercle de jeunes sur un programme qui s’est étalé sur plusieurs mois, dont les bénéficiaires étaient les personnes vivant dans la rue , l’action était simple, elle consistait simplement à un don régulier d’alimentations, habillement et couvertures à côté d’un suivi administratif de leur état.
La 2eme cause qui me tient à cœur éternellement c’est l’enseignement, partant de l’idée que le savoir est le levier de tout développement, et la clé pour tout fléau social et humain, je me suis engagée dans un programme initié par l’INDH (initiative nationale de développement humain) en collaboration avec une association, l’initiative consiste en un programme d’apprentissage dédié aux élèves des zones les plus marginalisées, de primes abord, les cours ont débuté par une mise à niveau pour passer à une phase de consolidation des acquis en matière de langues, mathématiques, photographie etc.Ces enfants sont pauvres et marginalisés, alors qu’ils n’ont jamais tendu la main pour mendier ou voler, néanmoins ils ont ouvert grand les bras quant au savoir, ils attendaient ces séances avec impatience, et l’initiative a donné ses fruits, chose révélée sur l’évolution remarquable du niveau de ces élèves.
5– L’enfance défavorisée vous tient à cœur ?
Certainement, voir un enfant vendant du clinex dans la rue alors que les enfants de son âge sont en classe ou dans l’étreinte de leurs famille est tel un film d’horreur mais malheureusement, il est réel !
C’est l’une des illustrations de la marginalisation les plus grave qu’il faut résoudre d’urgence à côté d’autres catégories subissant une vie difficile à savoir les enfants dans des zones isolées trouvant des difficultés pour se déplacer à leur école, les enfants à mobilité réduite et adaptation aux accessibilités…
Nous avons déjà travaillé en faveur de plusieurs cibles d’enfants dans une situation précaire, mais il faut investir davantage dans telles causes, et ce par la multiplication d’efforts fournis par l’ensemble des acteurs de la société (autorités et société civile !)
L’enfant est la graine de base de la société, et aucune graine ne saura pousser ni évoluer dans des conditions défavorables.
6- Selon vous comment évolue également les femmes de votre région?
Avant le nouveau code de la famille la femme était honorée par l’Islam, tous les textes vantent la femme et son rendement pour la société. Le code de la famille a marqué davantage une avancée dans ce qui est droits de la femme, de ce fait, on entend moins parler de la violence, ou encore d’inégalité des chances au travail etc. Le concept de société patriarcale a commencé à marquer son recul, parce qu’on juge les personnes plutôt sur leur rendement et leur utilité que sur leur genre. Donc la femme marocaine, notamment orientale, devient de plus en plus autonome, un constat qui a réussi à abolir les idées héritées de marginalisation… sous peine de recevoir plus de soutien et d’encadrement, d’autres part ; certaines femmes ont intériosé elles même l’idée d’être faites rien que pour certains rôles trop restreints, voire préétablis.
7- Quelle est la place des jeunes dans la région, que fait on pour eux?
Les jeunes de la région orientale, sont marqués par des potentialités inédites, et un esprit d’appartenance qui laisse peu de place à l’indifférence. L’évolution que la région est en train de vivre, y est une bonne contribution de cette jeunesse aussi dévouée et fière de son appartenance ; que ce soit au niveau du mouvement social à travers l’apparition de plusieurs associations fondées principalement par des jeunes, et qui sont à vocation culturelle, artistique ou encore scientifique et dont l’impact consolide le projet de développement de la région orientale, et contribue à véhiculer une image favorable de celle-ci.Les efforts notoires de la jeunesse orientale, sont également dans le domaine de l’entrepreneuriat, et ce à travers la mise en place de projets à féliciter et des petites entreprises ( start up) dont bon nombre d’entre eux, a commencé de produire sont effet… ce qui leur a permis de participer dans des manifestations nationales et internationales ou leurs réalisations furent couronnées.
Les initiatives des jeunes sont épaulées quand il s’agit de projets porteurs d’une utilité pour la société, on les écoute plus qu’avant grâce au dialogue à travers les séminaires, ateliers de travail… En outre beaucoup de projets ont été mis en place en vue d’étreindre les compétences et leur procurer des conditions stimulant leur innovation et leur rendement à savoir le campus du savoir, conservatoire de musique etc. Néanmoins, encore plus d’effort est requis pour pérenniser ces expériences et faire valoir davantage le potentiel existant.
8- Vous avez assisté à l’impact des printemps arabes sur les jeunes et les femmes, quelle vision en avez vous?
Sous d’heureux auspices le Maroc n’a pas connu de printemps arabe !
La relance économique et la stabilité politique et sociale dont le pays jouit, nous ont épargné ce genre d’explosions. Les femmes marocaines ou encore les jeunes marocains, sont assertifs et maîtrisent leurs droits et leurs devoir loin d’être influencés par un mouvement externe, produit dans un autre contexte dans des conditions différentes des siennes.
9- Qu’auriez-vous envie de dire à vos sœurs qui se battent encore et toujours pour leurs droits? Aux femmes de votre région qui voudraient s’installer dans l’entrepreneuriat?
J’aimerai bien dire aux femmes de ma région un fameux conseil qui m’a été prodigué un jour aussi, et qui m’a trop servi « Just Act », il faut juste agir pour découvrir les opportunités qui se présentent et se découvrir soi même également, par ce que chaque opportunité donne sur une autre et constitue un terrain fécond d’apprentissage et de développement personnel.
Beaucoup d’entre nous sont traumatisées par la peur du jugement de la société ou par peur de l’échec d’entreprendre, en oubliant que la femme du prophète était une femme d’affaires à son époque tout en gardant sa pudeur et sa féminité.
Et à chaque femme craignant ne pas réussir dans l’entrepreneuriat, doit toujours se rappeler qu’entreprendre ne veut pas forcément dire un grand holding qui nait du jour au lendemain, elle peut déclencher sa carrière entrepreneuriale par un fil à coudre, ou une graine de blé ! Oui c’est possible.
Armez-vous de courage et de persévérance, et si votre vie professionnelle empiète grandiosement sur votre foyer, essayez de trouver un terrain d’entente.