La campagne Stand Up For African Mothers, lancée en 2011 par l’AMREF, première ONG africaine de santé publique, est soutenue par un collectif de femmes engagées, de tous horizons (journalistes, professionnelles de la mode, sportives, animatrices radio, présentatrices télévision, actrices de cinéma, professionnelle de la communication, … ). Elles sont les ambassadrices de la campagne et portent ses messages auprès des médias, de leur réseau, et du plus grand nombre !
Lors de la visite en France d’Esther Madudu, sage-femme ougandaise formée par l’AMREF et candidate au Prix Nobel de la Paix, quelques-unes ont pris la parole et rappelé les raisons de leur engagement. UFFP qui soutient cette cause depuis sa rencontre avec Ester Madudu en octobre dernier au Women’s Forum de Deauville, vous fait découvrir trois femmes admirables.
Haweya Mohamed
Haweya Mohamed est administratrice de l’AMREF et porte-parole de la campagne Stand Up For African Mothers.
« Je suis administratrice de cette magnifique ONG qu’est l’AMREF Flying Doctors. J’ai eu, comme beaucoup de gens, très envie de m’engager. J’ai cherché, j’ai testé une ou deux associations, mais l’AMREF a été la seule organisation dont j’ai eu envie de porter les défis. Vous serez d’accord avec moi, la légende des flying doctors est tout simplement incroyable! cette ONG accompli un travail extraordinaire depuis plus de 50 ans. Elle a développé et adopte une philosophie et des valeurs qui me touchent et qui sont, selon moi, essentielles et fondamentales : cette ONG oeuvre depuis le départ pour trouver des solutions africaines aux problèmes de santé africains. Vous le constaterez, il ne s’agit en aucun cas pour nous de pratiquer le catastrophisme et d’être larmoyant, bien au contraire, nous pratiquons un optimisme de combat (ce qui n’exclut pas la lucidité), nous soulevons un problème de santé : la mortalité maternelle, que nous pouvons aujourd’hui réduire. Nous avons monté un collectif de femmes engagées, et nous avons l’envie et la force de mener à bien cette campagne internationale, de mobiliser, sensibiliser sur l’importance de former des sages-femmes en Afrique. Trop de femmes africaines meurent aujourd’hui pendant leur grossesse ou après/pendant l’accouchement par manque de soins basiques. Aidons les à avoir une maternité « sans » risques… Je mesure l’ampleur de la chose, et du chemin à parcourir mais nous ferons ce qu’il faudra pour former 15 000 sages-femmes africaines d’ici 2015 ! ». Le continent africain est en mouvement et nous avons vraiment envie de contribuer concrètement à cette dynamique.
Actuellement Déléguée Générale de La Fondation Sanofi Espoir, le parcours de Caty Forget est marqué par la volonté d’innover au service des autres. Dans le cadre de la Fondation Sanofi Espoir, sa mission est de développer, avec des organisations de santé et des ONG, des programmes qui contribueront à réduire les inégalités en santé.
« C’est une grande fierté d’appartenir au collectif Stand Up de femmes engagées, car nous menons un combat pour les femmes mais également et tout simplement un combat pour la vie. C’est un combat, une fierté, un plaisir, mais c’est aussi une grande responsabilité. J’essaie de vivre cette responsabilité au quotidien, dans le cadre de la Fondation Sanofi Espoir dont la mission essentielle est de contribuer à réduire les inégalités dans le domaine de la santé. 60% de nos programmes sont pour les africains, avec les africains, sur le sol africain, et la lutte contre la mortalité maternelle et infantile est au cœur de beaucoup de nos programmes. Cette lutte est l’affaire des gouvernements, des organisations internationales, des associations, des fondations, des entreprises, mais également de toute la société civile puisque chacun peut contribuer à cette campagne. Je réagis comme vous toutes, en tant que femme et en tant que mère : l’expression dit que lorsque l’on rêve à plusieurs ce n’est plus un rêve mais déjà une réalité, et bien nous pouvons rêver qu’un jour les femmes aient les mêmes chances de vivre une grossesse et d’accoucher dans les meilleures conditions quel que soit le pays où elles vivent. Pour cela une mobilisation très importante est nécessaire !
Les Objectifs du Millénaire pour le Développement (OMD), et plus spécifiquement ceux en santé maternelle et infantile sont très loin d’être atteints, et l’Afrique Subsaharienne paie le plus lourd tribut. Je vous appelle, ici, à une plus forte mobilisation, à une mobilisation financière, mais aussi à une mobilisation des médias qui peuvent relayer ce message très largement. Il faut davantage de fonds, il faut aussi un plaidoyer plus important, et il faut surtout soutenir la nomination d’Esther au Prix Nobel de la Paix 2015, parce qu’elle est un formidable symbole, elle représente toutes les sages-femmes africaines, toutes les sages-femmes du monde, et toutes les mamans à travers sa candidature. N’oubliez pas d’aller signer la pétition pour la nomination d’Esther. Merci beaucoup. »
Mathilde de Calan :
Sage-femme de formation, Mathilde a dirigé des programmes de santé primaire, en particulier de santé maternelle, pendant plusieurs années en Afrique et Asie du Sud Est pour plusieurs ONG. Elle a désormais rejoint le pôle santé du ministère des Affaires étrangères, et traite des questions de ressources humaines en santé et de lutte contre le sida, la tuberculose et le paludisme. Elle enseigne en parallèle la santé publique et l’économie de la santé dans plusieurs écoles de sages-femmes.
« Cela fait plusieurs semaines que l’on entend parler d’Esther, que l’on écrit sur la vie de cette sage-femme ougandaise hors du commun, c’est un plaisir et un honneur de pouvoir la rencontrer. Comme Esther, je suis sage-femme. Diplômée de l’Ecole de Beaudelocque après quatre ans, à l’époque, de formation en alternance, avec des cours à l’école et des stages à l’hôpital. Nous avons été encadré(e)s avec beaucoup de rigueur et d’exigence par nos aîné(e)s, ce qui nous a permi de développer un diagnostic précis, un accompagnement attentif des femmes et des couples , et des gestes adaptés de prise en charge des mères et des enfants. La qualité de l’enseignement théorique mais surtout de la formation pratique, est l’élément essentiel pour former des sages-femmes compétentes. Certes, les conditions d’exercice d’Esther, comme la plupart des sages-femmes qui exercent an Afrique Sub-Saharienne, sont radicalement différentes des nôtres. Néanmoins, un diagnostic clinique sûr associé à des gestes maîtrisés, permettent de sauver des vies. Il s’agit en effet d’arrêter un saignement, de dépister une hypertension artérielle, ou encore traiter une infection. J’entends ainsi au sein de cette campagne, sensibiliser le secteur institutionnel sur l’importance du rôle des sages-femmes, en insistant sur la qualité des formations qui leur sont dispensées.
Mobilisons-nous pour la formation des sages-femmes africaines, les sages-femmes sauvent des vies, Stand Up For African Mothers ! »