Exposition avec Philippe Calderon, Fabrice Gilod, Alain Longeaud, Keiichiro Muramatsu, Go Segawa jusqu’au 16 février 2016.
Par Diane Cazelles
Depuis le 16 décembre, la Galerie Marie Robin reçoit sur ces murs, ses artistes. Liés par une fidélité esthétique, ses créateurs se réunissent tous aujourd’hui autour d’une musique commune, poétique et légère…
Philippe Calderon vient du documentaire et privilégie l’abstraction de l’image, qui se révèle pour lui un révélateur de vérité. Ses photographies mettent en scène l’absurdité d’une rencontre, celle dans un temps imaginé, du monde des insectes avec les codes culturels humains.

Instant dramatique, le saisissement résulte du changement d’échelle mais aussi l’incommensurabilité qui existe entre la dictature du code génétique, dont l’insecte est la quintessence et la culture humaine, artisane de l’écriture ou de la technologie. Symétrie harmonieuse, les phasmes géométriques s’enchainent entre elles et souscrivent à l’évolution des deux mondes sur une partition de musique.
Les figures de Fabrice Gilod nous amènent sur le chemin du discours de l’art universel. Il emprunte à différents médiums leurs plasticités pour interpréter ses moments historiques et met en scène ou en boîte des fragments d’histoire(s) ; et c’est peut-être la présence de son avatar qui lui permet de prendre la distance nécessaire avec ces sujets.

Avec humour, il interroge les codes qui conditionnent le regard du spectateur face à une oeuvre d’art et nous montre qu’on peut être à la fois ignorant en mathématiques et trouver la beauté absolue dans une suite de chiffres, ou devant le mur d’un bleu Klein.
Les photographies d’Alain Longeaud font l’effet d’une explosion de mondes parallèles. Appréhendant son travail comme celui d’un peintre à la recherche d’une picturalité de l’image, Alain Longeaud nous entraine dans une mystérieuse réalité. Les espaces y sont remodelés, jouant de perspectives des plus intimistes aux grandioses, perturbant la stabilité et la vision du spectateur…

C’est aussi dans le traitement de la couleur immensément enveloppante qu’il donne toute l’ampleur à ses images. Surréalisme et poétique, le ciel plonge dans une large piscine avec toutes ses étoiles dans un jardin de rêve…
Les photographies de Keiichiro Muramatsu s’articulent dans un univers clos et apparaissent comme un herbier fantastique, et terriblement poétique…

Le processus des œuvres prend sa source dans le NAGEIRE, un art de l’arrangement floral japonais. Associé aux étapes de la vie humaine, de l’état d’éclosion à la floraison, l’éphémère floral est capturé sur l’image et célèbre chaque âge de la vie. Métaphore des vanités, l’immanence du destin se dessine ainsi dans de subtiles lumières et dans l’originale arborescence du végétal. La patience et l’observation apparaissent ici comme les maitres mots du processus photographique.
Les sculptures de Go Segawa, c’est de la poésie en 3D, une frontière tenue entre la peinture (2D) et la sculpture (3D), l’espace réel et l’espace virtuel, l’illusion et la matérialité…
Ces sculptures troublent la perception de l’espace et mixte d’un point de vue conceptuel les 2 dimensions, les 3 dimensions et la pesanteur. Le dessin se déplace dans l’espace. Virtuel, il se construit par des systèmes antagonistes contenant à la fois la matérialité et l’immatérialité, la pesanteur et la légèreté, où il perturbe et réinterprète sans cesse la perception. Depuis 1999, Go Segawa développe cette série « Dessin/volume », et vient de réaliser une sculpture qui fait une longueur de 2 mètres. Actuellement, il utilise le logiciel de 3D par une modélisation en simulation.
INFORMATIONS
Galerie Marie Robin, 18 rue de Montmorency, 75003 Paris.
Métro Rambuteau / Arts et Métiers / bus 29, 38,47/ parking Beaubourg
Tél. : 06 80 26 74 04 /01 42 78 65 53 du mercredi au samedi de 14h à 19h & sur RDV
www.galerie.marie-robin.com espace.marie-robin@wandoo.fr