Les Photaumnales, festival de photographie organisé par Diaphane, pôle photographique en Picardie, a de tout temps encouragé et valorisé la création contemporaine.

Sublime travail de l’artiste guyanaise Nathyfa MICHEL
Dans ma chair, un pays PHOTO DR
En partenariat avec les rencontres photographiques de Guyane
Pour cette 22e Edition ,Habiter, partager est le thème mis en avant, voici un questionnement artistique des plus intéressant.
Habiter oui mais comment remplir l’espace ?
Par Feriel Berraies Guigny fondatrice et éditrice UFFP
Habiter plus qu’investir un lieu, une terre, un patrimoine, c’est avant tout une histoire d’ancrage. A soi et aux autres, rappelant la force autant symbolique, que culturelle ou mémorial pour certains.
Le rapport à l’espace est bien souvent motivé par une histoire, des racines, des conflits intérieurs en soi mais aussi avec l’autre.
Amérique latine, Europe, Asie, tous les artistes venus cette édition nous racontent leur histoire avec l’habitat. Ou l’histoire des autres occupants, qu’ils soient légitimes sur une terre ou dépossédés de celle-ci.

De mon voyage de presse, je ramène avec moi plein d’images, d’histoires et d’émotions, en vrac.

Judith Bellavance, Le grenier aux petites valises, Photaumnales 2025 courtesy de l’artiste
photo DR
Car une image une photo, c’est du vivant, c’est de l’éphémère devenu éternité mais bien plus, à qui sait bien lire et comprendre le voyage personnel de l’auteur. Car son monde à lui encore faut il bien le décrypter.
Pour un public non averti ou un journaliste assoiffé de vérité, on ne peut que réagir à ce qui semble fort, mais cela reste une introspection bien à soi.
Des terres en violence d’une sublime beauté ( Colombie, Brésil) , vivantes pourtant malgré des finitudes, des conflits en devenir … comme Beyrouth en feu qui brille de sa beauté tragique. Oui c’est beau et terrible Beyrouth en feu, comble de l’ironie tragique)

Paul HENNEBELLE photo courtesy de l’artiste DR
Goodbye Beirut
Des conflits, quand il s’agit de terres confisquées comme au Brésil et le calvaire des paysans expropries, ou encore, des terres accidentées quand il s’agit de désastres naturels comme des éruptions volcaniques

que l’on n’attendait pas et que même la science et les progrès ne peuvent prédire. Confère notre entretien avec l’artiste récompensée en France, la polonaise Kinga Wrona.

aux Canaries. Ou bien encore, l’importance des racines et du lien avec la matrice quand il s’agit de la Guyane et les clichés clairs obscures un peu à la façon Vermeer ou école flamande de Nathyfa Michel, elle aussi récompensée pour son travail.

Dans ma chair, un pays
En partenariat avec les rencontres photographiques de Guyane
et ou plus encore, la mémoire visuelle de cette famille iranienne qui a mis en image des générations d’une même famille.
Des histoires de famille et des albums transgénérationnels qui se succèdent et nous rappellent notre HUMANITUDE et notre proximité. Face à l’objectif au fond, nous ne sommes pas si différents.
Une transmission, un héritage, un besoin de résister au temps
Nous transmettons par peur d’oublier ou d’être oubliés, nous immortalisons des habitats et des bâtis qui au fil des années peuvent se fondre et se désagréger parfois malgré nous. Qui prouvent que nous sommes autant capables de grandeurs que de petitesse quand il s’agit de guerres de luttes ouvrières de conflits entre les classes. Ou quand on décide par confort de ne pas respecter la terre qui nous nourrit.
Là où l’image fige, le temps parfois efface
Nous retenons aussi la beauté sauvage des terres indomptables à l’infini comme en Gaspésie Québec
et l’ on se sent bien petits face à tant de beauté et d’immensité !
Mais sommes nous au fond méritants de cette matrice longtemps mise à mal ? où l’homme et la nature se battent sans cesse pour survivre.
Nous habitons tous une même terre, mais nous n’avons pas les mêmes chances ou privilèges, les classes sociales s’affrontent et les destins ne se ressemblent pas.
D’un Continent à l’autre, l’histoire est en mutation au fil des temps
De ce voyage de presse qui nous menait à l’ouverture de ce festival de la photographie hautement plébiscité par les artistes du monde entier pour la 22e année, on se rappellera uniquement que l’on peut être pauvre riche, lointains et proches, unis dans ce même désir d’habitat et d’appartenance à une terre, à des racines, à des patrimoines.
Le festival se déroule sur l’ensemble du territoire avec plus de 25 expositions
Un seul et même langage :architecture et bâti.
Dans l’agglomération du Beauvaisis, à Clermont-de-l’Oise et dans la Communauté de communes du Clermontois, et cette année dans l’Aisne avec le Familistère de Guise ou l’Échangeur à Château-Thierry, nous poursuivons une programmation d’expositions en intérieur et en plein air, au plus près des habitants.
Une volonté de présence de la photographie dans les petites communes et nous remercions la Mairie de Neuville qui nous a chaleureusement acceuillis!
Oui un amour et une proximité pour les artistes et la presse
Une volonté qui se retrouve aussi dans le volet résidences de la programmation.
En immersion sur les territoires géographiques de l’Oise Picarde, la Picardie verte, le Pays de Bray, la Plaines d’Estrées, le Pays du Coquelicot, la Champagne Picarde, le pays de Thiérache, mais également dans la région de la Gaspésie au Québec, les photographes traduisent par le prisme artistique des images leur compréhension de ces espaces de vie.
Proximité mais aussi ponts à l’international
La proximité n’empêche pas de regarder au-delà de notre continent, et le festival poursuit sa volonté de dialoguer avec les cultures lointaines dans une programmation toujours ouverte à l’international. Labellisée dans le cadre de la Saison France-Brésil par l’Institut français, une partie de la programmation fera la part belle à la photographie brésilienne, avec en particulier une exposition dédiée à la scène photographique contemporaine de la région brésilienne du Minas Gerais au Musée Opale-Sud à Berck-sur-Mer. En résonance, le festival prend le large en 2025 grâce au projet : Photaumnales Brasil, avec cinq artistes français qui sont exposés dans la région du Minas Gerais, en partenariat avec le festival Foto em Pauta à Tiradentes, dirigé par Eugênio Sávio.
Mixité et brassage, l’amour pour une terre quelque soit son origine
Le Japon se mêle au Brésil avec le travail merveilleux et quasi futuriste du nippo brésilien Takewaki Nio avec le projet Neo Andina qu’il a sublimé et qui a fait l’affiche du festival.
L’Amérique latine et ses déchirures , la Colombie terre de feu aussi et bien d’autres terres enneigées en contraste soufflant après le chaud, le froid. Tous ces projets qui tentent de garder une empreinte authentique et qui se dressent face à la modernité.
Le lien avec la mer, la grand bleue, la plus belle histoire de l’humanité face à l’océan, oui nous avons aimé ce travail si particulier.
Tous ces artistes, dans leur voyage initiatique via pellicule ont voulu porter un message essentiel. Le refus de l’absence d’âme.
Refusant quelque part de se noyer, pour ne pas plonger dans l’anonymat du béton impersonnel et quasi futuriste pour certains projets. Au risque de se réduire à un ghetto labelisé de pierre. Ou est l’humain, la culture, les racines, le patrimoine originel dans tout ceci?
Cet espace si cher il nous permet de transmettre aux générations futures, c’est ce qui restera quand on ne sera plus.
Et ce n’est pas anodin si la thématique de la 22e Edition cette année s’inscrit dans le cadre des festivités des 800 ans de la construction de la Cathédrale de Beauvais. Un Festival haut en couleurs et habits qui se déroule sur l’ensemble du territoire avec plus de 25 expositions en lien avec le bâti et l’architecture d’hier à aujourd’hui ?

Cathédrale Saint-Pierre de Beauvais
En partenariat avec la Médiathèque du patrimoine et de la photographie. Cathédrale de Beauvais
Tout en avant à l’extérieur au fur et à mesure des promenades, les expositions nous révèlent des instants volés, figés, photographiés, sans frontières pour immortaliser ce qui se construit de plus beau par l’homme.
Et même dans les déconstructions la beauté perdure, comme les églises effondrées en Italie mais qui gardent une beauté mystique à couper le souffle.

Vestiges sacrés
La Neuville-en-Hez
Une proximité régionale mais qui a choisi aussi de bâtir des ponts à l’international. Invitant artistes étrangers de tous bord. Cette année la saison a invité le Brésil comme hôte d’honneur et vice versa des artistes français on aussi pu exposer au Brésil.
De l’intime au collectif, de la ruine au foyer, les images présentées résonnent en nous comme avec nos racines, nos appartenances et notre manière d’habiter le monde — ou de nous laisser habiter par lui.
La thématique de cette édition s’inscrit dans le cadre des festivités liées aux 800 ans de la construction de la cathédrale Saint-Pierre de Beauvais
Le festival se déploie sur l’ensemble du territoire avec plus de 25 expositions en lien avec l’architecture et le bâti dans l’agglomération du Beauvaisis, à Clermont-de-l’Oise et dans la communauté de communes du Clermontois, et cette année dans l’Aisne avec le Familistère de Guise et l’Échangeur à Château Thierry.
Labellisé dans le cadre de la Saison France-Brésil par l’Institut français, une partie de la programmation fera la part belle à la photographie brésilienne, avec en particulier une exposition dédiée à la scène photographique contemporaine du Minas Gerais au Musée Opale Sud à Berck-sur-Mer.
Un très beau voyage pour UNITED FASHION FOR PEACE le magazine pour une planète éthique !