Ana Quasoar a longtemps évolué dans le monde de la mode, elle a d’abord commencé à être acheteuse pour des grandes boutiques de luxe, puis un jour, elle décide de s’installer à son propre compte. Riche de ses voyages dans le monde, globe trotteuse et baroudeuse de la mode, elle est nantie de toute cette expérience et d’un savoir faire, qui la pousse au déclic de la création.
Ana sait qu’elle a un but . Découvreuse et dénicheuse des tendances, curieuse et ouverte à tout, elle se laisse avant et surtout, guider par son instinct de femme, de cliente, elle est devenue créatrice, mais aussi un petit peu « psychologue » de ses clientes . Amoureuse des cultures du Monde, du beau sans frontières, c’est une femme de grand gout, qui sait conseiller la femme. Avec cette patience si peu fréquente dans l’industrie anonyme de la mode, sa boutique, savamment achalandée, vous accueille en toute intimité, dans un climat feutré où tout n’est que luxe et confort. Ana Quasaor se définit comme étant une femme du Monde entier, et nous confie en souriant que pour elle c’est une « erreur de casting » à la naissance, elle vient du Nord mais se sent profondément orientale !
UFFP est allée à sa rencontre, dans sa boutique, la veille des préparatifs de son défilé couture printemps été 2015. Pour vous la livrer in aparté.
photo Diane Cazelles pour UFFP
Entretien avec UFFP
Pourquoi vous êtes vous lancée dans le monde si féroce et impitoyable de la mode ? ( sourires) je trouvais que tout était très superficiel quand il s’agissait de la mode orientée luxe au féminin. J’ai longtemps travaillé dans la mode et j’ai appris ses codes, mais je trouvais que cela ne convenait pas toujours aux femmes.
Mettre les femmes en valeur, un sacerdoce? oui, j’ai toujours adoré mettre les femmes en valeur, être à leur écoute. Et comme je suis une femme moi même, pour moi, un vêtement c’est avant tout un outil et un produit de beauté. Je refuse de déguiser les femmes en une image ou un stéréotype que je projette.
En fait, vous êtes contre le formatage ou le culte des vanités ? je suis pas là pour faire de l’égo trip, mais plutôt pour apporter aux femmes des outils de mise en valeur.
Avant d’habiller, c’est comme si vous posiez une réelle réflexion? oui je me pose toujours la question de savoir qui est véritablement ma cliente, dans le sens où il m’est très important de bien la cerner psychologiquement. Nous avons toutes, nous les femmes, des facettes très différentes, les unes des autres.
Le rituel du sur mesure, en sorte, c’est bien cerner le client? oui, car quand on se fait créer une robe à notre image, c’est presque comme un portrait que l’on fait de soi. C’est une recherche, en fait entre la designer et le client.
Vous habillez qui? alors, il est vrai que l’on a tendance à croire que je fais des robes de mariées uniquement, mais ce n’est pas le cas. J’ai commencé à faire des collections de couture, je travaillais et faisais des collections que je vendais aux boutiques de luxe et comme j’avais toujours, une thématique de robes blanches, les gens sont venus à moi pour cela aussi. D’autant que la presse mariage a aimé. C’est de là qu’est venu l’engouement, je suis venue au mariage car » on l’a demandé » !
Depuis 2006 vous faites beaucoup de robes de mariées? oui cela représentait 70 % de mes collections, mais aujourd’hui, je retourne aussi beaucoup à la haute couture.
Votre boutique, c’est un peu comme un prolongement de vous, un espace idéalisé du mieux pour vos clientes ? oui, je voulais créer pour mes clientes une large palette de modèles, de matières et de broderies. On fait nos propres motifs, des imprimés, des broderies. Je voulais explorer cet univers avec la femme que j’allais habiller pour trouver comment la sublimer pour un événement précis.
L’image de la cliente, change selon le milieu dans lequel elle évolue ? oui, bien évidemment, je ne vais pas habiller de la même façon, une femme d’affaire ou une femme qui travaille dans le cinéma. Je travaille en fonction des codes de l’entourage, de la famille et de son environnement. Pour créer des pièces fétiches qu’elle pourra reporter.
Vous avez plusieurs lignes ? chaque année, j’ai deux collections: mais elles restent pérennes. Il y a beaucoup de permanent dans mon univers que je retravaille ensuite dans différentes matières plus tard. Il y a bien sur des nouveautés dans chaque collection, mais il y a aussi toujours un rappel.
Votre univers est très riche ? oui , j’aime beaucoup la dentelle et comme on est dans le pays de la dentelle, on fait profiter à notre clientèle internationale, cette merveille.
Vous aimez les belles choses faites à la main ? oui, j’ aime les produits du terroir, les belles choses faites à la main avec amour.
Vous aimez les traditions mais vous les transformez aussi ? oui, c’est un jeu, je les fait devenir très décalés et modernes, je suis dans une création et non dans la répétition.
La femme Ana Quasaor ? la spécificité de mon univers est nourrie de la diversité de ma clientèle. J’ai des japonaises, des américaines des européennes, des orientales. Beaucoup de femmes se reconnaissent dans mon univers. Ma griffe a été conçue pour refléter toutes les facettes de la féminité.
Des robes pour tous les goûts et cultures du monde au féminin ? j’ai des pièces fards très pures, très simples et géométriques, avec du satin haute couture, et cela habille très bien. La griffe ne travaille pas que sur des pièces très richement brodées.
Vous aimez également les accessoires revisités ? oui j’aime mixer les tenues, par des vestes, des blousons, des chemisiers, des kimonos. J’aime les pièces modulables. J’aime la transversalité, car les femmes sont nomades. En ce qui concerne les pièces de jour surtout.
Parlez nous de la nouvelle collection ? la collection s’appelle délice de l’amour, et je revisite la femme fleur, sensuelle et légère. C’est l’alliance des couleurs romantiques, fleur bleue mais aussi y a du rock and roll !
Du rock baroque glamour alors pour la saison, alors ? on aura une série de robes longues inspirées de Boticelli. Car c’est la femme de la renaissance dans toute sa splendeur. Les robes sont très flottantes. Les esprits de capes seront aussi au rendez vous, attachées par une petite ceinture et portés sur de grands pantalons larges. Et en conclusion, les robes de mariée, avec un esprit divinité et nymphe de la forêt. Cette collection s’adresse à tous les âges de l’enfance à l’adolescence à la femme adulte.
Parlez nous de votre collection accessoires, les foulards en soie d’Ana Quasaor ?
J’ai commencé par lancer la collection avec les oiseaux et colombes, c’est très particulier en fait, car ce sont les oiseaux de la paix.
C’est un beau projet, j’avais envie de parler de l’harmonie de la liberté et de l’amour. Je voulais quelque chose d’ouvert au reste du monde, quand on accepte ses racines alors on est ouvert au Monde. Ces foulards sont des histoires d’humanité, du beau, du dialogue. L’amour c’est laisser tout passer à travers soi. Dés le début, ces foulards sont devenus des porte bonheurs pour ceux qui les ont achetés. On en a pour les hommes et les femmes en étoles et en foulard. Les couleurs sont belles et les finitions sont main et on voit la différence entre une fabrication française à Lyon et la fabrication de masse. Et donc, la seconde collection, est inspirée du bouquet astral. Je voulais l’idée d’une petite planète avec son jardin secret et ce sont les fleurs en fin de compte qui se sont envolés.
Et en marge de ces somptueuse toilettes et foulards, découvrez les deux couvertures internationales tirées de la nouvelle collection de foulards en soie de la designer !
Merci ANA QUASOAR !

Stylisme Ana Quasoar
photographe Alexandre Moulard
Découvrez le site de la marque et allez à la somptueuse boutique :
http://anaquasoar.com/

Stylisme Ana Quasoar
photographe Alexandre Moulard