Sylvie Verdierre est la fondatrice du salon 100% écologique GREEN ORANGE FASHION FAIR, UFFP s’est entretenue avec elle à l’occasion de la prochaine édition qui se tiendra à Amsterdam au Musée de la Marine. Une belle initiative qui viendra mettre en avant les créatifs durables d’Europe du Nord et d’ailleurs. Une autre façon de penser mode, dans un pays où la tendance green gagnerait aussi à être encouragée et valorisée.
Sylvie Verdierre fondatrice du Festival Green Orange Fashion à Amsterdam
Entretien avec UFFP :
Pourquoi lancer ce salon en aux Pays Bas ?
Green Orange Fashion est une plate forme qui a été créée pour promouvoir la mode durable. Certains de nos membres souhaitaient toucher le Benelux et ne voulaient pas participer au salon Néerlandais Modefabriek qui ne consacre qu’un tout petit secteur aux marques écologiques. De plus, les tarifs étant assez élevés, beaucoup de créateurs rencontraient des problèmes pour trouver une solution afin de toucher leurs clients potentiels.
Vous considérez que les français sont moins écoconscients ?
Les consommateurs du nord de l’Europe semblent être un peu plus conscients que ceux du sud en ce qui concerne le secteur de la mode. Il ne faut pourtant pas oublier les marques de mode éco françaises qui proposent des collections magnifiques. Les racines du Ciel, Post Diem, Marron Rouge, Saranguerel, Batucada, Samomaya, et bien d’autres encore. Je pense qu’au point de vue produits alimentaires, la France peut donner des leçons aux Pays-Bas. (C’est l’impression que j’ai – dans les supermarchés français il y a toujours de grands rayons bio).
Vous considérez que l’Europe du Nord est plus engagée dans ce sens?
Pour être sincère je ne sais pas vraiment ce qui se passe en France. C’est pour cela que nous avons décidé d’intégrer dans l’équipe une spécialiste française de ce secteur. Nous pensons que la France est importante pour son aura Mode et Style, il ne manque plus qu’un petit coup de pouce à donner pour informer les professionnels de la mode, multimarques en premier lieu, sur la proposition éthique qui existe et qui est bien vivante.
Fashion et éthique, on a du mal à associer et peu de gens y croient. Vous en pensez quoi ?
Je pense que nous devons faire des efforts pour montrer aux acheteurs que la mode éco/éthique c’est tout simplement de la mode. Les consommateurs sont conscients des problèmes et je suis persuadée qu’il n’y a pas de marche arrière possible. Les gouvernements européens sont conscients de la situation et petit à petit nous voyons les changements intervenir. Cela va prendre du temps, mais je pense que le jour arrivera où les salons de mode éco n’auront plus leur raison d’exister. Jusqu’à ce jour leur rôle est important. Montrer que les marques de mode durable sont aussi belles que les autres.
Slow fashion ou un autre terme peut être à imaginer?
Peut-être qu’il faut laisser tomber tous ces termes stigmatisants. La mode éco est tout simplement la mode. Les adjectifs qui accompagnent le mot mode devraient être, belle, féminine, sportive, hip, tendance, etc…
Le Green ne fait pas toujours rêver, les gens se sentent agressés parfois, ils ont l’impression que l’on fait la « leçon »?
Dans nos pays du nord je pense que les gens sont dans le pire des cas indifférents. En tant qu’organisation, nous ne souhaitons faire la leçon à personne. Nous souhaitons donner la possibilité aux marques de présenter leurs collections aux acheteurs, qui eux peuvent faire le choix pour leurs consommateurs.
Comment réhabiliter le Green? un modèle économique viable c’est pour quand?
Le mouvement que l’on constate est lent mais selon moi irréversible. Tous les secteurs connaissent le même élan, avec pour ligne de mire, le respect de notre environnement y compris des hommes. Patience et persévérance…
Qui sont les créateurs de cette édition?
Entre 75 et 80 marques dont vous trouvez la liste sur notre site www.greenorangefashion.con, dans le menu GO Fashion Fair