Hamasset Fanniya qui signifie en arabe, murmures artistiques, est le dernier né de l’artiste créatrice Boutheina Bouraoui. Conviée à participer au premier Festival de mode de Tunis, elle a pu accessoiriser les designers avertis dont Faouzi Naour et Delenda Mestiri. Professeur en anglais, mais ayant grandi avec un papa dans le textile, son amour du bijou l’a détourne à temps partiel,de ses activités linguistiques.
Par Fériel Berraies Guigny
photos de Diane Cazelles pour UFFP
Boutheina Bouraoui nous a montré en grande exclusivité avant de faire défiler ses modèles, des créations uniques faites avec beaucoup de coeur et magnifiées par notre reporter photographe Diane Cazelles. Le savoir faire et le bel ouvrage, caractérisent la griffe Hamasset Fanniya.
UFFP vous fait découvrir cette artiste tunisienne qui a du talent et un énorme cœur ( au passage) !
Boutheina Bouraoui la créatrice de Hammasset Fannia
une belle rencontre humaine pour UFFP…
Entretien :
Une petite touche artistique dans un monde assez brut ? Absolument (sourires) je suis prof d’anglais et j’enseigne dans un centre de formation spécialisé dans l’habillement. Cela n’a rien à avoir avec la création du bijou.
La création vous démangeait alors? oui je suis issue d’une famille plongée dans le textile, mon papa avait des usines de textile et puis la crise est passée par là. Au début j’ai démarré par hasard, je recherchais un modèle de cadeau pour une amie. Et j’ai commencé à observer autour de moi à me former toute seule. J’ai commencé à créer avec ma touche personnelle.
On voit que vous aimez ce qui est traditionnel tunisien ? Oui notre patrimoine est si riche, tant de choses à faire et à réinventer aussi. Je voulais proposer une collection très personnelle, tunisienne mais aussi avec une touche de modernité. J’ai fait deux ans de recherches puis une formation en bijouterie. Pour comprendre les matières, reconnaître les pierres semi précieuses, leurs origines etc.
Vous travaillez avec des artisans locaux principalement ? Oui je travaille avec beaucoup d’artisans du pays. Par exemple, pour tout ce qui est ajouré, c’est une technique de travail concernant l’argent. On a aussi le « nemli » qui est du filigrane, le « hliwi » il y a le martelé aussi. D’autres artisans sont spécialisés dans le polissage, la dorure en or, en or rosé. Tout cela nourrit ma création.
Vos pierres viennent d’où ? La plupart sont importées car en Tunisie, à part la pâte d’ambre et le corail, le choix n’est pas très large. On est obligé alors d’investir ailleurs.
Parlez nous de votre participation au festival ? Mes bijoux ont été appréciés par les organisateurs qui m’ont donné ma chance et j’ai donc présenté mes bijoux avec les silhouettes de Delenda Mestiri qui est spécialisée dans les foulards en calligraphie. Egalement le créateur Faouzi Nawar que j’ai rencontré à la foire artisanale de Tunis. J’ai crée une ligne inédite rien que pour lui, on a bossé jour et nuit pour lui proposer une collection de huit pièces. Pour Delenda Mestiri, j’ai adapté ma collection à ses foulards et caftans.
L’argent massif est votre matériau de prédilection ? Oui, j’aime travailler la khlela tunisienne en argent doré et aussi la main de fatma ; je choisis les anciennes mains de fatma, car la qualité est meilleure, avec les perles de culture et le cristal craquelé. Parfois, je mets quelques pierres précieuses dans le fermoir pour embellir. J’aime également travailler les fibules et leur partie cylindrique qui est l’ancienne monnaie tunisienne. Je travaille les pièces traditionnelles avec le nemli c’est à dire le travail ajouré mais je crée aussi des bijoux plus contemporains.
Hamasset Fanniya des magnifiques bijoux tunisiens qui ont une âme!