Par Fériel Berraies Guigny
Dédé la Malice, une mode mimi et écolo, le gros coup de coeur de la rentrée 2013 de UFFP. Pour la nouvelle année nous avions également envie de parler de nos chères têtes blondes et brunes, voir comment les habiller tout en ayant une démarche de consommateurs avertis et engagés.
photos Jana Hernette
Mise en beauté Katia Ren
Models UFFP :
Les boys :Charly, Elyas, Ruben et Joachim
Les girls : Elyssa, Mahina et Chenoa
Shooting on location d’aprés une idée originale de Fériel Berraies Guigny
Les ptits gars models : Charly,Elyas, Ruben et Joachim portent
Et certaines griffes pour enfants s’inscrivent réellement dans cette dynamique. Un choix au premier abord peu anodin, voire complexe mais qui démontre aussi que la mode peut et doit avoir une conscience durable.
Les jumeaux Elyas et Elyssa portent
C’est le cas du travail de la designer Meredith Belliard dont le cheval de bataille est la récupération de textiles, s’inscrivant dans la récup vintage textile. La marque propose aux tout petits, de petits trésors d’habits qui ont une âme, une conscience et sont très ecofriendly.
Les poupées UFFP models Chenoa, Mahina et Elyssa portent
Une gamme qui n’a rien à envier aux grandes marques et qui reste abordable. UFFP a rencontré la designer pour vous. A rappeler que la marque a fait la couverture de la rentrée janvier 2013 de UFFP magnifiée par la photographe Jana Hernette.
Photos Jana Hernette
Mise en Beauté Katia Ren
Nous remercions tous les baby models ceux de la couverture anglophone: Elyssa et Elyas et Charly. Pour la couverture francophone nous remercions Elyssa, Mahina Tina et Chenoa. Pour les éditos: Ruben, Joachim, Chenoa, Charly, Elyas et Elyssa. Les parents qui étaient là pour nous assister.
Elyssa, Mahina et Chenoa portent
Entretien avec UFFP :
Dédé la Malice, plus qu’une mode pour enfants une façon de voir la vie miniature?
Oui, j’ai opté pour les circuits courts. La matière est donnée ou récupérée en local, jamais plus de 20km aux alentours. La fabrication se fait à l’atelier dans le Val de Marne. La distribution suit les mêmes règles, les boutiques qui diffusent DéDé la malice sont sur Paris ou la région parisienne, mais le plus gros des ventes se fait sur les salons et expos, directement du producteur au consommateur en quelque sorte. Avec en plus le plaisir de revoir les enfants porter mes créations et revenir avec leurs parents.
De l’Art à la création éthique , il n’y a qu’un pas franc ou des déambulations?
Peu importe la direction du premier pas, c’est déjà avancer. C’est peut-être cette pensée qui m’a permis d’aller de droite et de gauche, de vivre plusieurs métiers en piochant à chaque fois ce qui m’était utile, de faire le tri et de me centrer sur l’indispensable, la recherche d’ une adéquation entre mes convictions et ma profession.
C’est la grande récré ouf on se lâche un peu : toute la team portent du Dédé la Malice : Elyssa, Mahina, Ruben, Elyas, Joachim, Chenoa et Charly
Parlez-nous de la marque
DéDé c’est les initiales de Développement Durable, mais incarné, DéDé la malice est peu à peu devenu quelqu’un de joueur, l’ami des petits et des grands, qui habille de manière alternative, mais non moralisatrice. Je ne fais pas de ma démarche éco-responsable un fer de lance. On assiste de plus en plus à un éco-scepticisme et à de la suspicion quant au green watching. Ma démarche est assumée et pensée, mais pas forcément mise en avant. Ça me permet de toucher un public plus large et quelquefois réticent à se questionner sur ses habitudes de consommation.
Des vêtements qui ont une histoire et d’autres bien encore?
La plus belle, et la plus fréquente remarque des clients : on ne dirait pas que c’est du textile recyclé ! pari gagné, et oui, on jette une ressource fabuleuse. Qui dit textile recyclé ne veut pas dire bricolage, rafistolage ou customisation. Ça ne se voit pas et pourtant, les vêtements ont été portés, ont partagé des moments avec leurs propriétaires, ils ont leurs histoires. Moi je la devine, lorsqu’au démontage, je découvre un papier oublié dans une poche, une liste de course, une couture reprise, une étiquette de pressing, d’un coup le textile se livre. Un y a un lien très fort avec le vêtement. On parle de « couper le fil » avec quelqu’un, de « fibre maternelle », de « doudou » pour un simple tissu, nous pouvons y mettre beaucoup d’affect.
Vos matériaux de prédilection?
Tous sont les bienvenus, ce sont les matières qui imposent leur transformation. J’aime les mailles en laine, cachemire, ou soie pour les pulls chauds d’hiver, il vieillissent bien en général et ont un beau tombé. Les cotons fleuris plaisent aux fillettes, et les toiles plus épaisses deviennent souvent des coussins. J’aime beaucoup le velours, mais il reste indomptable à coudre. En règle générale, les matières naturelles sont plus agréables à travailler et bien sur, à porter.
Vous faites petite fille et petits gars? les tranches d’âge ?
Les filles sont habillées de 2 ans à 10 ans, tandis que les garçons ont du choix de 2 ans à 6 ans. Au-delà, ils sont peut-être plus soumis à une pression sociale qui fait d’eux des petits hommes, habillés en sportifs ou comme papa le Week-end. Point de fantaisie, ni dans les formes ni dans les couleurs, exception faite du tee-shirt d’été.
La cible clientèle?
Dès le début des ventes DéDé la malice, j’ai été étonnée de voir la diversité de la clientèle. Les grands-mères craquent sur des modèles très tendres, les bobos pour la démarche, les fashionistas pour le principe de la pièce unique, etc. La gamme de vêtements, accessoires et déco est assez large pour que tout le monde y trouve son compte.
Elyssa et son ourson porte
Vos shows ? Et expos? où pouvons-nous vous trouver?
On peut me trouver sur les salons d’artisans du Val de Marne, sur créa-mode, aux Viaduc des Arts, au Bon Coin dans le 18°, dans les Yvelines, ou l’essonne, DéDé la malice voyage beaucoup ! Le site internet propose toute la collection à la vente, et permet aux consommateurs de retrouver mon actualité et de me suivre. Mais il est temps pour ma petite entreprise de poser ses valises. 2013 sera l’année de l’ouverture de ma boutique, sur Saint Maur des Fossés. Mais que les parisiens se rassurent, je viendrai régulièrement à eux sur des salons plus ciblés !
L’éthique dans la mode pour enfant, un challenge?
Oui, travailler de manière éthique entraîne encore un écart de prix avec d’autres marques concurrentielles et industrielles. Le vêtement enfant est porté moins longtemps qu’un vêtement adulte, qui peut être remisé au placard et ressorti quelques saisons plus tard. Et pourtant, les peaux des petits sont plus fragiles et sensibles aux teintures chimiques et matériaux synthétiques. On devrait les éduquer très tôt à consommer moins, mais mieux !
Shooting outdoors avec les UFFP models Chenoa qui sourit ( enfin) Mahina et Elyssa portent
Quelles sont les retombées?
Les gens sont aujourd’hui prêts à entendre parler de revalorisation, de réutilisation. L’accueil fait à DéDé la malice a toujours été positif et devient croissant.
La Farandole signant la fin du shooting et le grand au revoir des UFFP kids à nos lecteurs !
Et aujourd’hui qu’auriez-vous envie de dire aux consommatrices industrielles? Aux écolos?
Qu’elles ne se rendent peut-être pas compte qu’au lieu d’acheter 6 pulls de mauvaise qualité, elles peuvent en acheter deux en laine vierge, ou plus de deuxième main dans les ressourceries. En triant les dons que l’on me fait, je vois bien la durée de vie et la mauvaise mine des tissus de faible qualité provenant des grandes chaines et enseignes qui font fabriquer de l’autre côté du monde. Les écolos, eux, sont souvent déjà dans une démarche décroissante, les vêtements bien choisis passent de l’un à l’autre dans les fratries, ou via un réseau d’amis, la pièce achetée chez DéDé la malice devient le petit plaisir non coupable !
La mode c’est aussi transmettre les valeurs d’une société?
Le vêtement a toujours véhiculé des codes sociaux. On pensait s’en être détaché, mais à travers une uniformisation, des âges, des classes, des sexes, nous finissons par tous porter plus ou moins la même chose. Aujourd’hui, toutes les formes ou coupes sont permises, c’est la traçabilité, la provenance, la qualité environnementale d’un vêtement qui fera sa différence, et par la même, notre différence. Aujourd’hui, le vêtement est un peu l’étendard de notre conscience.
UFFP pour vous cela fait quoi ?
Une fenêtre ouverte sur des alternatives, la proposition d’un autre possible, la défense d’une révolution textile en marche. L’industrie textile va devoir elle aussi se transformer, elle a, de part son aspect universel, un vrai rôle à jouer dans les changements de mentalité. UFFP déniche ces nouveaux savoirs faire et les met en lumière. Merci UFFP ! Continuez !