ADJOMAYI JOHNSON Ayélé Christelle à l’état civil mais son nom d’artiste est Christelle JOHNSON. Franco-Togolaise elle a suivi des études en France et s’est diplômée en Assurance. A ce titre, elle a travaillé comme gestionnaire d’Assurances de courtage dans deux grandes entités à savoir ROTSCHILD et VERSPIEREN pendant une douzaine d’années. Elle a en outre suivi plusieurs formations notamment la linguistique en immersion puis une formation relative à la petite enfance. Depuis février 2016, elle est employée administrative au Ministère de l’Environnement, de l’Energie et de la Mer à Paris.
Mais sa passion c’est la musique, ayant été bercée dans la musique depuis son enfance, elle est auteur et compositeur depuis 2009. A travers la musique, elle véhicule des messages et je se définit comme une artiste engagée. Ayant à son actif des scènes à l’international notamment au Bénin, au Burkina Faso, en Allemagne, au Luxembourg, en Italie, en France et au Togo principalement
Christelle , chante pour la cause des enfants, des femmes et pour la paix.
En dehors de la musique,elle est également Présidente d’une ONG dénommée « COUP DE POUSSE CHAINE DE L’ESPOIR NORD SUD » qui est une association laïque, créée en 2009 en France et représentée au Togo, apolitique et à but non lucratif pour la protection, l’épanouissement de l’enfant et l’autonomisation des femmes. Cette association humanitaire organise au Togo avec l’aide de bénévoles français essentiellement, des échanges et des visites touristiques qui favorisent non seulement un brassage culturel mais aussi et surtout la mise en place de projets de développement.
Entretien avec UFFP
L’Art pour la paix cela vous dit quelque chose ?
Votre initiative UFFP qui prône entre autre la culture et » l’art pour la paix » est une démarche très intéressante qui associe l’art à la réalisation d’une ambition noble qui est celle d’instaurer la paix au sein des peuples où elle fait défaut et de la préserver là où elle s’est déjà manifestée. Aujourd’hui avec l’accès grandissant de milliers d’individus à internet de part le monde et la croissance de manière rapide, continue et inattendue des réseaux sociaux qui offrent la possibilité à tous de s’exprimer, la mise sur pied de ce genre de projet est une aubaine.
En dehors des politiques et de certains leaders d’opinions, les artistes constituent des personnalités très influentes grâce à leur talents et à leur travail. Il ne fait l’objet d’aucun doute qu’en les associant, l’impact recherché soit à plus de 90 % atteint. C’est donc à juste titre que je m’associe à cette initiative afin de contribuer à la réalisation de cet objectif qui consiste à vivre dans une société où le partage et l’intérêt commun priment sur l’individualisme à outrance et la poursuite effrénée du gain.
J’espère que cet objectif que nous désirons tous se réalisera et que le monde dans lequel vivront nos enfants et petits-enfants sera meilleur que le nôtre parce que des personnes volontaires et des initiatives comme celles de » L’art pour la paix » auront permis de dépasser et d’aller au-delà des passions individualistes et du défaut d’amour et de partage dont est victime le plus grand nombre dans la plupart de nos pays africains.
Quelles sont les causes qui vous touchent?
Mon engagement en faveur du bien-être des enfants et l’émancipation des femmes par le biais de ma musique et de mes actions associatives traduisent bien les causes qui me touchent.
Au Togo quelles sont les problématiques les plus récurrentes s’agissant de l’Enfance et de la Femme ?
Dans mon pays, le principal problème demeure l’accès à une scolarité de qualité à tous les enfants surtout des jeunes filles qui naissent dans les contrées les plus reculées du Togo profond. La discrimination liée au genre est toujours d’actualité dans les différents secteurs sociaux professionnels de mon pays. A titre d’exemple, certains emplois sont de facto réservés au sexe masculin en dépit des qualifications de plus en plus de femmes qui ont les mêmes parcours que les hommes.
Aujourd’hui quel est selon vous le regard que portent les hommes africains mais également les instituts sur la femme africaine?
Aujourd’hui selon moi, le regard que portent les hommes africains sur la femme africaine est assez restrictif. Il très difficile pour les femmes leaders de rentrer dans le système. Elles étaient jugées et discriminées. Avec le temps, les hommes acceptent plus l’émancipation de la femme et l’égalité des sexes car beaucoup de femmes occupent les hautes responsabilités dans la société actuelle. De grandes institutions sont dirigées par des femmes Par exemple : la Présidente du Libéria Ellen JOHNSON, Fatou BENSOUDA à la Cour pénale internationale et Nkosazana DLAMINI –ZUMA à l’union africaine etc. Donc on peut espérer un changement progressif.
Que faudrait-il faire changer?
Il faudrait changer les mentalités chez nos hommes politiques africains mais ceci dit le changement se fait sentir petit à petit au fil des années. Et on est sur la bonne voix.
Du Nord au Sud les femmes sont soumises aux aléas économiques, aux guerres, au terrorisme au retour d’un certain conservatisme religieux qui les nie, comment faire face selon vous?
Effectivement, du Nord au Sud les femmes sont soumises aux aléas économiques, aux guerres, au terrorisme au retour d’un certain conservatisme religieux qui les nie, mais pour y faire face, il faut de la tolérance, l’égalité, le partage et la paix.
Pourquoi nos politiques ont tant de mal avec les questions relatives avec la parité?
Nos politiques ont tant de mal avec les questions relatives avec la parité, à cause des égos et fiertés des hommes qui ne facilitent pas la tâche sur la parité car ils préfèrent que les femmes restent derrière eux ou encore mieux derrière leurs fourneaux à gérer le foyer.
Mais entendons-nous qu’en 1791 il y’a eu la déclaration des droits des femmes avec des limites et c’est seulement en 2000 qu’il y a eu une loi sur la parité en politique, ce qui permet aujourd’hui, à des femmes d’être influentes en politique. De nos jours, les mentalités ont changé et les hommes acceptent au fil du temps que le monde évolue.
Au Togo les femmes dans la sphère publique les hauts postes à responsabilité dans les sièges des Ministères sont-elles présentes?
Bien sûr et cela démontre que les choses sont en train de changer… il y’a un proverbe qui dit : « petit à petit l’oiseau fait son nid »
Nous avons des femmes très influentes et à hautes responsabilités, à l’heure d’aujourd’hui au Togo qui sont :
1- Victoire TOMEGAH-DOGBE, la ministre du développement à la base, de l’artisanat et de l’emploi des jeunes et aussi directrice de cabinet du Président du Togo Faure Essozimna GNASSINGBE.
2- La ministre des Postes et de l’économie numérique, Cina LAWSON
3- La ministre du Commerce, de l’industrie, de la promotion du secteur privé et tourisme, Bernadette Essozimna LEGZIM-BALOUKI.