Depuis 13 ans le Prix Terre de Femmes – Fondation Yves Rocher a récompensé plus de 325 femmes engagées, porteuses de projets en faveur de la protection de l’environnement tout en intégrant une dimension sociale. Deux prix sont décernés : le Prix France et le Grand Prix International. En 2014 le prix France a été décerné à Jeannette Chiron pour un projet de fours solaires en Amérique Latine visant à l’autonomie énergétique et la réduction de la déforestation, et le Grand Prix International à Sylvia Hämmerle pour un projet de reforestation durable aux Philippines en travaillant avec des personnes handicapées.
Daisy Tarrier est le 3e Prix Terre de Femmes de la Fondation Yves Rocher
Après avoir travaillé de nombreuses années auprès de grandes Associations pour la préservation de la nature, Daisy Tarrier part en Amérique Latine pour travailler avec les Communautés indigènes. Amoureuse de la forêt tropicale, elle lance son Association ‘l’Envol Vert » et sa démarche afin d’œuvrer auprès des communautés, sur la problématique de la déforestation massive. Son travail elle le fera notamment au Pérou et au Nicaragua dans des projets de conservation de la forêt. Elle travaillera beaucoup comme dans le cas du Nicaragua avec des communautés de paysans de plus en plus conscients des effets pervers du changement climatique. Avec la disparition des ressources en eau, la forêt reste une valeur importante de leur héritage et de leur quotidien.
Photo L Durant
Daisy Tarrier a eu le coup de foudre dès sa première rencontre avec la forêt tropicale, lorsqu’elle la découvre en 2008 au Pérou. En mission auprès des communautés indigènes pour le WWF, elle doit identifier les parcelles forestières à protéger. « A ce moment, je suis complètement tombée amoureuse de la forêt tropicale. C’était dès lors, impossible qu’elle ne fasse pas partie de ma vie. J’ai tout de suite eu l’impression d’avoir toujours vécu là.Je me sentais chez moi. Ce vert, cette odeur remontant des entrailles de la terre aux premières pluies, cette nature débordante de plantes. Il y a des plantes absolument partout. Des lianes sur des feuilles, sur des arbres… une végétation presque dégoulinante. Certains trouvent cela oppressant. Moi je m’y sens bien. Et surtout, il y a cette immobilité. Rien ne bouge, mais on sent derrière ce calme une puissance phénoménale. Je ne m’en lasse pas ». Daisy est une passionnée de la nature et elle a de qui tenir. Fille d’un célèbre entomologiste, elle a grandi en explorant aux côtés de son papa les plantes, les insectes,la forêt, les arbres, la nature. Sa vocation est très vite devenue une évidence. Si elle a choisi de faire de la communication ce n’est pas « pour vendre des yaourts » comme elle le dit. En 2011, Daisy créé alors Envol Vert,sa propre association dont l’objectif est de lutter contre l’extinction de la forêt tropicale et de sa biodiversité.
« En allant à la rencontre des populations indigènes, je me suis rendue compte de l’ampleur des dégâts. Ils détruisent leur environnement sans s’en rendre compte. L’élevage bovin notamment constitue la cause majeure de cette déforestation. Ceux qui prennent la mesure de la situation, essayent de replanter et de sensibiliser avec leurs faibles moyens. Leur engagement m’a touché j’ai eu envie de les aider. » Dans cette région très exposée à la déforestation à cause de l’exploitationintensive de l’huile de palme, la forêt de Bartola fait exception. Cette petite communauté résiste et se bat pour préserver ses arbres. Nous avons choisi cette zone car notre principe c’est de préserver ce qui peut l’être et de travailler avec les populations. La communauté de Bartola, composée de 136 familles est consciente que sa forêt a plus de valeur sur pied que coupée. De plus, ils ont un projet d’écotourisme, nous avons donc décidé de les accompagner. »
Il s’agit de planter des arbres pour reforester mais aussi de faire pousser des espèces fourragères comestibles pour les animaux et riches en protéine. Afin de préserver les terres cultivables, Envol Vert étudie l’installation de l’Inga, un arbre à la pousse rapide, dont les feuilles sont de très riches fertilisants pour la terre. « En travaillant avec cette communauté, nous n’avons pas besoin de faire des discours sur l’environnement et le réchauffement climatique. Ils veulent préserver leur forêt pour survivre tout simplement. Quant au réchauffement climatique, pas besoin d’en parler ils le vivent déjà au quotidien. Ils souffrent de la chaleur, leurs animaux aussi, ils manquent d’eau. Pour eux, l’urgence c’est maintenant. »
L’une des actions d’Envol Vert se situe dans le sud du Nicaragua au sein de réserve d’IndioMaiz, à Bartola, une communauté particulièrement isolée.
Daisy et les membres de son association travaillent donc à aider la communauté de Bartola à concilier l’élevage et l’agriculture avec la forêt qui les entoure.