Un reportage de Fériel Berraies Guigny
Essaouira ( la bien dessinée), comme une carte postale que l’on aurait peinte avec beaucoup d’amour se dresse au milieu de l’océan.
Ville portuaire du Maroc située sur la côte Atlantique, à 173 km au nord d’Agadir, à 176 km à l’ouest de Marrakech et 360 km au sud de Casablanca. Elle a porté de nombreux noms et laisse sur son sillage les empreintes du passé. Elle fut appelée Amogdul ( la bien gardée) par les berbères, Mogdura en portugais, Mogadur en espagnol et Mogador en français. La cité des Alizées où souffle ce vent frileux toute l’année durant, est inscrite avec sa Médina dans la liste du patrimoine mondial de L’Unesco depuis 2001. Elle compte aujourd’hui prés de 70 0000 habitants et reste le chef lieu de la province qui porte le même nom.
Oh temps suspens ton vol !
Rien ne semble perturber le flot de vie docile et tumultueux de cette ville qui a su garder son âme. Perchée en face de l’océan, balayée par le vol incessant des mouettes à l’affut du moindre petit poisson qui aurait la fatalité de sortir des flots. Quelques fois sur les remparts de cette ville forteresse, des chats gardiens scrutent l’horizon à l’infini à la recherche de cette proie volatile tant désirée.
Nous sommes étrangement saisis par la beauté typique et le cachet de cette ville qui a su se préserver du tourisme agressif de ses autres villes sœurs. Les essaouiris ont aussi gardé cette douce et accueillante simplicité dans leur hospitalité.
Essaouira si l’histoire m’était contée
C’est après la fondation de la belle Carthage punique en 1814 av. JC qu’elle aurait vu le jour. Des commerçants de la région se seraient dirigés vers l’extrême Occident pour passer par les légendaires Colonnes d’Hercules vers la côte atlantique méridionale pour y installer des échelles, des comptoirs. Selon les dires du sage Hérodote, des commerces auraient commencé avec les populations indigènes.
Les scientifiques ont aussi leur version, plusieurs d’entre eux identifient l’île de Kernè (ou Cerné) décrite dans le Périple du général et navigateur carthaginois Hannon, probablement au VIe siècle av. J.-C., à l’îlot au large d’Essaouira. Certains évoquent la fondation d’une colonie – ou le peuplement d’une colonie préexistante – par le général carthaginois, dès cette époque : protégé des alizés et riche en eau potable, elle pourrait avoir servi de poste avancé sur la route du Cap-Vert et de l’Équateur.
Essaouira tout comme Carthage aurait plusieurs strates d’occupations, phénicienne, berbère puis romaine.
Essaouira les temps modernes
Au XIVe siècle, les marins portugais baptisent la ville Mogdura. Ils font de la cité un important comptoir commercial. En 1506, ils y construisent un petit port et plusieurs remparts, ce qui confère à la ville sa configuration actuelle. Une forteresse qui tente de se protéger contre les invasions du fait de de sa trop grande exposition. Les Portugais encouragent à l’époque l’exploitation intensive de la canne à sucre.
A l’époque les Juifs y ont aussi un statut spécial. Ils étaient les conseillers intermédiaires entre le sultan et les puissances étrangères. Il y installeront à Essaouira une Maison consulaire ; il y en avait jusque dix dans la Kasbah. On les surnommait les « négociants du roi » ou les « représentants consulaires ». Ils avaient entre autre, le monopole de la vente du blé aux chrétiens, celle-ci étant interdite aux musulmans.
Mogador est bombardée et prise le 15 août 1844 par les Français.
Medina d’Essaouira : la ville nouvelle ( Ancienne Mogador)
Essaouira est à son apogée jusqu’à la première moitié du XIXe siècle, grâce à l’importante communauté juive. On y compta jusqu’à 17 000 Juifs pour à peine 10 000 musulmans. La bourgeoisie marocaine y achetait des bijoux. Surnommée le port de Tombouctou, lieu de passage des caravanes chargées d’or, d’épices et d’esclaves venues d’Afrique subsaharienne Mais la plupart des Juifs partent après la guerre des Six Jours. Aujourd’hui, il n’y subsiste que quelques familles juives.
Essaouira est aujourd’hui le chef-lieu d’une province de 500 000 habitants, pour la plupart des agriculteurs. La ville est liée par une opération de coopération avec Saint-Malo, sous l’égide de l’UNESCO. Elle est aussi jumelée avec La Rochelle.
La Kasbah
La Sqala de la Kasbah est une ancienne batterie longue de 200 mètres où sont alignés des canons portugais. C’est sur ces remparts qui abritèrent les corsaires du sultan Sidi Mohammed Ben Abdallah qu’Orson Welles tourna son célèbre film Othello.
La pêche à la sardine
Vieux site portuaire, Essaouira, se voit de plus en plus concurrencée par des ports plus grands pour la pêche de la sardine sur la côte atlantique. Mais avons eu le grand bonheur de rencontrer les pêcheurs à l’entrée du port qui ont pu nous montrer la capture de la journée, autre moment de grâce à nos yeux.
Tourisme quand l’ancien côtoie le moderne
Le tourisme est en plein essor à Essaouira, avec des jolis hôtels installés dans des riads marocains traditionnels dans la vieille ville. Mais également des hôtels modernes le long de la plage. Notre seule crainte est que justement le tourisme sauvage en vienne à détruire le typique et le cachet de cette magnifique ville…
Nous retiendrons en tout cas quelques bonnes adresses dont le magnifique Relais et Château…. et le Sofitel où nous avons séjourné
Essaouira sportive
Essaouira est également renommée pour la pratique du windsurf et du kitesurf, grâce aux vents puissants qui soufflent presque constamment dans la baie. C’est ainsi que de façon annuelle s’organise une étape de la Coupe du Monde de Kit surf. La corniche d’Essaouira qui est saisissante de beauté, offre tous les agréments pour les amoureux du balnéaire et du sport. Mais la détente est assurée avec des écoles dédiées au surf de même que des activités liées au vent.
Essaouira écolo bio
Faire aussi une serie » Echaouira » les chats et les chiens d Essaouira mettre leurs tofs, c est un petit clin d œil sympas
Tout autour de la ville on dénombre de nombreux champs d’arganier. C’est de là que l’on sort le célère élixir l’huile d’Argan , unique dans cette région et nulle part ailleurs. les remparts autour de la ville et surtout à côté du port témoignent de la période des marins portugais.
Essaouira festive
la Scala est un site unique que le tourisme découvre à quelques minutes de la place qui abrite des cafés authentiques pour les amoureux de la musique Gnaoui. C’est d’ailleurs dans cette même place qu’on organise tous les ans le festival des Ganouas. A partir de cette place on peut sillonner les rues humides de la ville et apprécier l’artisanat essaouiri. A quelques dizaines de mètres on peut s’introduire dans le marché de poissons et des épices qui vaut toujours d’être vu.
la ville est connue de son artisanat multiple (le travail de la tuiya, du cuir,du cuivre…etc) mais aussi de ses peintures aux couleurs de la mer.