By Supa Djiles & Damien Paillard Photographe, Reporters UFFP
Mois de la photo, UFFP est partout et nous ne pouvions manquer Fotofever, Salon de la photo contemporaine au Carrousel du Louvre du 15 au 17 novembre 2013.
Entretien avec Cecile Schall, créatrice du Salon pour une double édition après Bruxelles en Octobre. 70 galeries et éditeurs de 13 pays différents avec des lieux d’échanges où les photographes peuvent présenter leurs travaux. Un fotoprize, des échanges. Fotofever se veut ouvert et moderne.
La photo de famille
Fotover ? Pourquoi ? « Dans la plupart des pays « »photo » s’écrit ‘Foto’ ». Rouge partout, le salon affiche sa couleur. « Je voulais quelque chose de dynamique et le nom du salon étant inspiré de la fièvre du Samedi soir, ma génération », c’est venu naturellement ». Chaque évènement reflète une partie de son créateur. Fotofever est donc un salon plutôt joyeux, aéré et souriant. Bon choix apparent car les visiteurs sont ravis « C’est le meilleur salon, il n’y a pas de débat « nous confient Léa Lund et Eric K. dandys élégants et habitués des foires et exhibitions dans les allées du salon. Le public est d’ailleurs plutôt jeune et bigarré souvent Hype.
Les photographes exposés plutôt originaux et éclectique dans le bon goût. C’est un salon d’artistes. Une réussite due sans doute au travail et à l’expérience de Cécile car c’est le 11eme Salon qu’elle organise. « Nous essayons de monter en qualité à chaque fois ». Cécile Schall a la photographie dans la peau. Une histoire de famille puisque son arrière grand père Roger Schall était photographe, ainsi que son grand père et …son père. Difficile d’échapper à la mission familiale de mettre le monde dans la petite boite mais Cécile elle a décidée de passer de l’autre coté de l’objectif et de mettre en avant les photographes. Une autre façon d’aider la photo.
« Ce qui m’intéresse c’est l’objet qui dégage de l’émotion. Quand je me suis trouvée en face de tableaux que je n’avais vu que dans des livres petits j’ai ressenti une vrai émotion. Je pense qu’il faut dissocier l’image de l’objet ». Elle a sans doute raison car quand on tombe nez a nez avec une photo très connue de Sabine Weiss, les détails et le génie de la photographe sautent encore plus aux yeux. « Nous sommes de plus en plus baignés dans un monde d’images, les « vraies » photos de plus en plus dans les musées. Les artistes ont besoin d’exposition ».
Passing shot sur la photo
A propos du flux photo sur Internet elle a une position mitigée : « Il faut respecter le droit d’auteur d’un côté de l’autre Internet offre des possibilités formidables de diffusion. Les frontières sont difficiles. » Pourtant elle est aussi pragmatique : « Le monde de la photo est difficile, la vente de la photo comme objet c’est un des débouchés ». Pour elle, la photo c’est un objet d’art. D’ailleurs, « une œuvre d’art selon la loi existe à partir du moment ou elle est déclinée en moins de 30 exemplaires ». «Cécile coupe la loi en deux elle en demande 15 à ses photographes. Je réunis des intermédiaires, un artiste ne sait pas, ne veut pas ne doit pas se vendre, le travail de logistique du Galeriste est extrêmement important mais il n’empêche que sur le salon les artistes ouverts, conviviaux vendent souvent plus ».
D’un autre côté elle est beaucoup plus coupante sur les photographes auto proclamés : » Ce n’est pas la raquette qui fait le joueur de Tennis. Pour ma part j’ai commencé avec un Instamatic « . Ca c’est dit. Ou encore parmi les morceaux choisis de l’interview: « Il y a une différence entre prendre des photos et être photographe, la bonne photo s’inscrit dans une démarche». Cécile est spontanée et n’a pas la langue dans sa poche. Elle affiche clairement ses opinions et parti pris ce qui fait sans doute partie de son charme et de la réussite de Fotover. Un pari qui n’était pas sans risque : « J’ai fait un investissement très lourd, humainement et financièrement et jusqu’au dernier moment je ne savais pas si ca allait marcher ». La chance sourit aux audacieux apparemment. Jusqu’à dimanche. Notre recommandation en trois mots : Go ! Go ! and…Go !
Saartje, la fine mouche
Un moment avec Saartje Van De Steene, Lauréate Fotoprize du salon. Saartje est une jeune femme extrêmement timide quand il s’agit de parler d’elle mais qui sait très bien ce qu’elle veut quand il s’agit de photo puisqu’elle est partie vivre quatre mois chez les indiens Lakotas (USA/ Dakota) pour faire des photos selon une technique d’époque que l’on avait notamment utilisés au moment de mettre les premiers indiens dans les réserves : La technique du colludion humide sur plaque de verre. Le collodion est un nitrate de cellulose dissous dans un mélange d’alcool et d’éther que l’on étend sur une plaque de verre. Quand ce mélange sirupeux commence à se figer sur le verre, on plonge la plaque dans un bain de nitrate d’argent pour la sensibiliser, les sels contenus dans la pellicule sont ainsi transformés en halogénure d’argent sensible à la lumière. On égoutte alors la plaque, la transfère dans un châssis étanche à la lumière ; Pour faire simple c’est un procédé extrêmement complexe qui prends jusqu’à quatre heures en intégrant le nettoyage de sa voiture puisque c’est la que Saartje avait installé son laboratoire photo. La demoiselle est fine mouche puisqu’elle en tire un avantage évident. « Le fait de rester en contact pendant 4 heures avec les indiens qui regardait mon travail a grandement facilité les rapprochements ». Les photos sont superbes sans doute comme le disait Cécile Schall parce qu’elle s’inscrit dans une démarche et surtout une sensibilité particulière. « J’ai choisi d’aller dans une tribu Indienne parce que quelque part je me sens comme eux ». Nous souhaitons une longue carrière à cette jeune hollandaise au talent à fleur de peau.
Fotofever/Infos pratiques
vendredi 15 novembre 2013 11h – 20h
samedi 16 novembre 2013 11h – 20h
dimanche 17 novembre 2013 11h – 18h