» Juridiquement, le Renard roux est classé « nuisible » dans la quasi-totalité des départements français. En autorisant sa destruction, l’État oublie qu’il est un auxiliaire précieux (et gratuit) des agriculteurs en limitant les populations de rongeurs qui détruisent les cultures.
. En guise de remerciement, il est chassé, piégé et déterré toute l’année, et les préfectures de Moselle, de Meurthe-etMoselle et de Meuse autorisent même à présent sa destruction par tirs de nuit ! Paradoxalement, en Lorraine et ailleurs, les services de l’État permettent aux agriculteurs d’utiliser des substances très toxiques et non sélectives comme la bromadiolone pour lutter contre les proliférations de campagnols. Or, cet anticoagulant puissant empoisonne directement ou indirectement des espèces non ciblées, comme par exemple les rapaces (tous protégés), les petits carnivores et les animaux domestiques.
Les Associations de Protection de la Nature sont révoltées face à ce non-sens écologique : elles souhaitent se faire entendre et communiquer largement sur ce sujet afin de faire comprendre que le Renard doit désormais être considéré comme un précieux auxiliaire. Légalement, quatre raisons peuvent être invoquées pour inscrire le renard sur la liste départementale des espèces dites « nuisibles » : 0 l’intérêt de la santé et de la sécurité publiques ; 0 la protection de la flore et de la faune ; 0 la prévention des dommages importants aux activités agricoles, forestières et aquacoles ; 0 la prévention des dommages importants à d’autres formes de propriété. Aucune de ces raisons n’est recevable dans le contexte Lorrain.
UN PROBLÈME DE SANTE PUBLIQUE ? ON L’AGGRAVE EN DÉTRUISANT LES RENARDS ! ΄ ` ΄ La France est indemne de rage depuis plus de 15 ans. C’est la vaccination qui a permis à la rage de disparaître de notre pays, et en aucun cas la destruction de ses vecteurs involontaires. Bien que ne pouvant figurer comme motif pour le classement d’espèces en « nuisibles », une nouvelle zoonose fait parler d’elle à présent. Il s’agit de l’échinococcose alvéolaire, une maladie grave mais très rare. Avec le chien et le chat, le Renard fait partie des espèces susceptibles de transmettre ce parasite à l’homme. Cependant, de récentes études démontrent qu’une trop forte régulation des renards augmente le taux de prévalence de la maladie et de fait, le risque sanitaire !
En effet, ces destructions intensives modifient sans cesse les structures des populations vulpines qui se retrouvent majoritairement composées de jeunes individus, et ces derniers sont beaucoup plus sensibles au parasite.
UN PROBLEME POUR LA FAUNE ET LA FLORE ? LA NATURE EST BIEN FAITE ET LE RENARD EN FAIT PARTIE
` La faculté d’autorégulation du Renard, en fonction des ressources alimentaires et territoriales disponibles, et de la pression sociale exercée par les individus voisins, est citée de nombreuses fois dans la littérature scientifique. Une surpopulation est donc mécaniquement impossible, on le voit très bien d’ailleurs dans les endroits où le Renard n’est plus chassé, par exemple au Luxembourg et dans le Canton de Genève. Issus d’élevages, des faisans, des lièvres, des lapins de garenne et des perdrix sont relâchés en masse sur de nombreux territoires à des fins exclusivement cynégétiques. Le Renard, susceptible de prélever une infime partie de ces animaux mal adaptés aux écosystèmes dans lesquels ils sont relâchés, se voit donc considéré comme un mauvais concurrent. La prédation naturelle est une loi fondamentale en matière d’équilibre écologique et de biodiversité. Le Renard est un prédateur autochtone dont le régime alimentaire est composé essentiellement de micromammifères.
Il tient une place indispensable au sein de nos écosystèmes. 0 Son impact est significatif sur les populations de campagnols susceptibles de causer des dégâts sur les terres agricoles.
0 Il joue un rôle d’équarrisseur naturel, évitant ainsi quelques problèmes sanitaires. 0 En complétant son régime alimentaire par des fruits et baies sauvages, il participe activement à la dissémination d’essences d’arbres à valeur paysagère et économique non négligeable.
UN PROBLEME POUR L’AGRICULTURE ? LE RENARD EST UN AUXILIAIRE NATUREL EFFICACE ` Le Renard est avant tout un auxiliaire naturel précieux pour l’agriculteur, en limitant les pullulations de campagnols et autres rongeurs. Si les intrusions dans les poulaillers peuvent localement créer des problèmes, les pratiques de régulation et de destruction ne servent absolument à rien. Un renard mort est un territoire vide, et un territoire vide sera immédiatement recolonisé. La solution : c’est sécuriser les poulaillers. Des méthodes simples et efficaces existent pour protéger ses volailles. 3 4 © Franck Vigna © Julien Frizon © Franck Vigna © François Guérold UN NON-SENS SOCIAL, ECONOMIQUE ET ECOLOGIQUE
΄ ΄ L’obscurantisme dont font preuve les instances cynégétiques et les services de l’État en autorisant ces destructions démesurées paraît bien décalé face à une réalité sociale en demande constante d’un retour de la vie sauvage et du respect de cette dernière. Les connaissances acquises ces 30 dernières années sur la faune sauvage ont permis de se détacher des croyances populaires. Le Renard roux reçoit désormais, et à juste titre, les faveurs des populations urbaines, rurales et agricoles.
UNE CONFERENCE DE PRESSE POUR FAIRE CONNAITRE LE RENARD ET SON UTILITE!΄ ^ ΄ Cette conférence de presse se fait la voix de nombreuses Associations de Protection de la Nature départementales, régionales et nationales, d’élus, de représentants du monde scientifique, d’un grand nombre d’agriculteurs qui ont compris l’intérêt de considérer le Renard roux comme un précieux auxiliaire, de certains chasseurs qui notent l’aberration de ces mesures, et de tous les usagers de la nature qui sont fatigués d’un tel acharnement sur cet animal dont les dégâts qui lui sont imputés paraissent bien dérisoires face à ce qu’il pourrait apporter socialement, économiquement et écologiquement. 5 6 ©