Nadja Makhlouf est photographe et réalisatrice. Elle vit et travaille aujourd’hui entre Paris et Alger, elle y séjourne à de fréquentes reprises depuis son enfance.Après un bac littéraire, elle étudie l’image documentaire pendant deux ans à l’université d’Aix Marseille. En 2011, elle décide de s’attaquer à son projet personnel et part vivre en Algérie, son pays d’origine: un projet en trois volets sur la condition des femmes en Algérie.
Chacun composé d’une exposition photographique et d’un film documentaire. Le premier volet « Femmes Fatales » dresse les portraits photographiques de femmes kabyles dans l’Algérie d’aujourd’hui.
Nadja Makhlouf une francoalgérienne et une artiste engagée
Le deuxième volet « De l’invisible au visible : Moudjahida, femme combattante » : porte sur les Moudjahidate à Alger – femmes combattantes de la guerre d’indépendance en l’Algérie – d’hier à aujourd’hui.
Le troisième volet s’articule autour de portraits de Femmes touaregs algériennes. En phase d’écriture, il se construit sur un dispositif artistique mêlant photographies monochromes et vidéo.
En parallèle, Nadja travaille sur une série de portraits autour du féminisme musulman.
Dans son nouveau projet » Moudjahidate » l’artiste interroge les différents aspects de la mémoire, de l’histoire, de la société et notamment le statut des femmes algériennes.
La série photographique « De l’invisible au visible : Moudjahida, femme combattante » retrace l’histoire des femmes qui se sont battues pendant la guerre d’indépendance en l’Algérie.
A l’occasion du cinquantenaire de l’indépendance, je voulais retrouver et rencontrer toutes ces femmes qui ont participé de près ou de loin à cette guerre. Ces femmes de l’ombre qui ont bravé les interdits et sacrifié leur vie en rejoignant les hommes dans le maquis ou dans la Casbah pour un idéal : la libération de leur pays.
Activiste syndicale, infirmière, gynécologue, dactylo, comédienne, agent de liaison, poseuse de bombes, éclaireuse, ou encore psychiatre au coté de Frantz Fanon, elles ont rempli toutes les fonctions : de la logistique à l’intendance en passant par la lutte armée et l’encadrement politique. Femmes invicibles, elles ont joué le même rôle que les hommes et sont pourtant restés dans l’ombre. Elles sont de confessions religieuses différentes ( juives, chrétiennes, musulmanes ou athées) ont joué un rôle déterminant dans la libération du pays. De même, ce sont elles qui ont ouvert la brèche pour permettres aux femmes d’avoir plus de droit et de
liberté. En combattant le colonisateurs, notamment en faisant les mêmes choses que les hommes, elles parviennent à donner de la crédibilité et du pouvoir à toutes les femmes du
pays, qui jusqu’alors n’en avaient pas.
Ce projet est un regard sur l’histoire autant qu’une réflexion sur le présent : que sont devenus nos combats d’hier ? Comment ces femmes autrefois pionnières et insoumises ont-elles pu
disparaitre de la mémoire de leur pays ?
Quel constat doit-on faire sur la condition des femmes en Algérie Aujourd’hui ? Entre amertume et espérance , cette installation photographique nous pousse à réfléchir sur la valeur de nos propres engagements.
Nadja Makhlouf met en avant ces héroïnes qui ont ouvert la voie pour la reconnaissance et l’amélioration de la condition des femmes dans la société algérienne contemporaine. C’est un travail de mémoire historique et documentaire. C’est l’histoire de la guerre d’Algérie racontée, pour la première fois, par ses femmes. Un trés bel hommage à ces femmes qui ont dessiné l’histoire de son pays d’origine, qu’UFFP a voulu vous faire découvrir chères lectrices.
Projet photographique de Nadja Makhlouf « Moudjahida » – http://nadjjamakhlouf.wix.com/photograf
Belle initiative et bon travail. Compliments!