Mongia Nefzi épouse Souahi est Professeur d’enseignement supérieur à l’Institut supérieur de Théologie religieux /Université EZZI- touna (Tunisie) ayant pour spécialité la Science Islamique. C’est donc la seule exégète coranique en Tunisie. Nous la conaissons depuis des années et avons beaucoup d’estime pour elle et son travail, dans un climat qui n’est pas toujours propice au genre et surtout quand il s’agit de toucher le religieux. Son travail il faut le rappeler, se base sur trois volets:
1-. Dialogue inter religieux.
2-. Les droits des femmes dans le monde Arabo-musulman.
3-Terrorisme Violent : (Comment protéger les jeunes et les femmes de ce genre de terrorisme).
Elle a son actif, 5 ouvrages publiés et plus de 30 Articles scientifiques publiés.
Mongia Souahi a participé à un grand nombre de colloques et workshop depuis 1992 jusqu’à 2018 dans son pays la Tunisie, mais aussi à New York, Atlanta, Marseille Genève, en Suisse, au Caire,Beyrout, les Emirars Arabes Unis, ; Riadh,Jedda,Damas, le Yemen :Djibouti,Sénégal, en Mauritanie puis en Algérie au Maroc et in fine en Lybie.
UFFP s’est entretenue avec elle pour faire le point sur la situation de la femme:
Situation actuelle pour la femme Tunisienne
Les femmes Tunisiennes sont dans une situation Unique dans le monde Arabe. Elles ont bénéficié du Code du Statut Personnel très avancé depuis 1956 . Elles ont acquis jusqu’ à aujourd’hui des droits qui restent intouchable juridiquement .Mais socialement la question qui se pose aujourd’hui est est-ce que le projet de la société Tunisienne va changer aux profits des idéologies extrémistes qui veulent revenir en arrière, qui refusent le Code du Statut Personnel, qui demandent la polygamie, et refusent le travail pour les femmes…. ? Dieu merci, ce n’est pas une idée générale dans le pays. Heureusement, les grands partis du pays adhèrent aux droits des femmes et appellent à leur développement et à leur résistance.
Qu’en est il de la violence à l’égard des femmes ?
Pour la violence contre les femmes Il suffit de mentionner le refus de revenir à la polygamie par la société Tunisienne, la ratification de la loi contre la violence à l’égard des femmes en juillet 2017, la loi contre le racisme, la reconnaissance de la pleine égalité des sexes dans la constitution tunisienne et la loi sur l’égalité, nous vivons tous dans le débat en Tunisie Sur l’égalité en héritage entre un partisan et un détracteur.
Ce qui est important, c’est que les femmes tunisiennes continuent de défendre leurs droits et exigent davantage de leur part et de la société civile dans leurs organisations et associations le développement de ces droits.
Je confirme que les femmes Tunisiennes vont continuer la lutte contre toutes régressions sur leurs droits acquis et elles vont continuer à avancer sur le chemin de leur émancipation.
Ma situation actuelle
Concernant ma situation en tant que professeur de sciences Islamique et exégète Coranique ;ayant une interprétation moderne des versets Coranique parlant des droits de la femmes ;du dialogue-interreligieux ,de coexistence , d’humanisme et d’innovation dans ce domaine de la connaissance, j’ai souffert au début de la révolution en raison du manque de clarté de la vision et de l’absence de certaines questions.
Mais dans le dessein de clarifier les faits, aujourd’hui ,je continue mon choix d’innovation avec les mêmes pensées. Je suis la directrice de l’Ecole Doctorale à l’Université EZZi -touna, cela indique que la pensée équilibrée et moderne pleine de Lumière est toujours gagnante ;l’essentiel de rester debout.
Pour les Ecoles Coranique, et la polémique sur la maltraitance d’enfant voici mon opinion
Le problème concerne-t-il l’éducation religieuse ou les programmes d’enseignement religieux? Est-il vrai que jeter un enseignement religieux en mer nous fait sortir des ténèbres à la lumière, du sous-développement au progrès, de la dictature à la démocratie, au rêve des peuples opprimés ?
Le problème de l’intellectuel aujourd’hui sera de se concentrer sur ce qui est essentiel, à savoir la la nécessité d’empêcher une certaine éducation religieuse manipulée qui peut bourrer l’esprit des enfants et nourrir dans une culture de la haine, du racisme, de l‘extrémisme violent ;qui légitimise tout genre de violence. Il faut limiter l’enseignement de matériaux liés à la pensée religieuse sous-développée, il faut éduquer les enfants innocents correctement, pour qu’ils ne soient pas des futures bombes humaines.
Comment enseigner à ces enfants ?
Il faut enseigner l’éducation religieuse dans les écoles de la république Tunisienne et , dans des écoles coranique sous le tutelle du ministère de l’éducation et le ministère des affaire religieuses.
Nous disons à ceux qui appellent à la prévention de l’enseignement religieux dans les institutions gouvernementales afin de résoudre le problème de l’élimination du terrorisme, qui est devenu contemporain, que vous alimeniez le terrorisme.
Il est difficile d’appeler à la prévention de l’enseignement religieuxà des populations dont la majorité croient au Coran et le considèrent comme leur livre sacré et veulent l’enseigner à leurs enfants. Il est préférable que les enfants reçoivent un enseignement religieux bien organisé et bien éclairé, pour stopper le fanatismes, et diminuer l’idéologie du terrorisme violent.
Il est regrettable que la majorité de ceux qui adhèrent à la religion islamique fassent la confusion entre le Coran et la Sunna, inspirés par la pensée extrémiste ancrée dans leur imagination: le Coran et la Sunnah sont repoussés et placés sur le trône de l’esprit des jeunes. Une idéologie extrémiste déviant des origines de la religion et répandant la culture de l’exclusion, et considérant que les non croyant(tes) ;et aux croyant(tes) sont des(couffars) qu’ils doivent les tuer.
Il faut donc éduquer la religion aux enfants ?
Oui, je confirme la nécessité d’une éducation religieuse pour les enfants au lieu de la prévenir. Exiger la planification des programmes de ces écoles et (Kouteb)
Ces programmes seront réformés, sans impasse ni intolérance, de la vie dans le passé, de la glorification des ancêtres, du mépris de soi, du mépris des femmes et de l’illumination des principes d’harmonie sociale.
L’enseignement religieux peut être actualisé en introduisant des réformes et des innovations dans L’adoption de l’esprit critique dans l’éducation religieuse ainsi que dans la conservation et à partir de la règle de « ce qui est contraire à l’esprit n’est pas accepté par la charia » parce que l’esprit critique est celui qui réalise les buts légitimes. Il fournit une lecture interprétative des textes sacrés, une lecture humaine qui préserve la place de la religion dans la société, Et leur permet de suivre les développements, une lecture logique et réaliste et possède un objectif humanitaire, une lecture qui élimine les érudits religieux narcissiques, et le culte des paroles des ancêtres.
Merci Mongia Souahi !