Pourquoi ce livre ?
Il y a deux ans, j’ai été missionnée par le gouvernement français pour commencer les premières réflexions et prises en charge des jeunes qui voulaient rejoindre Daesh. J’ai construit des premiers outils (CLIP DE PRÉVENTION CPDSI, ENDOCTRINEMENT, MODE D’EMPLOI), rédigé le premier rapport sur le processus d’embrigadement, formé les équipes anti-radicalité de 43 préfectures (rapport annuel d’activité 2015), et lancé des recherches avec les parents d’enfants radicalisés pour trouver une méthode expérimentale de sortie de radicalité, réfléchir à des premiers indicateurs d’alerte pour faire la différence entre ce qui relève de l’islam et ce qui révèle un début de radicalité. Dans cette expérience de « déradicalisation », nous avons compris que seuls les repentis pouvaient aider les jeunes embrigadés à faire le deuil de l’utopie djihadiste, parce qu’ils ont des informations fiables sur la réalité des actions et des identités des djihadistes, au-delà de leur propagande… Quand Farid Benyettou m’a contactée, je travaillais déjà avec plusieurs repentis. Très vite, je l’ai trouvé très intéressant car il connaissait la théologie musulmane, contrairement à de nombreux jeunes embrigadés par Daesh. Lui était de l’ancienne génération d’Al Qaïda. Depuis sa sortie de prison (6 ans), il avait eu le temps de bien murir et savait bien expliquer non seulement comment il avait adhéré à l’idéologie djihadiste mais surtout comment il avait réussi à se réhumaniser. C’est ça qui m’intéressait. Je voulais qu’il me livre « les secrets » de la déradicalisation. J’estimais qu’il le devait à la France. Lui disait : « si je me tais alors que je peux aider à ce qu’il n’y ait plus d’attentats, alors je deviendrai coupable une deuxième fois ».
Sa sortie ne fait pas l’unanimité semblerait il, si l’on se réfère à la réaction de certaines Associations d’aide aux victimes des attentats en France ?
Nous voulions redonner de l’espoir pour la lutte contre la radicalité en donnant un outil pour que « plus jamais ça ». J’étais loin de penser que cela pourrait être vécu comme un manque de respect vis à vis des victimes ! Peut être que c’est trop tôt : les gens ont besoin de pleurer et de se venger… Pas de construire des outils de lutte. J’en ai été désolée. Mais mon rôle d’anthropologue est d’avancer. Cela ne veut pas dire que je ne pleure pas. Farid Benyettou a accepté de publier toutes ces explications parce que comme il l’explique dans son communiqué de presse, il estime avoir « une dette morale » envers la France. Mais il s’est retiré dès qu’il a vu que ce qu’il avait à dire n’intéressait pas et que c’était vécu comme quelque chose de non respectueux… Trois des plus grands experts dans ce domaine ne participent pas à cette exaltation de groupe : le juge Trévidic[1], l’ancien haut fonctionnaire de la défense Pierre Conesa[2] et le sociologue spécialiste de la radicalisation en prison Fahrad Khosrokavar[3], ont soutenu ma posture sur les repentis. De nombreux autres connaisseurs, chercheurs ou journalistes le savent aussi. J’assume ma position, issue de la recherche avec les 1134 parent qui ont travaillé avec moi pendant deux ans : pour amener un radicalisé à se désengager de l’idéologie djihadiste, il faut une approche par les repentis pour que le radicalisé prenne conscience du décalage entre l’utopie qui lui a été proposée et la réalité de l’idéologie des djihadistes (projet d’extermination et de purification)… Je peux vous assurer qu’il est possible de mener un jeune à se désengager d’un groupe djihadiste et de l’idéologie djihadiste, notamment grâce aux repentis (Témoignage d’un père et de sa fille, anciennement embrigadée , Témoignage d’une mère dont la fille est sortie de l’embrigadement, Témoignage d’une ancienne embrigadée ).
Mais comment un adolescent peut-il passer d’une vie normale à celle du Jihad?
En fait, l’embrigadement se fait quand l’adolescent rencontre le discours djihadiste à un moment où il est vulnérable. Les recruteurs francophones adaptent leur idéologie au profil psychologique de chaque jeune et leur proposent une raison de s’engager qui correspond à leur idéal et à leur inconscient. Ils ne parlent pas du vrai projet de Daesh : un projet d’extermination externe et de purification interne… Ils présentent aux jeunes différents mythes et leur font croire qu’ils vont fonder un monde utopique de solidarité et de fraternité. Ils découvrent la vérité une fois sur place mais c’est trop tard. S’ils tentent de faire demi-tour, ils sont fusillés ou séquestrés.
Pourquoi les amis et la famille ne s’aperçoivent de rien?
Daesh développe d’abord une approche émotionnelle anxiogène auprès du jeune, qui a pour objectif de le placer dans une grille de lecture paranoïaque. On lui dit que le monde est gouverné par des sociétés secrètes qui veulent garder le pouvoir et la science pour elles, les illuminatis, et que tous les adultes sont soit endormis soit achetées par ces sociétés secrètes. Le jeune enchaîne des vidéos où on lui montre que tous les adultes lui mentent sur l’alimentation, les médicaments, les vaccins, l’histoire, la politique… La fuite et le rejet de la société, puis parfois le projet de « tuer la société », sont présentés par les djihadistes comme des solutions à cette corruption. Le jeune adhère à l’idée qu’il est élu par Dieu pour posséder la Vérité et que la seule force capable de vaincre ces sociétés secrètes est le « vrai islam », pas celui qui date de 14 siècles mais celui détenu par El Bagdadi. La première chose que le jeune radicalisé apprend, c’est donc de se méfier de ses parents et de ses amis, car il n’a plus confiance en eux non plus…
On sait désormais que l’extrémisme de l’état islamique augmente plus sur la toile que dans les mosquées. De quelle façon se font les recrutements par les réseaux sociaux?
Internet permet aux recruteurs d’avancer masqués… Ils ne se présentent pas comme des recruteurs de Daesh, mais comme des nouveaux amis, des séducteurs, des professeurs…. Ils font parler leur proie pour la cerner et mieux savoir la motiver. Une fois qu’ils ont « hamçonné » le jeune avec un mythe qui correspond à son profil, ils peuvent se rencontrer physiquement, mais internet reste le lieu de communication. Ils se parlent des dizaines de fois par jour, parfois des centaines…, s’envoient des vidéos… Cela créé une exaltation de groupe. Une véritable dépendance se crée avec cette « tribu virtuelle ». C’est ce qu’on appelle l’embrigadement relationnel. Il aide à l’embrigadement idéologique. C’est parce que les jeunes se sentent en fusion dans leur nouveau groupe qu’ils vont adhérer à la même idéologie.
Nombreux recrutements concernent des jeunes filles qui sont attirées par des raisons humanitaires. Sont-elles réellement conscientes de ce qu’elles font et comment est-il possible de les aider?
Il n’y a qu’une fois sur place que les filles découvrent qu’il n’y a pas d’humanitaire chez Daesh, que tous les Syriens qui ne font pas allégeance sont également tués, même s’ils sont musulmans. Comme elles se coupent des médias pendant leur embrigadement, en considérant qu’ils sont tous complices des sociétés secrètes de pouvoir, les filles ne regardent pas les documentaires des journalistes. Leur seule source d’information devient la propagande de Daesh sur les réseaux sociaux. Les djihadistes savent repérer ces filles qui ont affiché qu’elles voulaient faire un métier altruiste (infirmière, assistante sociale, etc.) et retourner leurs valeurs humanistes contre elles, en quelques sortes. Ils leur font visionner des vidéos d’enfants gazés par Bachar Al Assad et les culpabilisent : si vraiment elles veulent aider, elles doivent s’engager tout de suite…
Combien Daesh peut -ils séduire les jeunes femmes et pourquoi? Que trouvent elles dans cette société si sexiste ?
De manière générale, Daesh cherche à faire venir le plus de monde possible. A la différence de Al Qaïda, Daesh possède un territoire et veut le peupler. Il cherche des enfants pour devenir soldats, des femmes pour faire des enfants, en plus des hommes… C’est bien la première fois que des terroristes filment des barres chocolatées dans leurs vidéos de propagande ! Ils veulent rassurer les adolescents en leur montrant qu’ils ne manqueront de rien… De même, pour hamçonner certaines jeunes filles vulnérables, ils leur font miroiter l’illusion que l’interdiction de la mixité les protégera. Le sitar, vêtement couvrant qui cache aussi le visage, est présenté comme « l’écrin qui protège le diamant »… Et on leur dit que le mariage avec un héros qui sacrifie sa vie pour sauver les enfants gazés par Al Assad alors que la communauté internationale n’a pas bougé ne peut qu’être heureux et sécurisant…
Comment peut on aider ces jeunes à sortir de la radicalité ?
Notre expérimentation montre que l’on ne peut déradicaliser un jeune en se plaçant d’abord sur le domaine du savoir et de la raison. C’est pour cela que le discours religieux alternatif (apprendre le bon islam) ne fonctionne pas. Daesh a placé le jeune dans une vision du monde de type paranoïaque et a lui a ensuite présenté des solutions compensatoires pour supporter ce monde présenté comme corrompu : la fuite, le rejet et/ou la confrontation. Pour déradicaliser, il faut faire le chemin inverse : rassurer le jeune également par une approche émotionnelle, avant de mettre en place une approche cognitive pour déconstruire l’idéologie djihadiste. Sinon c’est à la fois inefficace (puisque le jeune est persuadé d’être élu par Dieu pour détenir la Vérité) et contreproductif (car Daesh a annoncé que « les autres » seront jaloux et tenteront de leur « immiscer le doute »). L’embrigadement n’est pas seulement idéologique, mais aussi relationnel et émotionnel. Avant de devenir réceptif à un message cognitif, les jeunes doivent être rassurés et émotionnellement très entourés.
Quels sont les signes annonciateurs ? Comment les détecter quand on est un parent, un éducateur, un enseignant ?
A partir de l’enregistrement de centaines de conversations entre les jeunes et les recruteurs remises par les parents, nous avons pu construire les premiers indicateurs d’alerte, qui ont d’ailleurs été repris par le site Stop-Djihadisme et l’ensemble des institutions françaises.
Les premiers indicateurs peuvent être résumés sous l’angle de quatre familles de rupture.
1- Rupture avec les anciens amis : tous les adolescents qui se distancient de leurs anciens amis ne sont pas radicaux ! Mais peu de radicalisés restent liés à leurs anciens amis. Ils ont le sentiment que ces derniers sont des « endormis » et ne peuvent « rien comprendre » à la vérité.
2- Rupture avec la scolarisation : tous les adolescents en rupture scolaire ne sont pas radicaux ! Mais peu de radicalisés arrivent à s’investir dans leur apprentissage, puisqu’ils perçoivent leurs enseignants comme des personnes payées par les sociétés secrètes pour les endoctriner à la soumission…
3- Rupture avec les activités extra-scolaires de loisirs : le discours radical arrive à couper le jeune de tout espace culturel et/ou sportif. Cela produit un double effet : les éloigner une fois de plus de référents adultes socialisants mais aussi de visions du monde différentes. L’interdiction d’images et de musique est justifiée à la fois par la présence de symboles subliminaux distillés par les sociétés secrètes et par des interprétations radicales musulmanes. L’interdiction du sport est justifiée par l’interdiction de toute mixité. Le maintien de ces activités empêcherait le jeune de se consacrer à Dieu et constituerait une violation d’un interdit divin qui le destinerait à l’enfer.
4- Rupture avec les parents : le discours radical propose une communauté de substitution qui se réapproprie l’autorité parentale. Mis à part au sein des familles radicalisées, le CPDSI n’a pas rencontré de jeune radical qui continuait à considérer ses parents et à accepter leur autorité. Même si son père a fait trois fois le pèlerinage à la Mecque, il est déclaré hypocrite (a trahi le vrai message de l’islam) ou égaré (n’a jamais compris le vrai message de l’islam). Ne parlons pas du père juif, chrétien ou athée. Parmi les 1075 jeunes que notre centre a eu à diagnostiquer entre avril 2014 et aujourd’hui, il n’y a pas de jeune radicalisé qui ne soit pas désaffilié. Tous ont le sentiment d’appartenir à un nouveau groupe sacré supérieur qui détient la vérité. Tous témoignent que ces « nouveaux frères et sœurs » sont plus importants à leurs yeux que leurs frères et sœurs biologiques. Les rabatteurs effacent ensuite les repères mémoriels, éducatifs et affectifs de l’histoire familiale. C’est pour cette raison que les familles ont le sentiment que le jeune ne ressent plus rien, est anesthésié comme ils disent. C’est lui sans être lui, il est là sans être là…
Ces indicateurs sont complétés par d’autres aspects : croyance en la fin du monde éminente, enfermement dans sa chambre avec Internet, refus de toute trace d’alcool y compris dans les parfums, consultation d’une fiche qui indique la présence de gélatine de porc dans tous les ingrédients alimentaires industrialisés, etc.
Plusieurs indicateurs comportementaux doivent se cumuler pour établir une suspicion d’embrigadement, pour constituer un faisceau d’indices fiables. Aucun indicateur ne permet de poser un diagnostic en lui-même. Il va falloir vérifier auprès des proches. A cette étape, nous conseillons de ne jamais s’adresser au jeune lui-même, car son réseau va immédiatement l’aider à se mettre en dissimulation.
Vous avez une réelle légitimité dans votre combat, cependant vous êtes décriée par certains parlementaires qui traitent votre travail de « psychologie » de Bazar et de récupération mercantile, qu’en dites-vous ?
Nathalie Goulet, radiée du barreau pour « atteinte à l’honneur et à la probité »[2],[3] si j’en crois la presse…, ne m’a malheureusement jamais auditionnée pour mes résultats. Elle s’est énervée parce que le gouvernement ne répond pas à ses questions légitimes et refuse de rendre des comptes. Je viens de lui faire une lettre ouverte (http://www.cpdsi.fr) pour lui donner tous les documents qu’elle réclame, sur le fond et la forme. Normalement, je n’avais pas le droit de diffuser moi-même ces informations mais trop de mésinformations et de diffamations se multiplient à cause du silence du gouvernement. Alors qu’un comité de pilotage interministériel[4] contrôlait toutes nos actions attentivement[5], nous rendions chaque mois des tableaux précis (Compte rendu de réunion du COPIL du 15 juillet 2015 ; Compte rendu de réunion du COPIL du 27 novembre 2015 ), indiquant quand et comment nous avions suivi chaque famille, leur identité et adresse, ainsi que l’état de l’avancée de son suivi et celui de la liaison avec l’équipe de professionnels de la préfecture du département qui devait prendre le relais. Nous faisions des rapports sur chaque jeune suivi, tous les trimestres, envoyés aux préfets. Nous étions supervisés par le psychiatre Serge Hefez qui nous aidait pour les cas difficiles. Je donne donc à Nathalie Goulet le suivi et les justificatifs que nous avons sans cesse fournis à tout un ensemble de personnes assermentées et/ou autorisées a recouvert les champs comptables (certification du commissaire aux comptes 2014, rapport financier 2014, certification du commissaire aux comptes 2015, rapport financier 2015), administratifs, quantitatifs et qualitatifs, qu’aurait du lui remettre le gouvernement. Dans cette lettre, je prouve aussi que les équipes du ministère reconnaissaient l’efficacité de notre travail et souhaitaient prolonger le contrat (extrait audio), et que nous avons refusé en réunion interministérielle en février 2016 la reconduction tacite de l’appel d’offre, soit un deuxième versement de 595 300 €. Je connais peu de gens qui refusent 600 000 euros. SI j’étais mercantile, il me semble que je les aurais acceptés. J’avais des divergences de fond avec la politique gouvernementale, que j’ai exprimé par voie de communiqué de presse le 11 février 2016. Je suis choquée que le gouvernement, après s’être déchargé de ses responsabilités sur le CPDSI, après m’avoir demandé de quitter mon entreprise familiale, après nous avoir mis en danger personnellement vis à vis des groupes djihadistes, se désengage d’une action qu’il a commanditée et financée, ne réponde pas aux demandes des élus. Je suppose qu’au moment où des attentats ont terrifié un pays qui n’a plus envie de déradicaliser qui que ce soit mais de se venger, le gouvernement se retire au moment où pour être élu, la vengeance est davantage à l’ordre du jour que la prévention, la « déradicalisation » ou la réinsertion
Vous êtes une spécialiste du « fait religieux et de la laïcité « comment en êtes-vous arrivée à vous battre sur des thématiques comme la dé radicalisation ?
Après la publication de « désamorcer l’islam radical » en janvier 2014, des dizaines de parents se sont adressés à moi, en disant qu’ils retrouvaient la description du changement cognitif de leur jeune dans mon livre. Nous avons commencé à discuter des heures ensemble quand on rentrait du travail. Puis nous avons commencé à mener des recherches ensemble, à partir de l’enregistrement des discussions de leurs enfants avec les recruteurs. J’avais vu arriver le discours radical depuis de nombreuses années sur mes terrains de formation, j’avais déjà publié dessus et tenté de sensibiliser les autorités publiques à la nécessité de construire des indicateurs pour repérer ces mouvances radicales qui se servaient de l’islam pour « séparer » les citoyens, mais tout le monde s’en fichait… Il a fallu les attentats sur le sol français pour qu’on commence à se faire entendre.
Parlez-nous de votre structure ? Elle semble aussi « décriée » pourtant ?
Le CPDSI n’est pas ma structure mais une association uniquement créée pour l’action du gouvernement. Ma vraie structure est une SARL, le cabinet Bouzar-expertises, spécialisé dans la gestion du fait religieux et la lutte contre les discriminations depuis 2008, devenue une TPE où j’emploie actuellement 8 salariés. Il s’agit d’une entreprise familiale mère-filles que nous avons créée quand j’ai quitté le Ministère de la Justice car je voulais travailler ce sujet de manière efficace et en toute autonomie. Le Ministère de l’intérieur est venu me chercher pour que je quitte mon entreprise et m’a demandé de monter le CPDSI car une soixantaine de parents impactés par la radicalisation de leur enfant avaient pris contact avec moi après la publication d’un de mes ouvrages sur le sujet. C’est l’équipe de Bernard Cazeneuve qui m’a expliqué qu’il était « préférable de monter une association pour les questions de financement » et m’a demandé « d’abandonner mon entreprise ». Mes filles se sont opposées à la fermeture de notre SARL : nous avions des clients en cours sur le long terme qui attendaient la suite de notre travail (entreprises et institutions publiques ou semi publiques) et elles n’étaient pas certaines que le gouvernement allait accepter pendant longtemps mes postures de ne pas « essentialiser l’islam ». (et elles avaient vu juste…) J’ai donc proposé un compromis au gouvernement : je monterais une association pour ces 4 chantiers publics mais l’une de mes filles gérerait seule notre SARL. Depuis mon refus de renouvellement de l’appel d’offre, avec l’accord du conseil d’administration, j’ai donc demandé au Commissaire au compte assermenté d’enregistrer la fermeture du CPDSI[6] dès que le bilan comptable 2016 serait rendu, puisqu’il avait été monté uniquement pour cette mission publique. Je suis retournée à ma SARL, comme prévu, et à mon cœur de métier : la recherche et la formation des professionnels.
merci Dounia Bouzar !
[1] « C’est une bonne idée, et ce n’est pas Dounia Bouzar qui l’a eue en premier. Les Anglais ont utilisé des gens qui avaient ce profil. Ils ont une voix qui porte auprès des jeunes. Quand on a effectué ce parcours, quand on s’est fait avoir, on voit mieux le danger. (…) Est-ce que Benyettou est fiable ? Je pense que Dounia Bouzar est capable de l’estimer, elle a une vraie habitude de ces gens… » (Marianne, N°1033.)
[2] « Bouzar-Benyettou, duo sulfureux et dérangeant ? Pierre Conesa, maître de conférences à Sciences Po et spécialiste du djihadisme, et qui a croisé le jeune émir charismatique quand il a « commencé à s’éloigner de l’idéologie djihadiste », n’est pas de cet avis. Il loue « l’attitude honnête avec Benyettou » de celle qu’il décrit comme « la papesse de la déradicalisation ». Pierre Conesa défend également l’attitude du « repenti » : « Je le crois sincère, il prend des risques, y compris vis-à-vis de ses anciens confrères. Et on le considère comme le mentor des Kouachi alors que rien ne dit qu’il était au courant de leur projet ». C’est la question de la réinsertion des anciens terroristes qui se pose aussi. Les djihadistes sont-ils condamnés ad vitam aeternam à la prison ? Benyettou n’a pas pu continuer à exercer comme infirmier. « Pourtant », argumente l’ancien haut fonctionnaire à la Défense, « il n’a pas de crime de sang sur les mains, il a accompli sa peine pour la filière, s’est amendé. Lui donne-t-on une deuxième chance, ou pas ? » Farid Benyettou, que tout le monde s’accorde à décrire comme quelqu’un d’intelligent, aurait-il pu tromper son monde, pratiquer la « taqiya » (N.D.L.R. : l’art de la dissimulation djihadiste) ? « Si c’était le cas, il aurait ouvert un petit commerce plutôt que s’exposer dans les médias », pense Pierre Conesa. » (Déradicalisation : le mystère Benyettou ; l’Est Républicain du 11 janvier 2017).
[3] Emission « Terroriste un jour, terroriste toujours ? » France culture https://www.franceculture.fr/
[4] Ministères de l’Intérieur, de l’Education Nationale, de la Santé, de la ville, de la justice avec également services du SG CIPD et de l’UCLAT.
[5] Tous les bilans comptables, les rapports d’activité annuels et les rapports de certifications de Commissaire aux Comptes ont été publiés, dès que disponibles, sur le site du CPDSI www.cpdsi.fr
[6] Les comptes annuels du CPDSI sont clôturés au 31 décembre 2016. A la date de cette lettre ouverte, le travail comptable du cabinet et du commissaire aux comptes démarre. Nous continuons le bénévolat avec les parents qui en ont besoin autour de la structure NOORONLINE.FR mais inutile de garder une structure associative pour cela.
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