Cet éditorial tombe à pic, car c’est le premier mai et pour nous tous, cela a un symbole fort: le travail, l’acte de faire partie d’un tissu social, d’être un citoyen ou une citoyenne à part entière, de contribuer à notre communauté du Monde. Oui je parle d’emploi, de travail, de reconnaissance sociale, de la place des femmes dans le travail aussi, dans le monde et ce, du Nord au Sud !
Fériel Berraies Guigny par Bayrem Ben Mrad Tunisie, Stylisme Antik Batik Paris
Comme vous pouvez imaginer depuis ces Vingt dernières années voire plus, le chemin n’est pas linéaire, pour nous toutes!
Les femmes avaient pourtant depuis de nombreuses années, investi le marché du travail dans le Nord comme dans le Sud ( dans une moindre mesure que le Nord)
Et leur modernité, leur niveau d’étude et l’évolution des mentalités avaient fait que leur recherche d’indépendance les avaient conduites, à partir des années 1960, à s’insérer dans les études et dans l’emploi. Bien plus que l’avaient fait nos grands mères et pour cause…
En France, les Trente Glorieuses et la croissance avait rendu cela possible pour elles. Les femmes sont devenues dés lors, un noyau sûr de la population active. Mais la crise mondiale est passée par là, depuis les années 1980 et surtout 1990. Et les choses sont allées en se dégradant !
La montée du chômage a alors rendu flou les liens avec l’emploi, alors qu’une nouvelle précarité féminine pointait le bout de son nez et que l’inactivité au féminin devenait de plus en plus une fatalité de nos sociétés.
Alors que le visage des emplois changeaient, aidé par le développement structurel de certaines activités, notamment tertiaires, tout cela a fait évoluer la nature des emplois.
Parallèlement, et conjointement, la famille a aussi changé de visage. Les séparations ne sont plus l’exception, et la nature de la famille a aussi connu pas mal de mutations. Entre les familles monoparentales – et les familles recomposées, il faut noter tout de même que dans neuf cas sur dix, les femmes sont seules avec des enfants – et ce cas de figure est de plus en plus nombreux.
En prime, on ne se marie plus on se pacs dans le Nord !
Et on se sépare aussi plus facilement…aussi.
Mais ces changements sociétaux ont amené une plus grande précarité pour les femmes qui vivent non seulement, des tsunamis personnels en même temps qu’elles doivent faire face à des ruptures de parcours, professionnels aussi. Il est consternant de voir avec quelle facilité, une femme peut se retrouver à la rue,dans la précarité la plus totale après une rupture conjugale. Elle tombe même dans la pauvreté, quand, sans emploi est instable et ou qu’il est mal rémunéré. La plupart du temps, ces femmes ont des charges de famille. Mais la précarité ne se réduit pas à la pauvreté.
La précarité rappelle aussi que les femmes sont souvent dans une situation d’instabilité, de trajectoires professionnelles brisées, de ruptures de parcours, de fragilité de l’insertion et de difficultés de réinsertion !
C’est donc bien du côté des inégalités entre les hommes et les femmes qu’il faut rechercher l’origine de la précarité des femmes. Même si la précarité ne leur est pas spécifique. On sait aussi que certains emplois occupés par des hommes sont également précaires. Mais les inégalités en accroissent à la fois l’occurrence et le risque pour les femmes.
J’ai voulu donner la parole à deux femmes extraordinaires, Lucille Desjonquéres et Véronique Saubot toutes deux sont des femmes corporates francaises, de grande envergure elles ont travaillé et ont fait leur preuve dans un monde profondément masculin, l’une dans l’industrie pharmaceutique et l’autre dans l’industrie tout court, elles sont toutes deux engagées à faire évoluer les choses, comme essayer de casser » le plafond de verre » mettre plus de diversité dans les Comités d’administration et les Comex . Un véritable engagement, car le chemin est long et il faudra beaucoup d’endurance pour arriver à déconstruire les mentalités ici en France et même ailleurs. Mais ce qu’il faut retenir aussi, c’est que nous les femmes devons cesser de nous mettre des freins, car la société et les hommes le font bien assez pour nous !
Sous un autre registre, nous avons rencontré un jeune talent tunisien nouvellement nommé à l’UNESCO un homme de dossier, un homme qui connait les rouages de l’administration de mon pays d »origine, Moez Chakchouk qui nous a accordé un entretien inédit avant la prise de ses fonctions officielles au sein de l’ONU.
Amel Hantous ensuite cette femme corporate tunisienne qui fait beaucoup pour attirer l’investissement en Tunisie et que l’on connait en tant que femme chef d’entreprise et grande communicante.
And last but not least, les couvertures internationales de cette édition mettent en avant le BE TOUNSI avec les deux créatrices Molka Saheb Ettabah et Dorra Sassi dont le travail a été magnifié par le photographe tunisien de talent Sabri Ben Mlouka. ET que vous voyez dans cet éditorial.
Des profils riches et diversifiés, et de jolies histoires histoires d’humanité, encore et toujours, que cette édition du mois de mai vous propose. Des sujets plus légers sur la mode et le bien être aussi, avec un petit clin d’oeil pour le made in Tounsi, et leur bel ouvrage.
Des pages shoppings pour préparer la belle saison aussi.
Alors avant d’avoir le plaisir de vous revoir inchallah pour l’édition de juin, belle ballade sur nos pages, vous découvrirez aussi des entretiens exclusifs de nos frères et sœurs d’humanité du Maroc, dans l’édition du mois d’avril qui était destinée à la Women Tribune d’Essaouira!
Fériel Berraies Guigny