A l’occasion du 4éme Festival des villes anciennes qui se déroulait du 13 au 16 janvier à Oualata, « Point Afrique » associé au gouvernement mauritanien (qui finançait la partie aérienne) revient en Mauritanie avec 200 touristes, des journalistes et des professionnels français du tourisme dans une zone classée rouge par le Quai d’Orsay!
Un reportage on location pour UFFP de Diane Cazelles
départ de la course
L’ambiance du Festival !
Organisée par l’agence de voyage « Point-Afrique », ce court séjour à Oualata, ville située au sud-est de la Mauritanie a permis aux visiteurs de s’immerger dans une ambiance de fête au cœur d’une cité historique.
La richesse architecturale sans conteste fait de cette ville « une perle » dans le désert.
Inscrite au patrimoine mondial de l’Unesco, tout comme Chingetti, la cité est célèbre pour ses maisons magnifiquement décorées. Les traditions se transmettent de générations en générations et perpétuent un art de vivre sophistiqué et esthétique. Dans la ville animée du matin au soir, les habitants vont et viennent, s’affairent aux cuisines, se reçoivent, se congratulent. Les familles se retrouvent enfin… Tous sont à la fête ! Sur le marché planté de larges tentes, artisans et commerçants sont venus des quatre coins du pays pour vendre leurs produits.
Voiles, cuir, bijoux, dattes, ou autres accessoires utiles …
Les prix se négocient en temps réel. Plus loin, les affaires exclusivement masculines se nouent et se dénouent autour des troupeaux de moutons, de chèvres, ou de chameaux (en l’occurrence des dromadaires).
Pour ce dernier, le court s’établit à partir de 1000 Euros sans pièce et main d’œuvre. Lors du festival, des activités sportives sont organisées : du tir à la cible mais aussi l’immanquable course de chameaux. Mieux que l’Arc de Triomphe, 150 à 200 dromadaires, harnachés somptueusement et montés par de fins athlètes parcourent à brides abattues 5 kilomètres…
UFFP était là durant ce voyage de presse mémorable à la rencontre des peuples de la région et d’un magnifique
festival que l’on a immortalisé par cette couverture Afrique internationale signée Francine Kreiss
Couverture UFFP Afrique internationale photo Francine Kreiss pour UFFP on location in OUALATA MAURITANIE
Les youyous des femmes acclament les vainqueurs ! Plus tard sous le ciel étoilé, place à la poésie, aux chants et aux danses devant une belle assemblée.
Le Président Mohamed Ould Abdel Aziz et de nombreux membres officiels vont assister à la grande soirée réunissant toute la population de la ville et les voyageurs de Point Afrique qui sans trop comprendre les subtilités de langage, ont partagé ce merveilleux spectacle.
Pourquoi la France maintient elle la zone en rouge ?
La région est fermée depuis l’assassinat en décembre 2007 de quatre touristes français et insécurisée depuis le conflit au Mali. Conscient que le risque 0 n’existe pas, Maurice Freund travaille sur le terrain avec les autorités.
Témoin aujourd’hui de la stabilité du pays et de la surveillance accrue à la frontière avec le Mali, il a, avec Point-Afrique l’intention de reprendre ses vols vers la Mauritanie, dans la région de l’Adrar, et vers le Tchad.
Un vol est d’ores et déjà prévu en février vers Atar. Certains voyagistes veulent poursuivre leur partenariat avec Point Afrique pour faire admettre au Quai d’Orsay de changer le spectre coloré du rouge au vert …
Mais rien ne semble ne faire bouger la situation. Selon Maurice Freud, la France tient à préserver l’exploration du désert mauritanien par Total, à 800 kilomètres à l’est de Nouakchott à l’abri des regards indiscrets. D’autres assurent que l’armée et les agents de la DGSE en stationnement à Attar ne seraient pas favorables à côtoyer les touristes…
Chants et Danses lors du Festival
Point Afrique et la Mauritanie…
Point Afrique, depuis 1996, a ouvert l’une des plus belles régions du Sahara à des dizaines de milliers de personnes. Mais en décembre 2007, quatre touristes Français sont assassinés par les extrémistes d’Aqmi. Le ministère des Affaires étrangères met la destination à risque et en rouge. L’activité de Point Afrique dès 2010 n’a pu se maintenir malgré sa persévérance et les frais monstrueux pour soutenir ses vols et ses circuits.
A l’occasion d’une conférence de presse avec Madame Khadijetou Mint Doua, la Directrice de l’Office du Tourisme Mauritanien, Maurice Freund a précisé certains points pour expliquer sa décision de revenir en terre mauritanienne. « Il y a encore cinq ou six ans, l’armée mauritanienne était dépourvue de tout. Elle a été réformée, modernisée. La sécurité est devenue une priorité. Le dispositif a été validé par un ancien de la DST, Pierre-Yves Gilleron, membre de la fameuse cellule antiterroriste de la présidence de la République durant le premier septennat de François Mitterrand .
« Ne pas revenir en Mauritanie, serait un échec, pas seulement économique mais aussi sur le plan moral. Le tourisme est une arme contre le terrorisme. Lorsque les touristes partent, ne restent que des terrains vagues dont les terroristes font leur lit », assure le fondateur de Point Afrique.
Dans ce même temps, il critique sérieusement la politique française en Afrique et juge l’intervention militaire au Mali trop tardive. « Nous avons accepté de ne plus aller en Libye, au Niger, au Mali et dans le sud algérien. Nous ne plierons pas pour le Tchad ni pour la Mauritanie.»
Point Afrique reprend ses activités dès la fin 2013 avec quatre circuits dans le massif de l’Adrar avec la compagnie Mauritania Airlines. A partir de la mi-février 2014, dès 50 passagers pour cette destination, les vols venant de Paris feront escale à Atar. D’autres TO semblent suivre ; Terres d’Aventure, Nomade Aventure, Vision du Monde, Croque Nature, La Balaguère, Atalante et Acabao, spécialistes du voyage à pied ou de charme, réactivent leurs programmes dans ce pays.
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