Elle est un rôle model, une figure d’espoir pour les femmes africaines mais aussi celles qui aspirent à une carrière politique dans la parité pour la région. Elle est entrée dans le cénacle fermé et concurrentiel de la haute politique africaine. Elue à la tête du pays en 2005, Ellen Johnson-Sirleaf a entrepris un certain nombre d’initiatives en vue de rétablir la vérité et la justice dans son pays. « J’ai l’obligation de rendre fières les femmes du Libéria, d’Afrique et du monde entier » n’a de cesse de répéter la présidente dans tous ses discours. Car il est vrai que cette nomination aussi historique est elle pour la femme africaine, reste un formidable message de paix et d’espoir dans une région ravagée par des luttes fratricides sans fin.
« Nous sommes à l’aube d’une nouvelle ère pour notre pays après tant d’années de guerres et d’instabilité » avait-elle ajouté lors de son investiture.
Et pour la Présidente les défis à relever sont énormes, car le Liberia sort de plus de quinze années de guerre civile, les infrastructures ont été en grande partie détruite, l’eau et l’électricité ne sont disponibles que pour un nombre restreint de personnes. Reconstruire le Liberia en créant des emplois, en relançant l’économie, en fournissant les services basiques à une population qui en a cruellement besoin n’est pas chose aisée. Et de cela, la présidente est pleinement consciente. La Commission vérité et réconciliation (CVR), chargée d’enquêter notamment sur la guerre civile qui a ravagé le pays de 1989 à 2003 fait parti de ses nombreuses stratégies pour relever le niveau de développement de son pays.
La Dame de Fer de l’Afrique
Ellen Johnson-Sirleaf accède à la présidence du Libéria le 23 novembre 2005. Elle est la première femme élue présidente d’un pays africain. On lui connait un cursus universitaire sans failles, elle a effectué ses études aux Etats Unis et a reçu un BSC en comptabilité au « Madison Business College » dans le Wisconsin, en 1964, un diplôme d’économie de l’Université de Colorado en 1970 et un master en Administration publique de l’Université d’Harvard en 1971. Elle fut membre de la première « sororité » bâtie par des femmes noires (existe depuis 1908) Cette ancienne fonctionnaire auprès de la Banque Mondiale, doit son intronisation selon certaines sources, aux américains. Nul doute que les liens politiques unissant les deux pays ont beaucoup contribué à sa prise de pouvoir.
Les avancées du Liberia depuis l’investiture
Durant les trois ans et demi de son mandat, Ellen Johson Sirleaf a réussi la gageure de ramener le calme et la stabilité sociale dans un pays longtemps sevré par la violence.
Parvenir à une sécurité et au développement durable pour son pays sont les piliers de son agenda actuel. Ellen Johnson Sirleaf a l’ambition de parvenir à revitaliser l’économie, à appliquer la bonne gouvernance et l’instauration d’un état de droit. Mais pour cela elle compte également reconstruire l’ infrastructure et les services de base dans son pays.
Pour parvenir à la sécurité, la Présidente a constitué une nouvelle armée et a démobilisé l’ancienne. Un programme d’entrainement avec le soutien des Etats Unis se charge de sa formation. La constitution d’une force policiére vient également parachever ces mesures destinées à rétablir l’ordre dans le pays. Les forces de sécurité des Nations Unies continuent également de maintenir le processus de réconciliation, jusqu’aux nouvelles élections de 2011. Pour se relever économiquement, Ellen Johson Sirleaf a rouvert les mines de fer. Les sanctions concernant l’exportation du diamant ont été levées, car le pays se plie désormais aux normes internationales concernant l’exportation des minéraux naturels. S’agissant de l’agriculture, la production de riz s’est industrialisée, et on a relancé l’industrie du caoutchouc. Autant de mesures destinées à réenclencher le développement dans son pays.
La femme africaine est leader
Ellen Johson Sirleaf est un modèle pour les femmes africaines et elle compte le leur prouver « Je crois beaucoup dans le leadership des femmes. La raison est simple : quand une femme est qualifiée, compétente, engagée et courageuse de manière égale, elle excelle » ! Mieux que les hommes, l’empathie des femmes peut forcer les destins les plus tragiques. Les femmes sont sensibles, elles sont plus à l’écoute et c’est naturel car cela leur vient de leur instinct naturel de mère. Le bien être de l’enfance, de l’autre font véritablement parti de leurs préoccupations. Mais être femme et avoir un poste de leader implique également beaucoup de pression et d’attente pour la présidente qui ne s’en cache pas pour autant « au-delà du Libéria la tâche reste bien lourde car il n’est pas toujours facile de répondre aux attentes des femmes de tout le Continent » !Mais Ellen Johnson Sirleaf reste consciente de la chance qui lui est donnée et rien que pour cela, elle est déterminée à faire le maximum « je veux laisser un héritage à mes sœurs africaines afin qu’elles suivent mes traces » !
L’ambition de la présidente est d’être une source d’inspiration pour toutes les femmes africaines au pouvoir, en pouvoir soit qu’elles soient chef d’entreprises, dans les institutions, les écoles ou les églises « Les femmes de mon pays mais aussi celles de toute l’Afrique comptent sur moi pour que je réussisse car je serai un précédent et cela sera une porte ouverte pour elles. Le leadership au féminin pourrait être une success story. Il faudrait faire en sorte que les femmes africaines prennent confiance en elles, qu’elles prennent le pouvoir, qu’elles soient plus visibles et pour Sirleaf cela serait possible même sans la politique des quotas. L’éducation des jeunes filles est la base de tout aussi bien au Libéria qu’ailleurs en Afrique.
Une présidente prix Nobel
Ellen Johnson Sirleaf, présidente du Liberia reçoit le prix Nobel de la paix en 2011 en reconnaissance pour tous ses efforts en vue d’amener la réconciliation, le rassemblement et pacifier son pays qui a connu pendant plus de vingt ans une guerre civile atroce.
Ellen Johnson Sirleaf, fut réélue fin 2011 à la tête du Liberia avec un « programme simple: plus de justices, plus de droits, plus d’emplois pour les jeunes »,
A aujourd’hui, elle est la première femme présidente du Liberia et d’Afrique. Elle un modèle pour le Monde et pour notre Continent et un vrai apôtre et défenseure des droits des femmes et en faveur de la paix et de la stabilité en Afrique de l’Ouest. C’est aussi elle qui a permis la réintégration des enfants soldats dans son pays.