12eme édition du prix Terre de femmes Quatre femmes exemplaires Recompensées
Palmarès de la 12ème édition du Prix Terre de Femmes
Le 8 mars 2013, à 11 heures, à la Fondation Simone et Cino del Duca, Gabriel de Broglie, Chancelier de l’Institut de France, et Jacques Rocher, Président d’honneur de la Fondation Yves Rocher,ont remis aux trois lauréates France et à la lauréate internationale, le 12ème Prix Terre de Femmes.
1er Prix Peggy Pascale
Savez-Vous Planter des Choux?
Peggy Pascal a une technique bien à elle : le «it bag» qui fait pousser les légumes.
Peggy Pascal n’est pas une victime de la mode mais elle est accroc à ses sacs !
Les «it bags» en jute de Peggy Pascal sont à coup sûr utiles, pratiques et fertiles, car ils sont potagers. Un concept qu’elle a développé dans les bidonvilles de Nairobi (Kenya) en 2008 alors qu’elle travaillait pour l’ONG Solidarités International.
Le concept de sacs potagers travaillé et amélioré par la jeune ingénieure agronome fait des émules. L’ONG a recensé cette année près de 240 000 sacs dans les cinq bidonvilles de la capitale kenyane.
« Nul besoin de grands espaces, ni de gros moyens pour faire pousser ses légumes, explique Peggy, sept sacs installés au pied d’un baraquement suffisent à faire un repas par jour pendant sept jours. En plus de répondre à des besoins primaires et alimentaires, les sacs ont changé le visage de ces quartiers pauvres. Les populations ont commencé à nettoyer les ruelles, la verdure a redonné le sourire aux gens. Mais ces petits sacs potagers ont surtout recréé du lien social, du dialogue et de la solidarité au coeur d’une société marquée par les tensions interethniques. »
2e prix Isabelle Velarde
Agricultrices Bio, besoin de conseils?
Isabelle Velarde vous donne un coup de pouce
En créant, InitiaTerre à Annemasse (Haute-Savoie), Isabelle Velarde, anthropologue et ethnologue de formation, a voulu donner un petit coup de pouce aux jeunes agriculteurs de sa région désireux d’établir une exploitation bio, en mettant à leur disposition des espaces test agricoles pour les accompagner au mieux vers la réussite et la pérennité de leur activité.
« Nous apportons une attention particulière aux femmes dans l’agriculture car elles sont largement discriminées dans ce milieu. Seules 20% des agricultrices perçoivent des aides financières contre 47% des hommes. Elles ont bien plus de difficultés à être prises au sérieux que leurs homologues masculins, alors que ce sont plus fréquemment les femmes qui apportent un regard nouveau et l’envie d’essayer des projets alternatifs souvent proches de nos valeurs. »
3e Prix Kafui Kpodéhoun
Vous voulez faire rimer biodiversité et solidarité?
Kafui Kpodéhoun met le jardin à portée de tous. Kafui Kpodéhoun est la fondatrice de l’association Culture(s) en herbe(s),
une structure qui a mis en place des jardins solidaires au sein de la capitale pour mettre le jardinage à portée de tous : mineurs, migrants sans papiers, chômeurs de longue durée, retraités, personnes vivant seules, pour permettre aux populations en isolement de travailler ensemble la terre, de mobiliser et de rassembler.
« J’ai découvert le plaisir de travailler avec mes mains. J’étais enivrée par les odeurs. J’ai cuisiné avec plaisir des produits que nous avions cueillis, j’étais mieux là que nulle part ailleurs ! À peine rentrée à Paris, j’avais déjà envie d’y retourner. »
C’est en lisant un ouvrage de Pierre Rabhi, écrivain et paysan philosophe pionnier du retour à la terre, que Kafui Kpodéhoun tente l’expérience d’un stage à la campagne. Cinq jours en Ardèche dans une ferme suffiront à lui faire comprendre l’évidence.
GRAND PRIX INTERNATIONAL
De quelle couleur les femmes de la vallée du Dadès voient-elles la vie?
Naima Fdil voit la vie en rose. Naima est une femme du Dadès mais elle vit aujourd’hui à Marrakech, à 300 kilomètres
de son village natal de Ait Majber, où elle mène aujourd’hui une brillante carrière de docteur scientifique au laboratoire des analyses cliniques du CHU.
En 2005 Naima crée et préside l’Association Féminine pour le Développement de la Famille (AFDF) pour permettre aux femmes de subvenir à leurs besoins et ceux de leurs enfants grâce à la culture, la récolte et la distillation des roses locales. Le seul et unique trésor de cette région très pauvre où aucune femme de la rive n’a jamais été autorisée à aller plus loin que le primaire. Les vertus des roses sont irremplaçables ce qui en fait l’huile essentielle la plus chère au monde.
« Tout ce que nous avons fait c’est leur faire prendre conscience de la richesse de ce produit du terroir qu’elles ont sous la main. Depuis 2005 les femmes du village ont multiplié par trois le prix de vente de l’eau de rose. Elles ont dorénavant un salaire décent,
des machines à laver et la possibilité de se déplacer. Elles se rendent à des réunions, des salons professionnels… Elles se sont imposées face à leurs maris et ont compris qu’elles aussi avaient le droit d’exister. »
L’objectif affiché est aussi économique qu’écologique puisque planter des rosiers préserve et enrichit la terre, protège la dégradation des sols en pentes typiques de la vallée, prévenant ainsi les glissements de terrain lors des saisons des pluies.
Président d’honneur de la
Fondation Yves Rocher-Institut de France
« Lorsque la Fondation a créé le Prix Terre de Femmes en 2001, elle avait une ambition, une volonté, un rêve : Mettre à
l’honneur des femmes qui agissent au quotidien. Encourager leur engagement, pour qu’il serve d’exemple, qu’il ouvre des chemins.
Distinguer chaque année, 4 femmes exemplaires qui portent un projet original et nécessaire, sans ménager leurs efforts mais en
rivalisant d’énergie et d’audace. 4 femmes qui font parti de nos lauréates Terre de Femmes depuis 12 ans et avec lesquelles la
Fondation Yves Rocher construira des projets à court, moyen et long terme. »
Jacques Rocher
Pour plus d’informations sur le Prix Terre de Femmes
et les 300 projets récompensés depuis 12 ans,
rendez-vous sur www.fondation-yves-rocher.org ou sur
Facebook / Fondation Yves Rocher – Institut de France