Voici une artiste comme UFFP les aime tant : engagement, éthique, créativité et universalité. Ces mots résument le parcours artistique et la vision de femme de Mouna Jemal Siala, artiste photographe tunisienne. Née en 1973 à Paris, elle vit et travaille à Tunis.
Dames Mujeres
Mouna a obtenu une maîtrise en arts plastiques dans la spécialité « gravure » à l’Institut Technologique d’Art d’Architecture et d’Urbanisme de Tunis en 1995. En 2002, elle devient titulaire d’une thèse de Doctorat en Arts et Sciences de l’Art à l’Université Paris I Panthéon-Sorbonne : « L’ombre trace des temps, par une approche photographique».
Depuis 1998 elle enseigne les arts plastiques à l’Institut supérieur des Beaux-Arts de Tunis. Mouna a fait quatre expositions personnelles en Tunisie. En 2005, elle est lauréate du Grand prix de la médina de Tunis (spécial photo) avec « Halima ma Joconde »). Depuis 1993 elle participe à plusieurs expositions de groupe en Tunisie (Musée de la ville de Tunis, Galerie d’Art Sadika, Galerie El Marsa, Galerie El Borj, Galerie Ammar Farhat, Galerie municipale de Hammamet, de Sousse, de Sfax…), en France (Galerie Bernanos, Fondation Avicenne, Espace Landowsky), en Allemagne(Kunsthalle Dominikanerkirche Osnabrück), En Espagne (Musée de Pontevedra pour la 30ème Biennale d’Art Contemporain, Mora de Rubielos), en Belgique (Parlement Européen à Bruxelles, au Fotomuseun d’Anvers actuellement). En juillet 2009, elle a exposé à Alger dans le cadre du 2ème Festival Panafricain d’Alger, en novembre 2009 à Bamako, dans le cadre des 8ème rencontres de Bamako (Biennale de photographie), au mois de février 2010, elle obtient le prix national du mérite dans les domaines des Lettres et des Arts (prix de la photographie) au titre de l’année 2009, et en mais 2010 elle obtient à la 9ème Biennale d’Art Contemporain Africain Dak’Art le prix du ministre de la culture du Sénégal. En novembre 2010 elle expose à Genève au Palais des Nations avec trois autres artistes sur le thème : « L’enfance en Partage ». Au printemps 2011 elle expose au « 9ème Printemps des Arts de la Marsa » ainsi qu’au Palais Kheireddine de Tunis. En octobre 2011, Mouna a représenté la Tunisie dans le dernier « International Art Meet In Kolkata ». Elle a fait la résidence d’IFITRY à Essaouira au Maroc et a participé à la 1ère Biennale d’Art contemporain de Casablanca en juin 2012. Mouna a aussi participé au Premier Arts Fair Tunis au Palais Abdellia et à l’espace B’chira art center. Ses dernières participations sont celles du festival « Dream City » 2012 avec Le projet de campagne artistique « Facelook/Facelike », celle de l’exposition « Bright future-contemporary art from Tunisia » à l’Ifa Berlin, ainsi que celle de l’exposition « Pontons » au Centre National d’Art Vivant de Tunis et à la galerie Vol de nuits à Marseille. Mouna expose sa vidéo « Le sort » en janvier à Los Angeles et à Paris. Elle est sélectionnée pour participer à une exposition photo en avril 2013, à Baden en Allemagne au ZKM | Museum of Contemporary Art. En mai 2013 elle exposera à New York dans le cadre du World Nomads Tunisia à la FIAF.
Une artiste libre et engagée qui questionne le devenir tunisien féminin de l’après révolution
« Ma préoccupation primordiale est de garder mémoire d’une action, d’un événement, d’un vécu. Ma vie et mon art sont indissociablement liés » explique l’artiste.
Son travail a été une sorte de trompe l’œil, de leurre, de mirage, offert aux yeux des spectateurs. « Depuis un certain temps une des questions qui l’intrigue est celle relative à l’identité, et de l’espace identitaire lié surtout à la femme… » je fais une recherche sur moi même sur mon autoportrait dans le but de montrer la pluralité à partir du singulier » ajoute telle.
Plus que jamais elle se questionne sur le devenir et le destin des femmes tunisiennes qui avaient des acquis, des droits considérables depuis l’indépendance du pays. Mais depuis la dernière décade du XXème siècle, certaines femmes sont en perte de repères, tentant de s’apparenter à des modèles qui ne sont pas tunisiens » Après la révolution, je dirais paradoxalement qu’on a l’impression que plusieurs femmes se sentaient libérées en mettant, ou en remettant, le voile islamique que l’ancien régime interdisait purement et simplement » Ajouté à ce sentiment, l’amalgame vite fait entre le politique et l’identité arabo-islamique et le décor est, ainsi, planté. Ce phénomène s’est, d’ailleurs, accentué après les élections d’octobre qui ont vu la montée spectaculaire des partis islamiques. Dans la foulée, certaines femmes n’ont pas hésité à réclamer la liberté de porter le voile intégral, le niquab.
« Je nous trouve face à un avenir incertain. Les risques sont là. Et je suis convaincue que notre apparence en est le témoin » C’est donc, par un autoportrait que l’artiste expérimente l’incertain de la condition féminine en devenir, en offrant à travers son image des « apparaîtres » plastiques qui font allusion à un certain « paraître » intrigant.
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Pour découvrir l’artiste :
Site web : www.mounajemal.com
Facebook : Mouna Jemal Siala
E-mail : mounabintou@yahoo.fr
Tel : +216 98 264 324