La Fondation Amisse a été créée en 2009 par Noémie de Goÿs. Sa vocation : aider les femmes des pays du Sud à acquérir autonomie et indépendance à travers l’apprentissage de la lecture, du calcul, de techniques de base de gestion… Elémentaire quand on sait que les femmes du Sud fournissent plus des 2/3 des heures de travail mais ne perçoivent que 10% des revenus ! Pour aider ces femmes à développer une activité pérenne, Noémie de Goÿs a alors eu l’idée de devenir la cliente de ces femmes qui produisent plusieurs biens dont, notamment, le beurre de karité. Le tout dans le respect de l’environnement. Est née de ce partage une ligne de cosmétiques haut de gamme, basée sur les secrets des femmes d’Afrique et d’Asie : Nohèm.
Entretien :
Votre premier contact avec l’Afrique?
J’avais à peine 20 ans et j’étais étudiante en Ecole de Commerce. Dans le cadre d’une mission étudiante, nous devions réaliser une étude de marché pour la commercialisation de savons à base de beurre de karité pour une coopérative de femmes du Burkina Faso. Je ne savais pas encore que nos destins étaient liés et que 10 ans après, j’utiliserai à nouveau du karité dans les soins cométiques Nohèm !
Le Burkina et ses femmes racontez nous?
Je suis très admirative des femmes au Burkina : leur courage, leur force, leur beauté, leur joie de vivre, leur instinct maternel… elles doivent gérer énormément de choses aussi bien dans leur vie personnelle et leur activité professionnelle et ce dans des conditions de vie très difficiles. J’ai été très touchée par leur courage et leur dignité de femme.
Aujourd’hui quelle est la place de l’ethnique en France et dans le domaine entrepreunarial?
J’ai l’impression qu’il y a une réelle prise de conscience de la part des entreprises sur la nécessité et la possibilité d’intégrer plus d’éthique tout en faisant fonctionner une entreprise. De plus en plus de groupes de travail et de réflexion voient le jour afin de permettre l’échange de bonnes pratiques. C’est très encourageant et j’espère que le phénomène va encore s’amplifier.
Créer de l’espoir c’est créer des projets de développement ?
Cela en fait partie. On sait que lorsque l’on rencontre des difficultés dans sa vie, avoir une activité, retrouver un but, aide à avoir la force nécessaire pour croire à nouveau en la vie. Il suffit parfois juste d’un petit coup de pouce pour redonner de l’espoir.
Dans le cas de l’action menée par Nohèm et la Fondation Amisse, aider les femmes à s’émanciper économiquement par le travail, a des répercussions sur leur vie (meilleures conditions de vie, autonomie, possibilité de scolariser les enfants, etc.) et je l’espère, leur donne confiance en elles et en leur avenir.
Quelle est la place du karité filière bio au coeur de Nohém? Nohèm utilise différents ingrédients issus du commerce équitable pour l’élaboration des soins cosmétiques (beurre de karité, huile de sésame, huile d’argan), pour la plupart produits par des femmes. Le beurre de karité est essentiellement utilisé pour notre crème corps pour ses exceptionnelles vertus protectrices et nourrissantes.
Je dirais aux femmes qui souhaitent se lancer dans un projet éthique que mettre en place ce genre d’initiative est parfois long et plus compliqué, mais c’est surtout une question de conviction et vraiment cela en vaut la peine tant par les enjeux que ça implique que par la richesse personnelle que ça apporte.
-Un dernier mot pour United Fashion for Peace que pensez vous de l’association et du concept d’une plateforme pour la mode éthique et la paix?
C’est une excellente initiative ! C’est un très beau moyen de promouvoir les échanges et de faire éclore les richesses dans la différence. Je vous souhaite du succès dans ce projet et pourquoi pas un partenariat avec Nohèm !