By Supa Djiles
texte courtesy of UFFP merci de ne pas reproduire. photo ©constancedecorde/SOLIDARITES INTERNATIONAL |
On dit en Lingala, langue majoritaire de la RDC « Mayi esopani bakoki kolokota te » ce qui signifie : il y a des erreurs qui sont irrattrapables. Personne ne sait exactement combien mais au minimum, le conflit a déjà fait Plus de 8 millions de morts. Un des plus grands black out médiatique pour ce qui s’annonce après le Rwanda comme un des plus grands génocides du siècle. L’association Solidarités propose à la Rotonde à Stalingrad, Une série de portraits de la photographe Constance Decorde à voir à la Rotonde, Paris XIX, du 19 au 30 novembre. Ces portraits ont été pris le mois dernier dans un des camps de réfugiés du Nord Kivu. Une opportunité pour nous à revenir sur la situation au Congo aujourd’hui alors que la ville de Goma vient de tomber .
Solidarités explique « En RDC, les populations réfugiées dans les camps improvisés aux alentours de Goma sont une nouvelle fois rattrapées par les violences qui rongent le Nord-Kivu ». Devant l’avancée d’un groupe rebelle jusqu’aux portes de la capitale provinciale, les familles de déplacés ont dû fuir à l’intérieur de la ville, ainsi que dans 4 lieux de rassemblement. En coordination avec les ONG présentes, nos équipes d’urgence lancent un diagnostic sur leur situation humanitaire pour leur porter assistance. ». Le Monde du 17 novembre résume bien la situation « En trois jours, la situation dans l’est de la République démocratique du Congo (RDC) est en train de déraper. Les combats qui avaient éclaté jeudi entre les forces armées congolaises (FARDC) et les rebelles du M23 avaient été violents, mais circonscrits à la région de Kibumba, une zone située à une vingtaine de kilomètres au nord de Goma, la capitale régionale. Pendant trois mois, les deux camps s’étaient regardés en chiens de faïence depuis leurs positions au milieu de la brousse, malgré quelques accrochages sans lendemain ». Depuis jeudi, les engagements sont passés à un niveau supérieur. Samedi matin, les forces rebelles ont attaqué dés quatre heures du matin et enfoncé les positions gouvernementales, prenant Kibumba et avançant en direction de Goma. Sur leur route, se trouve le grand camp de déplacés de Kanyarucina, que les habitants sont en train de quitter pour fuir vers Goma. »
C’était il y a 5 jours. « Déjà, le camps ou j’ai fait le reportage n’existe plus » explique Constance Decorde. Dans un communiqué paru ce jour (21.11.12) Le Premier ministre de la République Démocratique du Congo, Matata Ponyo Mapon assure « Le Gouvernement rassure la population que nous avons certes perdu une bataille, mais pas la guerre, et que la victoire nous appartient. C’est la volonté de tous les congolais. ».
Un conflit complexe, local, national et international aux enjeux économiques énormes. Il serait difficile de le résumer en quelques lignes Pour ceux que cela intéresse de découvrir les acteurs et les enjeux de ce conflit, je vous engage à vous reporter à l’excellent documentaire …. « Le Conflit au Congo: La Vérité Dévoilée – Crisis In The Congo: Uncovering The Truth » qui résume bien, l’historique, les acteurs et enjeux géopolitique et économique de cette guerre.
Les images de Constance Decorde, photo-journaliste sont cliniques, elles montrent froidement la résultante de cette guerre qui comme tous les conflits moderne touchent majoritairement les civils.
« Je suis allé a Goma en Octobre , le camps que j’ai visité Kanyarucina se trouve à environ 12 km de Goma. Au début j’ai été frappée par les conditions de vie, les gens sont d’abord logés sous de grandes bâches collectives et après ont aux au mieux ont accès a un shelter (tentes individuelles) «
Elle ajoute : « Techniquement, les conditions étaient difficile particulièrement en terme de lumière », la problématique des populations c’est l’immédiat, le quotidien. Ils ne parlent pas de politique. Pour eux la problématique est essentiellement locale ».
Pour Catherine Hintzer, responsable de la République démocratique du Congo (RDC) et du Tchad depuis un an à Solidarité, connait bien l’humanitaire après un parcours à la Croix Rouge Afrique, puis Action contre la faim et Enfants du monde. Elle explique ses choix : « C’est un rapport au monde qui me plait le fait d’être dans l’action ». Pour cette spécialiste de l’humanitaire .« En tant qu’humanitaires, nous avons évolués. L’humanitaire jouit d’une meilleure communication aujourd’hui mais le travail est différent, les équipes sur le terrain sont mois autonome et la charge administrative est plus lourde « .
Sur le terrain, les combats ont repris a une fréquence que l’on n’avait pas vu depuis 2006/2008. Les problématiques sont avant tout locales, les groupes qui ont pris Goma sont une force dissidente de la RDC. Le MR13 qui a même sont site internet ». Beaucoup d’ONG ont déjà retirés leur équipes. Solidarités souhaite rester : « Notre seule demande c’est d’avoir un accès humanitaire garanti et pouvoir accéder en toute sécurité aux populations civiles». Un manque de médiatisation ? « J’explique surtout le manque de visibilité dans les médias a un manque de proximité culturelle et des consommateurs pressés. Le conflit risque de durer tant qu’il n’y aura pas de résolutions fortes prises par les acteurs internationaux mais aussi locaux ».
Bien sur, la résolution du conflit appartient essentiellement au congolais eux-mêmes mais rappelez vous il y a peu de temps, la pression misse par les réseaux sociaux pour que le gouvernement américain agisse contre Joseph Kony, le Chef de guerre qui enrôle des enfants soldats . L’initiative a fonctionné. Rappelez vous nous sommes en 2012 bientôt en 2013. Un internaute disait « Triste réalité ! Mais comment arrêter ce cirque de sang !! Comment changer cette réalité atroce ? Notre continent baigne dans le malheur malgré toutes les richesses qu’il contient. Et nous ! Nous sommes les plus beaux spectateurs ». Ne restez pas spectateurs, vous avez le pouvoir de changer les choses. Parlez en, informez vous, partagez.