La mort d’Oussama Ben Laden n’a malheureusement pas signifié la fin du terrorisme transnational.
Car les organisations terroristes ont évolué au cours des dernières années. Se jouant de la mondialisation pour mieux recruter tout en restant invisible, renouvelant en permanence les modes d’action, et frappant de manière toujours imprévisible. Cette transformation progressive de l’ennemi puise dans les méthodes de la guérilla et s’appuie de plus en plus sur des kamikazes n’ayant pas nécessairement de liens entre eux nous explique Barthelemy Courmont. L’organisation terroriste s’est muée en nébuleuse, sans réelle ramification et encore moins de chef, mais avec la même détermination et le même message haineux diffusé dans le monde entier. L’ennemi n’a plus de visage, et il n’en est que plus dangereux.
Percutant et volontairement provocateur, l’ ouvrage de Barthelemy Courmont » L’Aprés Ben Laden » paru aux éditions ( François Bourin éditeur en 2011) , dresse le portrait des groupes terroristes transnationaux, et propose une grille de lecture que les services de renseignement tardent encore à appliquer. Le message est simple : ce n’est qu’en comprenant mieux le terrorisme, ses fondements et ses modes d’action, que les démocraties pourront mieux le combattre.
Avec les attentats qui ont ensanglanté diverses capitales du Monde, il est plus qu’opportun aujourd’hui de comprendre les racines du mal, plutôt que d’engrener à l’aveugle et en réaction « des guerres » à l’international ou de parler de responsabilité de certains politiques. Car la nébuleuse est multiforme et reste capable de survivre et de se reproduire. Le livre » L’après Ben Laden, l’ennemi sans visage » est révélateur des enjeux sécuritaires que connait le monde à l’heure actuelle.
Suite aux attentats parisiens mais également à Tunis, UFFP s’est entretenue avec l’auteur, universitaire et chercheur Barthélemy Courmont.
Bio Expresse:
Barthélémy Courmont est professeur de science politique à Hallym University (Chuncheon, Corée du Sud), chercheur-associé à l’IRIS et directeur associé, sécurité et défense, à la Chaire Raoul Dandurand en études stratégiques et diplomatiques (UQAM). Auteur d’une vingtaine d’ouvrages, il est par ailleurs rédacteur en chef de la revue Monde chinois, nouvelle Asie.
Barthelemy Courmont
Entretien avec UFFP
L’explosion à Tunis a fait au moins douze morts, la Tunisie en est à son 3e attentat depuis 2015, que pensez-vous de la situation ?
C’est une situation très inquiétante, qui montre bien à quel point la Tunisie est dans la ligne de mire de Daesh en particulier, et des groupes islamistes en général. La caractéristique de cette attaque est qu’elle visait la présidence, par le biais de son service de sécurité, et donc le pouvoir. L’objectif est clairement de déstabiliser un pays qui, depuis le printemps arabe, a affiché des progrès spectaculaires, au point de devenir un véritable modèle pour le monde arabe. Et de devenir dans le même temps un véritable repoussoir pour tous les mouvements obscurantistes qui persistent dans le monde arabe, et voient dans l’exemple tunisien leur principal ennemi. C’est clairement le modèle tunisien qui est visé par ces attaques, et il faut malheureusement s’attendre à ce que la série ne s’arrête pas là.
Pour vous et les autres pays du Monde, que penser du modèle tunisien, Prix Nobel de la Paix 2015 ?
Ce Prix Nobel est très important, sans doute l’un des plus symboliques de ces dernières années, en ce qu’il a vocation à la fois à conforter les Tunisiens dans les orientations qu’ils ont prises depuis cinq ans, et à inviter les autres pays du monde arabe, et même au-delà, à prendre exemple sur ce processus de démocratisation. Avec le printemps arabe, on espérait une nouvelle vague de démocratisation, mais elle tarde à venir et se traduit malheureusement pour le moment par le chaos plus qu’autre chose. La Tunisie montre qu’il ne faut pas baisser les bras, et c’est ce que ce Prix a récompensé.
Pourtant la transition démocratique est fragile et la Tunisie a besoin de plus que de la solidarité de la part de ses alliés du Nord dont la France ?
La Tunisie a besoin non seulement de tourner définitivement la page ben Ali, et de prendre ses distances avec des problèmes économiques et sociaux qui nourrissent les radicalismes. Il faut donc bien plus que des soutiens, mais des vraies synergies politiques et économiques. La crise économique et ses conséquences n’ont pas été propices depuis quelques années à des initiatives fortes, mais il ne faut pas garder en tête la nécessité d’aller effectivement bien au-delà des beaux discours. A titre personnel, je dirais qu’un pays comme la France a, de par son histoire et sa proximité avec la Tunisie, pour devoir de mettre en évidence les transformations que ce pays a connues depuis quelques années, parce que celles-ci restent effectivement fragiles. Rappelons que la Tunisie a une frontière commune avec la Libye, et que les mouvances islamistes dans le Sahel sont également potentiellement une menace. Le terme de menace est d’ailleurs important ici, car le but des islamistes est bien de renverser le pouvoir tunisien. Dans le cas des attentats de Paris, il faut parler de risque sécuritaire, car les populations sont exposées, mais la survie des institutions n’est pas menacée.
Barack Obama s’est engagé à faire de la Tunisie une histoire personnelle pour que la transition démocratique soit maintenue, un nouvel engagement pour les puissances occidentales alors que nous avions été boudés au départ à l’aube de la révolution du jasmin ?
On se souvient des tergiversations des puissances occidentales au début de la révolution du jasmin, et à ce titre le cas français n’est pas exempt de tout reproche non plus. Barack Obama a sans doute compris que le succès de la transition démocratique en Tunisie est indispensable pour servir d’exemple aux autres pays du monde arabe. Le problème consiste à transformer ces bonnes intentions en actes forts, et sur ce point Obama fait face à deux obstacles. D’une part, les défis internationaux sont actuellement très nombreux, en particulier au Moyen-Orient, et les Etats-Unis ont un agenda de ce fait très chargé. D’autre part, rappelons que Barack Obama fait face à une majorité républicaine dans les deux chambres du Congrès, majorité qui cherche par tous les moyens à se mettre en travers de ses initiatives – comme ce pourrait être le cas après la COP21 par exemple. Il y a dès lors un décalage parfois très important entre les intentions affichées par le chef de l’Exécutif et leur mise en application.
Qu’est ce qui a changé ?
La question pourrait plutôt être « qu’est-ce qui pourrait changer après le 13 novembre ? »
On relève en effet côté américain une prise de conscience qui est montée de plusieurs crans après les attentats de Paris – contrairement à celui de Beyrouth ou ceux de Tunis – et une volonté de prendre des décisions fortes, qui commencent d’ailleurs à s’inviter dans la campagne des Primaires en vue de la présidentielle de novembre 2016. Il est bien sûr trop tôt pour savoir si les Etats-Unis vont être « de retour » au Moyen-Orient, mais il est indiscutable que le regard que les Américains portent sur la nécessité de lutter contre les groupes islamistes a changé. A ce titre, la Tunisie doit mettre en avant ses institutions, sa transition démocratique en cours et également les défis auxquels elle fait face pour solliciter une plus grande coopération de la part de Washington.
Parlez-nous de votre livre qui s’était intéressé à la problématique du Terrorisme ? Quel est le terreau ?
Ce livre, publié chez François Bourin éditeur fin 2011, il y a donc juste quatre ans, tirait un bilan de l’évolution du terrorisme transnational pendant la décennie écoulée, soit depuis les attentats du 11 septembre 2001, et s’interrogeait sur les trajectoires après l’élimination d’Oussama ben Laden. Son titre est d’ailleurs L’après ben Laden, mais c’est en fait le sous-titre, L’ennemi sans visage, qui caractérise la période dans laquelle nous sommes. L’une des idées contenues dans ce livre, et à laquelle je souscrits toujours, est que le terreau du terrorisme transnational est en grande partie lié à un sentiment, justifié ou non, de déclassement de certaines populations mal insérées dans le processus de mondialisation. Ce phénomène se retrouve dans les relations internationales, avec une rupture entre des sociétés dites « du Nord » et d’autres, identifiées par défaut comme « du Sud » qui se sentent plus victimes que bénéficiaires des rapports de force actuels. Il se retrouve aussi à l’intérieur des sociétés, avec des ruptures du même type, que l’aggravation des inégalités ne peut qu’accentuer. Sans nécessairement devoir blâmer le système international, la haute finance ou les gouvernements, il est indispensable d’en tirer des enseignements permettant des ajustements dans la durée. Ce ne sont pas de responsables et encore moins de coupables dont nous avons besoin, mais de réponses, et les réponses sont à trouver dans une politique d’intégration mieux adaptée, des efforts contre le phénomène de ghettoïsation, des mesures sociales permettant de réduire les inégalités, et de couper l’herbe sous le pied aux recruteurs. Et enfin une lutte contre la délinquance renforcée, car comme le disais très justement François Hollande dans son discours devant le Congrès, la délinquance mène au banditisme, qui mène au radicalisme. C’est là, à mon sens, le terreau des groupes terroristes, qui savent instrumentaliser des jeunes désœuvrés, marginalisés et enfermés dans une spirale de délinquance.
De Ben Laden à Daesh et tous les autres groupuscules, le monstre est insaisissable pourquoi ?
L’une des caractéristiques des organisations terroristes transnationales, catégorie à laquelle Daesh appartient malgré sa territorialisation, et dans laquelle Al-Qaïda continue de figurer – est de rechercher l’invisibilité, en refusant des moyens de communication pouvant être interceptés, et en évitant de se présenter sous la forme de structures pouvant être identifiées et décapitées. Le principe de la nébuleuse est ainsi privilégié. Il pose problème à ceux qui combattent le terrorisme dans la mesure où il rend difficile le travail de renseignement en amont des attaques terroristes, c’est-à-dire lors de leur préparation. Et pourtant, une idée reçue persiste encore, celle d’un terrorisme organisé, structuré et présentant des caractéristiques à bien des égards semblables à des forces armées régulières. Or, c’est justement tout l’inverse. Le label des groupes terroristes transnationaux est suffisamment vague pour que des militants de toute nature, et défendant parfois même des opinions à priori divergentes, puissent se retrouver derrière cette « bannière ». Parce qu’il est souvent invisible, l’ennemi ne répond plus à l’image qu’il conserve généralement dans les sociétés occidentales. Il s’est transformé, au point de devenir un défi à la fois pour les forces armées et pour les organes chargées de sécuriser les populations. C’est à partir du moment où nous aurons compris que le monstre est, malheureusement, souvent insaisissable que nous nous pencherons sur les moyens de lutter contre ses origines, et je renvoie donc à la question précédente.
Transformation de l’ennemi mais « aussi de la guerre » ?
La guerre a en effet été transformée, au point d’être désormais systématiquement asymétrique, c’est-à-dire non seulement opposant des adversaires disposant de moyens très différents, mais aussi d’objectifs incomparables. Il s’agit d’un processus qui s’est accéléré avec la fin de la Guerre froide, mais s’est considérablement renforcé avec l’irruption du terrorisme transnational, et une tentation à la guérilla de la part d’acteurs n’ayant pas la possibilité de contrer par d’autres moyens les grandes puissances. En ce sens, l’asymétrie est recherchée par les plus faibles, là où un combat frontal, plus traditionnel, les conduirait irrémédiablement à la défaite. Cette transformation de la guerre, encore mal acquise, est un véritable défi pour les grandes puissances, notamment dans le processus de sécurisation qui suit les opérations militaires. On en a mesuré les difficultés en Afghanistan ou en Irak, où la « victoire » militaire assez facile n’a pas permis de mettre en place une paix durable, l’ennemi se dispersant et continuant à mener sa propre guerre. D’une certaine manière, sur le terrain militaire, la guerre asymétrique peut signifier une guerre sans fin. Nos sociétés doivent y être préparées, nos dirigeants également.
Tout a commencé avec l’Irak et la destruction de grandes puissances arabes, cette croisade visant à renverser les dictatures n’installe-t-elle pas le chaos au fond ?
Il est évident que la campagne menée en Irak à partir de 2003 a eu un impact considérable, et qu’on peut qualifier de très négatif, dans la région. Le candidat aux Primaires démocrates Bernie Sanders a d’ailleurs critiqué non seulement l’administration Bush, coupable à ses yeux du chaos actuel, mais aussi des Démocrates comme son adversaire Hillary Clinton, qui était à l’époque sénatrice de l’Etat de New York. En, France également, on se souvient que de multiples voix s’étaient élevées à l’époque pour critiquer l’aventurisme américain. Mais je dirais que l’essentiel n’est pas là, et qu’il ne faut pas essayer de réécrire l’histoire. Dès lors que la coalition conduite par les Etats-Unis était engagée en Irak, il fallait lui souhaiter un succès rapide et durable, même si les raisons de cette opération étaient plus que discutables. Une décennie après, c’est effectivement une situation chaotique, mais plutôt que de chercher des responsabilités, tâche qui devrait occuper les historiens plus que les analystes, il faut apporter des réponses. Celles-ci ne seront, sur le terrain militaire, qu’apportées avec la coopération des grandes puissances et l’association de la Russie à la coalition, et sur le terrain politique par un vrai projet pour le Moyen-Orient, et pas en s’en remettant à des slogans ayant perdu de leur sens comme la démocratisation telle qu’elle était prophétisée par les néoconservateurs américains en 2003. Ne reproduisons pas les mêmes erreurs.
Le Néant se nourrit de l’absence d’Etat ? Et les peuples sont les dommages collatéraux ?
C’est l’équation que fait Daesh. En faisant disparaître l’Etat, il espère créer un chaos duquel il peut émerger comme une sorte d’alternative. D’ailleurs, dans certaines zones occupées de Syrie ou d’Irak, les populations acceptent la présence de Daesh, pas par adhésion, mais simplement par besoin d’autorité. En clair, la meilleure réponse à Daesh, ce sont des Etats forts, légitimes, bien organisés, et qui parviennent à recueillir le soutien de la population. Les Etats faillis sont de leur côté à la merci des mouvements radicaux, et c’est pour cela que tous les Etats, en particulier les démocraties, sont dans le viseur de Daesh dans le monde arabe.
L’Occident n’a cependant pas appris les erreurs du passé, il crée au travers d’une certaine politique étrangère arabe, des bombes à retardement, qu’il arme pour abattre des dictatures et ensuite cette arme se retourne contre lui ? En 2012 Fabius disait qu’Al Nosra faisait du bon travail, à présent Hollande veut s’allier à Bachar El Assad et maintenant face à Poutine, plus du tout, mais alors que faire pour contrer l’ennemi ?
Il y a effectivement, dans les pays occidentaux, de nombreuses erreurs qui ont été faites dans la politique arabe. En particulier à partir de 2010. A cela s’ajoute le fait que les pays occidentaux ne parviennent pas à se mettre d’accord sur la ligne à adopter, et on voit donc des « coalitions de circonstance », pour reprendre une expression chère aux néoconservateurs en 2003, se composer au cas par cas, selon les situations et les perceptions. Les Etats-Unis n’ont clairement plus de ligne directrice au Moyen-Orient, les pays européens non plus. Quant à l’OTAN, elle montre son impuissance et ses limites, d’autant qu’il convient de rappeler qu’un de ses membres, la Turquie, a une frontière commune avec la Syrie et l’Irak. Le fait que la France ne pense même pas à invoquer l’article 5 de l’OTAN, qui suppose une assistance de tous les membres à l’un d’entre eux s’il est attaqué après le 13 novembre montre bien que cette organisation a besoin d’une réforme en profondeur. En 2001, l’article 5 avait immédiatement été invoqué. Quatorze ans après, l’unité n’est plus là. Difficile donc, dans la situation actuelle, de parler de l’Occident face aux problèmes sécuritaires au Moyen-Orient, mais d’Occidents pluriels, avec tous les problèmes que cela suppose.
Le Terrorisme est un problème global, pourtant le modèle européen et les frontières affichent leurs limites ?
Je pense qu’il s’agit de deux problèmes distincts. D’un côté, le terrorisme transnational est l’un des principaux risques sécuritaires contemporains. De l’autre, la question des frontières est systématiquement instrumentalisée dès lors que les sociétés sont menacées, ou se sentent menacées. Pourtant, doit-on considérer qu’en renforçant les dispositifs de contrôle aux frontières, la sécurité sera mieux assurée ? Personnellement, je ne pense pas, notamment si on constate que la plupart des auteurs des attentats dans un pays comme dans la France sont soit des ressortissants français, soit des citoyens belges, et donc libres de toute circulation en France. En clair, contrôler tout et tout le monde aux frontières n’aura pas un impact décisif sur la lutte contre le terrorisme. C’est à l’intérieur des sociétés que les efforts doivent se porter, en arrêtant de fustiger, comme c’est trop souvent le cas, l’étranger comme le responsable de tous nos maux. En ce sens, il est dommage de voir le modèle d’intégration européen devenir la cible de tous ceux qui cherchent des coupables, au point de faire le jeu des terroristes eux-mêmes.
La question sécuritaire reste à la traine, faute de moyens, de stratégies, ou simplement parce que l’on continue les alliances avec « les marchands de la mort » ? Double langage de la part de la France aussi on ne peut faire la guerre à la terreur si on vend des armes à ceux qui les arment ?
Sans doute les deux. Il est évident que les hésitations en Syrie depuis 2012 ont une lourde part de responsabilité dans le chaos actuel. Mésententes entre grandes puissances d’une part, et vision à la fois trop manichéenne et trop dilettante de l’autre. Résultat, là où il aurait fallu de la cohérence et un vrai suivi, il n’y a eu qu’expérimentations et attentisme. Sur ce point, reconnaissons à la Russie d’avoir une position plus claire. En ce qui concerne la politique sécuritaire, la principale erreur des sociétés occidentales est de ne pas avoir encore assimilé le fait que le risque se situe essentiellement à l’intérieur de nos sociétés, en écho bien entendu à un enjeu extérieur, mais aussi de partir du principe qu’à l’insécurité générée par le terrorisme transnational doit répondre une illusion de sécurité. Même en multipliant par dix ou cent les budgets alloués à la sécurité et la protection du territoire, il ne sera pas possible d’atteindre le risque zéro tant que des individus déterminés attendront dans l’ombre.
Que faire face à la nébuleuse, comment rassurer le citoyen ?
Les mesures de sécurité qui se sont multipliées au cours des dernières années ont en commun un renforcement de capacités déjà existantes, et la création de nouvelles structures censées renforcer la sécurité et les contrôles. Cette attitude de méfiance a non seulement des conséquences dont l’efficacité est discutable, mais aussi une tendance à créer un sentiment de doute collectif, dans une atmosphère de délation et de suspicion des activités de l’autre. Plutôt que de créer un climat de confiance, un contrôle systématique a ainsi tendance à générer de nouvelles tensions, et instaurer un sentiment d’insécurité. En effet, ces mesures illustrent l’incapacité des autorités à endiguer le risque de nouvelles attaques, l’accent étant mis sur la prévention d’attentats visiblement déjà pensés.
Barthélémy Courmont est maître de conférence à l’Université catholique de Lille, et Directeur de recherche à l’IRIS.