Il est beau, ambitieux mais humble, Bya vient de remporter le titre de Face of the Year dans son pays, le Sénégal, concours organisé par le photographe Stéphane Tourné. UFFP était partenaire média de façon consécutive, de la seconde édition.
Son large sourire, sa silhouette longiligne, sa démarche nonchalante, tout chez Bya nous envoie un message de sympathie. Ce jeune homme d’à peine plus de 20 ans à de sacrés arguments à faire valoir dans le milieu de la mode, mais pas seulement.
Entretien avec UFFP
– Tu es le gagnant de la deuxième édition de Face of the Year made in Sénégal. Qu’est-ce que ça fait ?

Cela me fait me sentir « spécial » parce que c’est une chance immense de sortir grand gagnant d’un concours de cette importance avec un tel jury. C’est une motivation supplémentaire pour aborder les professions qui me font rêver, même si je n’en suis qu’au tout début et que je vais devoir prouver beaucoup pour gravir chaque échelon l’un après l’autre. La patience est une vertu.
– Pourquoi t’être inscrit ?
Je me suis présenté comme ça pour le fun même si j’avoue qu’au fond l’idée d’être sous les projecteurs et devant les flashs me brulait de l’intérieur. J’ai toujours rêvé de devenir une célébrité. Je suis attiré par le mannequinat, le cinéma, que ce soit d’un côté ou de l’autre de l’objectif d’ailleurs. Je suis persuadé qu’une expérience devant les caméras et appareils photo me servira plus tard pour devenir un faiseur d’images. Pourquoi pas réalisateur.
– Quand tu entends ton nom, en direct, sur un plateau de télévision, qu’est-ce qui se passe dans ta tête ?
Je souris et me dis: « Tu y es Bya ». C’est une étape, mais une étape importante, car c’est une vraie reconnaissance d’un jury international très haut de gamme.
– Le mannequinat cela trotte dans la tête ? Depuis combien de temps ?
Quand j’avais douze ou treize ans qu’on se rassemblait entre jeunes du quartier après un match de football pour parler de nos rêves avant même que je n’ouvre la bouche on s’empressait de me dire « Toi, tu seras mannequin ». Que je le veuille ou pas, je crois que ça s’est ancré dans mon cerveau comme un passage, une étape obligatoire, incontournable. Je sais que ça ne doit être qu’une étape, un tremplin vers d’autres objectifs. C’est aussi un moyen de faire de belles rencontres.
– Quels sont tes projets à long terme ?
Des projets, j’en ai pleins la tête mais je préfère rester discret jusqu’à la réalisation de ceux-ci. Faire des photos en fait partie, c’est un des rêves que je suis en train de réaliser et j’espère que mon image traversera les frontières.
– Qui sont tes idoles ?
Ma Méré! Elle est mon héroïne.
– La mode et la culture pour la paix cela te dit quoi ?
Quel qu’en soit l’origine, tout combat pour la paix est essentiel. Mettre de l’énergie dans la paix plutôt que dans la guerre est essentiel. Vous le faites en utilisant la mode et la culture comme vecteur, c’est beau. Peut-être utopiste, mais comme je suis un rêveur, j’y adhère sans retenue. Continuez !
– United Fashion For Peace, ça te parle?
Bya : J’ai parcouru votre site web, votre blog, la page de Votre Association, vos pages facebook, je suis impressionné par le travail effectué ! Merci de faire ce que vous faites.
– Parles-nous de toi. Comment te définies-tu ? Qui es-tu ?
Ce n’est jamais facile de parler de soi-même. Disons simplement que je suis un mortel parmi tant d’autres avec mes convictions, mes principes, mes rêves. Je suis Bya. (Rires)
– Travailler avec Stéphane Tourné cela signifie quoi pour toi ?
Ça signifie beaucoup ! C’est un honneur et une chance de travailler avec Stéphane Tourné. Tout le monde reconnait qu’il est un maitre dans son art, une référence internationale. J’apprends beaucoup avec lui. Il est sympathique et très réceptif. Il me permet d’avancer, de grandir et m’épaule dans la construction de mes rêves. Je ne parle même pas des images qu’il a réalisé de moi…
– Que s’est-il passé depuis cette élection ? Qu’est-ce qui a changé ?
D’abord il y a la visibilité qui fait qu’on est reconnu partout, dans la rue, dans les boutiques etc. De mon côté j’ai fait beaucoup de nouvelles connaissances et plein de propositions de travail, donc, forcément, ça change mon quotidien et mon emploi du temps. C’est juste magique !
– Bya Sow dans un an, dans 10 ans, dans 20 ans… Comment te vois-tu ?
Bya : Responsable, père de famille entouré de mes proches mes amis, mes enfants, croquant la vie a pleines dents. On en revient aux rêves, j’espère qu’ils se réaliseront.
J’aimerai pouvoir prendre part à des causes humanitaires, il y a tellement de choses à améliorer et terme de conditions de vie, d’accès à l’éducation, l’acceptation de l’autres, la paix etc…
– Comment te situes-tu par rapport à l’usage de crèmes éclaircissantes ?
Les femmes ont tendance à dire, au Sénégal qu’elles s’éclaircissent la peau pour être plus belles, parce que les hommes préfèrent les femmes au teint clair. Elles mettent en péril leur santé, alors que chaque femme a ses atouts et une femme avec une belle peau d’ébène et juste sublime. Il faut cesser l’usage des produits éclaircissants et assumer sa beauté, quelle que soit sa couleur de peau.
– Quel est ton style vestimentaire ?
Mon style vestimentaire vogue entre le décontracté et l’élégance. Je m’habille au feeling, suivant mon humeur.
– Que changerais-tu chez toi si tu le pouvais ?
Bya : Rien du tout. Je suis bien dans ma peau.
– De quoi es-tu le plus fièr ?
Bya : Ma mère, mes origines ethniques et le fait d’avoir passé la majeure partie de mon enfance dans la banlieue. C’est une école de vie.
– Qu’est-ce qui fait que tu as remporté le concours, selon toi ?
Ma simplicité et surtout beaucoup de chance. Dans mon quartier, pendant les sélections les gens m’ont surnommé « Colgate ». Alors peut-être que mon sourire y est un peu pour quelque chose…
– Le dernier mot ?
Bya : Merci à toute ma famille mes amis et toutes ces personnes qui m’écrivent au quotidien pour me témoigner de leur affection et de leur soutien. Le meilleur reste à venir, j’en suis convaincu.